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La Californie, le plus riche des États américains est au bord du gouffre. Parce que plutôt que de maîtriser des dépenses publiques, depuis trop longtemps à la dérive, elle a compté sur une croissance qui ne s’est pas matérialisée.
Voici quelques jours le gouverneur de la Californie, Jerry Brown a annoncé que le budget de son Etat connaîtra un déficit beaucoup plus important que prévu, seize milliards de dollars. Près du double du déficit de neuf milliards envisagé en janvier.
Pourquoi ? Parce que les revenus de l’État se sont effondrés en même temps que l’activité économique, alors que la demande de services sociaux n’a cessé d’augmenter.
En d’autres termes la croissance attendue et espérée, à la fois pour boucler le budget en exercice et préparer le suivant n’a pas été au rendez-vous. Donc les rentrées de l’État ont été largement inférieures aux prévisions. Comme dans le même temps les dépenses n’ont pas été réduites l’État se trouve dans l’impossibilité de boucler ses comptes.
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En vérité, les problèmes de la Californie ne sont pas nouveaux. Voilà plus de vingt ans que cet Etat aligne des déficits budgétaires. Sa dette cumulée dépasse 350 milliards de dollars. Le poids des seuls intérêts de cette dette représente près de 10% de ses dépenses budgétaires. Malgré sa richesse, « l’Etat en or », c’est le surnom de la Californie, qui remonte à la ruée vers l’or, est devenue ingérable et quasiment insolvable.
La Californie compte 38 millions d’habitants pour 420 000km². Son PIB est de mille neuf cents milliards de dollars, soit 15% du PIB américain. Indépendante, elle serait la septième puissance mondiale, à hauteur de l’Italie. Elle possède quelques-uns des fleurons de l’industrie américaine, Chevron, Hewlet Packard, Apple, Intel, Google, Oracle, Cisco, Walt Disney et d’autres.
Mais elle a été frappée de plein fouet par la crise à partir de 2008. Le marché immobilier s’est effondré, notamment dans la région de Los Angeles. L’activité économique tourne depuis au ralenti. La bonne santé fringante des start-ups de l’Internet et de la Silicon Valley faisant figure d’exception dans un paysage déprimé. Le chômage est à 11%, soit 20% au dessus de la moyenne nationale.
Au-delà de cette conjoncture difficile, l’Etat vit une mutation fondamentale mais quasi invisible au quotidien : sa population bascule. Entre 2000 et 2010 elle a gagné quatre millions d’habitants, dont 1,8 millions en raison de l’immigration. Alors que dans le même temps 1,5 millions de ses résidents partaient vers d’autres Etats. Les blancs non hispaniques ne constituent plus que 40% de la population. A peine plus que les hispaniques, 38%
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