Je suis d'accord avec vous, Alain. Juste deux remarques:
Alain.g a écrit:
Oui et ce controle par l'économie typiquement anglo-saxon, s'étend au monde entier depuis longtemps.
C'est une remarque intéressante car je suis en train de relire des choses sur l'histoire de l'Afrique du sud et la Guerre des Boers. Or, dans un tout autre contexte, le point que vous soulevez est exactement ce que faisait Cecil Rhodes il y a un siècle en Afrique australe. Utiliser l'économie à des fins politiques et idéologiques.
Citation:
Ce n'est donc pas la Russie que les EU marquent essentiellement, mais les exportations de gaz qui assujettissent les pays qui en profitent.
Oui, mais c'est quand même aussi dirigé contre la Russie qui est le seul concurrent stratégique des Américains à l'échelle planétaire. Tout au long des années 90 et 2000, Washington tentait de faire d'une pierre deux coups: contrôler les routes énergétiques tout en affaiblissant la Russie. Avec l'ivrogne (je veux dire Eltsine), ils jouaient sur du velours : l'influence russe reculait partout dans le Caucase et en Asie centrale, de nouveaux gisements y étaient exploités par les sept soeurs (Azerbaïdjan...) et de nouvelles routes étaient planifiées (dont le fameux pipeline à travers l'Afghanistan des Talibans). En Russie même, les oligarques mafieux amis de Washington avaient mis la main sur les immenses ressources pour une bouchée de pain (Kodorkhovski...)
Le rêve de Washington aurait été que Eltsine soit encore président pendant 20 ans, le temps que la Russie se décompose encore plus. C'est d'ailleurs pour ça que l'ivrogne était entouré de conseillers en communication américains tentant d'assurer sa réélection.
Evidemment, avec Poutine, Washington est tombé sur un os. Finis les rêves d'implosion russe, finis les rêves de contrôle de l'énergie. L'ex-colonel du KGB a mis le holà à la gabegie et a redressé en partie la Russie et a notamment restauré son influence dans le Grand jeu énergétique. D'où le climat de guerre froide de la première décennie du XXIème siècle. Poutine contre les néo-conservateurs US : l'un des plus beaux duels géopolitiques de ces cinquante dernières années !