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 Sujet du message: Géopolitique de la Chine sur mer
MessagePosté: Jeu 22 Déc 2016 20:32 
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Inscription: Mer 9 Aoû 2006 07:30
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Voici une contribution d'excellent niveau géopolitique sur une région qui nous semble très loin, mais qui pourra donner lieu à des développements inattendus :

http://www.theatrum-belli.com/la-mer-de ... -du-monde/

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 Sujet du message: Re: Géopolitique de la Chine sur mer
MessagePosté: Jeu 22 Déc 2016 22:12 
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Les USA ont déjà envoyé à diverses reprises des signaux à la Chine l'incitant à ne pas trop forcer les choses, car ils seraient prêts à défendre les intérêts des philippins ou des indonésiens.

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 Sujet du message: Re: Géopolitique de la Chine sur mer
MessagePosté: Mar 26 Jan 2021 19:07 
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Inscription: Lun 29 Jan 2007 09:51
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Mon premier message-me semble-t-il- sur ce forum géopolitique...

Le numéro de l'émission Les dessous des cartes consacré à la Mer de Chine est assez éclairant et très intéressant :

Pas de fonction Ytube donc je mets le lien externe :

https://www.youtube.com/watch?v=vcfmK4_rl0U

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 Sujet du message: Re: Géopolitique de la Chine sur mer
MessagePosté: Mar 26 Jan 2021 20:28 
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Merci

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 Sujet du message: Re: Géopolitique de la Chine sur mer
MessagePosté: Mar 26 Jan 2021 21:17 
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Inscription: Mar 8 Sep 2009 22:02
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Oulligator a écrit:
Mon premier message-me semble-t-il- sur ce forum géopolitique...

Le numéro de l'émission Les dessous des cartes consacré à la Mer de Chine est assez éclairant et très intéressant :

Pas de fonction Ytube donc je mets le lien externe :

https://www.youtube.com/watch?v=vcfmK4_rl0U


Cher Oulligator,

oui je l'ai vu aussi. Je vois depuis peut-être une vingtaine d'années tous les "dessous des cartes) chacque semaine. Je vois maintenant depuis 1992 par Jean Christophe Victor et puis par la dame de maintenant.
https://en.wikipedia.org/wiki/Paul-%C3%89mile_Victor

J'ai vu aussi récemment sur ARTE:
https://www.arte.tv/fr/videos/053952-00 ... es-oceans/
que j'ai commenté sur un petit forum anglais/norvégien
https://reshistorica.forumotion.com/t15 ... remainders

Cordialement, Paul.


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 Sujet du message: Re: Géopolitique de la Chine sur mer
MessagePosté: Mar 26 Jan 2021 23:57 
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Citation:
Je vois maintenant depuis 1992 par Jean Christophe Victor


Il est décédé il y a un peu plus de 4 ans environ (décembre 2016)

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 Sujet du message: Re: Géopolitique de la Chine sur mer
MessagePosté: Ven 29 Jan 2021 10:20 
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J'ai retranscrit par écrit l'émission ci-dessus (Dessous des cartes) :


MER DE CHINE : BATAILLE NAVALE


Notre photo du jour nous montre des touristes en pleine séance photos en Mer de Chine dans les îles Paracels où le régime encourage un tourisme nationaliste dans une zone qui ne lui appartient pas.

Il est un certain nombre d'îlots dans la région que Pékin colonise illégalement ces dernières années, au mépris du droit international, des protestations des pays voisins et de l'autre grande puissance régionale, le Japon, sans oublier les protestations américaines. Les États-Unis étant plus que jamais présents dans cette région du monde dont ils ont fait le pivot de leur politique étrangère. S'il est un endroit sur la planète où l'on mesure très concrètement le duel sino-américain en cours pour occuper la première place, c'est bien la Mer de Chine. La Mer de Chine ou plutôt les Mers de Chine, comme on va le voir sur la première carte.

Voici l'Atoll de Fiery Cross, dans l'archipel des Spratleys en 2014. deux ans plus tard, ce rocher inhabité au large des Philippines est devenu une base militaire chinoise avec aéroport et missiles anti-aériens et une source majeur de conflits dans le monde.

En effet, après avoir récupéré le Tibet, Hong-Kong et un jour qui sait Taïwan, Pékin affirme de plus en plus son ambition sur les mers qui touchent la Chine.

Alors regardons précisément de quoi on parle : on le voit, le continent eurasiatique ne s'ouvre pas sur l'immense océan Pacifique, qui couvre un tiers du globe. On y trouve une suite d'îlots et d'archipels qui dessinent sur 8000 kms deux mers semi-fermées, sorte de Méditerranée asiatique.

Au nord la mer de Chine orientale, que les Chinois appellent mer de l'est, mais, premier signe d'attribution contestée, que les deux Corées appellent Mer du Sud. Cette mer est bordée à l'est par le Japon et au sud par Taïwan.

Plus au sud , on trouve une deuxième mer, celle de la Mer de Chine méridionale, beaucoup plus grande 3,5 millions de kms². Elle borde des pays aussi variés que le Vietnam, la Malaisie, Singapour et l'Indonésie. ET à l'est Bruneï et les Philippines.

Alors, pourquoi la Chine revendique t-elle la souveraineté sur presque toute cette zone ?

Dès 1947, Pékin a tracé une ligne à 9 traits, dite aussi la «langue de bœuf », plutôt vague, qu'elle ressort régulièrement lorsqu'il s'agit d'affirmer ses revendications sur la Mer de Chine méridionale. Parfois, elle se base sur des cartes très anciennes voire s'en réfère à des routes commerciales remontant au XIIe siècle.

En 2013, la Chine a rajouté à cette ligne un 10e trait, permettant à pékin d'inclure Taïwan dans ses exigences.

Alors, si cette région est cruciale pour Pékin, c'est parce qu'elle est le cœur de la croissance mondiale depuis 50 ans. En PIB cumulé elle pèse plus de 23 000 Milliards de dollars, soit 27% de l'économie mondiale en 2018. c'est là que passent les principaux couloirs maritime mondiaux, vitaux pour l'«usine-monde» chinoise, 2e économie de la planète, rappelons le. 100 000 navires s'y croisent chaque année, venus du golfe Persique pour importer des hydrocarbures ou exporter des produits manufacturés vers le reste du monde. En tout, ces deux mers représentent 1/3 du commerce mondial. Etce n'est pas un hasard si on y trouve 8 des premiers ports mondiaux.

Deuxième enjeu pour la Chine dans la région, la pêche. Cette région est riche, en effet, en réserves halieutiques. En tout, sur les 150 millions de tonne de poisson consommés par an dans le monde, 105 le sont ici en Asie et la Chine est de loin le premier consommateur de poisson et le premier pêcheur régional et mondial.

Enfin, troisième enjeu, les fonds de ces mers peu profondes seraient riches en minerai et en terres rares. On y exploite aussi d'importants gisements d'hydrocarbure. En mer de Chine orientale par exemple, celui de Pinghu dont Pékin exporte e pétrole, depuis les années 1980 via un oléoduc long de 300 kilomètres. En mer méridionale, l'AIE (Agence Internationale pour l'Énergie) estime les réserves à 11 milliards de barils de pétrole et 5400 milliards de m3 de gaz naturel. Sans surprise, les 10 traits chinois incluent nombre de ces gisements.

Sauf que le droit maritime moderne, fixé en 1982, par la Convention de l'ONU de Montego Bay dit bien sûr autre chose. Selon ce texte crucial, tout pays a une souveraineté absolue sur sa mer territoriale, 12 miles marins, tant que les navires peuvent y passer librement. Pus des droits d'exploitation dans ce qu'on appelle la Zone économique exclusive (ZEE) 200 miles voire le double si c'est le prolongement du plateau territorial. Mais un pays ne doit pas empiéter sur la Zone économique exclusive d'un autre pays. Or, ici la zone revendiquée par la Chine se heurte aux zones revendiquées par le Japon, les Philippines, la Malaisie, Brunei et le Vietnam. C'est pour cela que chaque îlots ou archipels émergés devient un enjeu de puissance, car, une fois construit et habité, il donne droit de nouveau à 200 miles marins de zone économique. Résultat à 600 kilomètres entre l'île d'Okinawa et les côtes chinoises, les îles Senkaku ou Diaoyu en chinois, sous administration japonaise provoque régulièrement des incidents entre les flottes des deux pays. Surtout depuis qu'en 2012, le Japon a racheté, les Chinois disent «nationalisé», trois de ces îlots à un homme d'affaires japonais.

C'est la même chose pour les 180 îlots des Spratleys, au large des Philippines, 36 sont émergés à marée basse. Le Vietnam en occupe 21, les Philippines 8, la Malaisie 7, Taïwan 2. la Chine en a 10, de plus en plus militarisés et les revendiquent tous.

Au Nord des Spratleys, la Chine a annexé l'atoll de Scarborough malgré les protestations des Philippines et de la Cour permanente d'arbitrage. Dans les Paracels même stratégie agressive de territorialisation depuis 2010, cette fois au détriment du Vietnam et de ses pêcheurs.

Pékin, qui lorgne aussi sur les îles Pratas, parc national appartenant à Taïwan et sur les îles Natuna, raison pour laquelle l'Indonésie y a installé les chasseurs et fusiliers-marins, afin de les défendre contre les appétits chinois.

L'arrivée au pourvoir de Xi Jiping en 2013 va rendre la stratégie navale chinoise de plus en plus hégémonique. Or, au même moment, les États-Unis décident que l'Asie va devenir le cœur de leur puissance, ce qu'on appelle alors le «pivot asiatique», alors depuis on assiste à une rivalité croissante des deux premières puissances navales au monde et c'est ce qu'on va vous montrer maintenant.

Depuis 1945, et l'effondrement de l'empire que les Japonais avaient imposé en Asie, ce sont, en effet, les États-Unis qui jouent le rôle de «gendarme des mers» asiatiques. Cela a également permis à Washington de contenir depuis 1949, l'influence de la Chine communiste. Guerre Froide, guerre de Corée, guerre du Vietnam, guerre d'Afghanistan, chaque conflit a permis aux États-Unis d'édifier ou de renforcer sa double ceinture de bases. L'une va de Yokosuka, siège de la VIIe flotte, à Guam possession américaine, jusqu'aux bases d'Australie. L'autre, du japon via Taïwan, les Philippines, Singapour jusqu'en Asie centrale. Face à cette stratégie d'encerclement, Pékin a imposé une modernisation à marche forcée de sa marine, dont on voit ici les principales bases, devenant ainsi la 2e flotte mondiale. Cela a provoqué en réaction une course à l'armement régional. Mais avec un budget militaire annuel, qui équivaut à plus de deux fois celui de tous ses voisins réunis, Pékin est devenue la puissance régionale incontestable. Sauf que ses ambitions vont au-delà. Le premier porte-avions chinois est opérationnel depuis 2011, un second en 2018, un 3e le sera en 2021, deux ou trois autres encore d'ici 2035. Avec 600 navires en tout, la flotte chinoise veut verrouiller les mers de Chine pour en faire des «lacs chinois» et repousser l'influence américaine au-delà de cette ligne qui passe par Guam et par les îles Mariannes, c'est-à-dire loin en Haute-Mer. Car avec ses nouvelles stratégies des Routes de la Soie, dont on voit ici le volet maritime, Pékin affirme son ambition mondiale. Voici le fameux «collier de perles», ses bases portuaires destinés à sécuriser les routes maritimes vitales pour l'économie chinoise. Pékin place ainsi ses pions jusqu'à Djibouti, premier port militaire chinois en Afrique. Un autre devrait voir le jour à Gwadar ou à Jiwani au Pakistan. Pour contrer cela, les États-Unis et ses alliés régionaux envoient régulièrement des bateaux militaires dans la zone des 12 miles d'îlots chinois pour défendre le droit à la libre navigation, donnant lieu à des escarmouches. Ici près des Paracels, là près du récif de Scarborough au printemps 2019 au risque de dégénérer en conflits ouverts. Le projet chinois de creuser un canal de 135 kms de long entre l'Océan indien et l'Océan Pacifique, dans l'isthme de Kra a relancé de nouvelles tensions. D'un coup de 30 milliards, il raccourcirait de 1200 kms la route de la soie maritime et éviterait aux bateaux chinois le détroit de Malacca sous contrôle de l'Indonésie, de Singapour et des États-Unis, bien sûr très opposés au projet.

Alors Mer de Chine, la bataille aura t-elle lieu ? A l'évidence Pékin pousse ses pions autant qu'elle le peut, mais pour l'instant la Chine reste malgré tout une puissance maritime récente, encore loin de pouvoir rivaliser avec les États-Unis, lesquels peuvent compter sur de nombreuses alliances avec les pays voisins inquiets par cet expansionnisme chinois, alors si aujourd'hui les tensions se multiplient, les deux États savent parfaitement quelles limites ne pas franchir.



Bibliographie :

- (Collectif), Éric Mottet, Frédéric Lasserre, Barthélémy Courmont, Géopolitique de la Mer de Chine méridionale. Eaux troubles en Asie du Sud-Est, Presses de l'Université du Québec, 2017

- Nathalie Fau, Benoît de Tréglodé, Mers d’Asie du Sud-Est. Coopérations, intégration et sécurité, CNRS Éditions, 2018

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