Celles d'un régime qui a interdit 11 partis politiques sur son sol depuis 2022, corrompu jusqu'à l'os (les millions des aides occidentales détournés le prouvent, mais servent également pour ceux qui sont pincés à faire du ménage en interne), enferme de manière arbitraire toute personne accusée de "collaborer" avec l'ennemi, mais qui milite pour défendre les "valeurs démocratiques" du continent européen (duquel doit donc disparaitre la Russie) ?
Plus sérieusement, je ne pense pas qu'aujourd'hui de tels scores soient encore observés au sein d'une opinion publique ukrainienne de toute manière aussi muselée que sa voisine russe.
Généralement aucune famille d'aucun pays n'apprécie que les siens décèdent pour des causes qu'ils ne comprennent pas, alors que la négociation pourrait faire taire les armes et les morts. Mais ni Washington, ni les "alliés" d'Europe occidentale ne veulent entendre parler de cela. Moscou avance l'argumentaire de la négociation avec force depuis quelques mois, ce qui ne veut pas dire pour autant que les Russes souhaitent forcément la paix maintenant.
La grogne semble désormais monter (très mesurée cela dit) au sein de la population combattante ukrainienne :
https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/03/en-ukraine-la-colere-grandissante-des-soldats-mutiles_6225649_3210.htmlCe qui fait qu'une inflexion de la politique du régime de Kiev ne soit pas impossible à court terme, cela malgré les envolées lyriques auxquelles nous a habitué Zelensky qui sont toujours intenses et que, je crois, plus personne n'écoute en Europe occidentale. C'est horrible à dire, mais lorsqu'il fait ses tournées de mendicité, les dirigeants "alliés" prennent la photo avec lui, sortent les chèques, mais souhaitent qu'il parte au plus vite, comme l'invité dont on ne voulait pas au départ pour dîner.
Depuis quelques semaines les plaintes du régime de Kiev se font à ce titre de plus en plus fortes : manque de défense anti-aérienne, d'obus en tout genre, d'avions, etc. et l'aide promise n'arrive toujours pas... Je ne sais trop si cela est vrai ou si c'est un moyen pour obtenir davantage. Ce qui est certain c'est que les forces russes "grignotent" les positions ukrainiennes sur le front de manière lente, mais certaine.
Donc, oui, si le régime de Kiev n'arrive pas à obtenir des gains tactiques rapides, la question de son remplacement risque de se poser à moyen terme, du point de vue de la population ukrainienne, mais également du côté américain, qui ont pour habitude de se débarrasser de leurs "amis" de circonstance lorsqu'ils n'en ont plus besoin au regard d'un contexte qui a évolué. Ou alors il faudra qu'il change de discours, difficile à croire.
C'est bien pour cela que la remarque de Jean-Marc Labat formulée plus haut est pertinente.