Ce sujet (les OGM) est l'objet de beaucoup de fantasmes, et de préjugés, et c'est bien normal. Mais surtout de la confusion entre deux dimensions indépendantes :
- D'une part il y a la controverse entre les tenants du progrès bienfaiteur, qui voient dans les OGM une solution pour réduire (in fine, je résume) la famine en aidant à lutter contre les calamités, et même éventuellement en réduisant les nuisances (pesticides. ...), controverse entre ceux-là et ceux qui craignent pour les conséquences sur la santé.
- D'autre part, et c'est totalement indépendant, il y a le problème éminemment géopolitique que pose le fait que les semences obtenues soient brevetées, d'une part, et d'autre part produisent (pour certaines) des graines stériles. C'est à dire que l'agriculteur ne peut plus conserver une partie de sa récolte pour les semences de l'année suivante. (Ce n'est pas propre aux OGM, c'est aussi le cas de la plupart des hybrides). Il devient donc dépendant des fournisseurs de semences (ils ne sont pas tous américains, en France nous avons Coop de Pau Euralis et Maïsadour). Comme ce sont ces fournisseurs qui sont aussi fournisseurs de pesticides, et qui financent les recherches OGM, il convient tout de même de se demander si leur objectif est de réduire la famine.
Concernant la première dimension, je n'ai pas trop d'opinion. Concernant la seconde, j'ai tellement d'opinion que j'ai semé, dans mon jardin (je ne suis pas agriculteur), quelques mètres carrés de blés anciens, juste pour préserver ces variétés (avec une association), et (modestement) résister.
_________________ "La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)
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