carlo68 a écrit:
Si vous demandez autour de vous qui est responsable du massacre d'Houla, on vous dira que c'est Bashar.
Pas vraiment. D'abord, on me dira qu'on s'en fiche, qu'on se fiche à la fois de l'identité des tués et des tueurs. Ensuite, en creusant et sans se tromper, on dira qu'il s'agit d'Arabes musulmans syriens qui s'entretuent. D'ailleurs, la probabilité que des sympathisants loyaliste en soient les auteurs n'est ni faible ni incohérente, quoique la probabilité que des djihadistes sunnites "pompiers-pyromanes" l'aient commis n'est pas exclue non plus. Enfin, l'ensemble des sources excusant les loyalistes des massacres sont toutes douteuses, accréditant la responsabilité des loyalistes.
Et après ? Ce qui importe pour les Orientaux est de savoir qui l'emportera en Syrie : Erdogan, les libéraux, les djihadistes, el-Assad ou son régime et les Iraniens débarrassés de lui pour rester au pouvoir ?
carlo68 a écrit:
Je l'ai mis parce que les commentaires sont systématiquement en désaccord avec le sondage et le ton général très critique. On pourrait en déduire que les "gens ne sont pas dupes", c'est sans doute un peu rapide, car finalement les intervenants sont-ils vraiment représentatifs de l'opinion publique? Pas plus qu'un panel IPSOS à mon humble avis...
Que feront ces sondés ? Replanter des drapeaux français sur la Syrie et rétablir le mandat de 1918 ? En échange de quoi ?
carlo68 a écrit:
Sommes-nous faibles à son encontre? Nous l'avons nourri chez tous nos alliés arabes qui avaient en commun d'être "réactionnaire".
Et surtout anticommunistes, la guerre froide justifiant toutes nos alliances et fraternités d'armes.
carlo68 a écrit:
Chez ceux qui l'était moins (Turquie, Egypte ou Tunisie), on l'a laissé se développer sur l'échec des politiques économiques néo-libérales, incapables d'assurer une stabilité sociale.
J'attribuerais plutôt l'échec à un dirigisme mafieux crypto-socialiste fondé sur le modèle soviétique, le libre-marché des biens, des moeurs et des idées restant un vain concept dans ces pays.
carlo68 a écrit:
Les pays occidentaux ont créés après la guerre le système subversif le plus impressionnant jamais imaginé et je pense que cette fantastique machine, fascinante d'intelligence, est devenue d'une manipulation trop complexe...
En ce cas, j'engage l'humanité à se rendre à tant d'intelligence et d'adresse. Louons ces nouveaux dieux du panthéon complotiste.
carlo68 a écrit:
Ce relativisme est une des bases de notre victoire dans la guerre froide, c'est la base de ce concept universalisant inventé en réponse au communisme: la vraie démocratie.
Ah ? Je croyais qu'il s'agissait d'un héritage gréco-romain et judéo-chrétien.
carlo68 a écrit:
Enlevez-le et il ne nous reste plus grand chose pour assurez notre supériorité morale.
Peut-être, mais nos ennemis en étant dépourvus, nous en serons réduits à nous expliquez à stricts coups de PNB convertis en bons d'armements. Quant on voit ce que les grandes puissances parvenaient à accomplir dans les années 1940, on imagine le désastre pour les ennemis des démocraties libérales.
De toute manière, notre relativisme peut être épargné par un légitime ajustement : la
réciprocité. Il suffit d'appliquer aux défenseurs du djihadisme la même tolérance que les djihadistes nous présentent.
Geopolis a écrit:
C'est évident, mais aujourd'hui que vaut cette colère? Effraye-t-elle les talibans? Notre colère est devenue contre-productive, je dirais qu'elle est un résidu du vieil esprit, de ceux qui n'ont pas compris, éblouis par leur propre propagande, pourquoi et comment était tombé le mur.
Il n'y a pas de colère, nous en restons aux admonestations maternantes. La colère, c'est 1.000 Pachtounes tués pour chaque allié afghan ou étranger tué en Afghanistan. La colère, c'est le génocide systématique dans les vallées abritant des talibans, à charge pour elles de s'en débarrasser ou de les dénoncer. Les invasions se firent ainsi avec bien moins de moyens que nous n'en disposons aujourd'hui, sur un simple marché : soumission absolue contre survie.
Nos dirigeants obligent nos soldats à jouer les galants dans des conflits que les démocraties libérales n'acceptent plus de mener comme ils doivent l'être.
carlo68 a écrit:
Nous sommes nous bien compris? En parlant de bailleurs de fonds, je pensais au Qatar, à l'AS etc...
Oui, les mêmes qui décollent automatiquement la moindre constestation djihadiste.
carlo68 a écrit:
On peut difficilement limiter l'Islam radical à la mouvance Al Qaida, tous les maos ne sont pas devenus action directe et les maos n'ont pas été les uniques représentants de l'extrême gauche...
Mais les monarques wahhabites, tous extrémistes qu'ils soient, ne sont pas non plus des totalitaristes djihadistes.
carlo68 a écrit:
Geopolis a écrit:
D'ailleurs, le djihadisme n'est qu'un soubresaut réactionnaire contre la révolution libérale. Il passera comme nos propres violences révolutionnaires et réactionnaires, l'idée générale étant de le neutraliser avant qu'il n'atteigne les nuisances des conquêtes napoléoniennes ou des totalitarismes européens du siècle dernier, ce qu'il ne semble pas en mesure de réaliser. Encore une génération et il paraîtra aussi ringard qu'il y a une génération.
J'admire toujours votre assurance idéologique, assez rafraichissante dans un monde qu'on nous présente trop souvent comme revenu de tout.
Si mon constat désenchanté vous égaie,
"c'est déjà ça", comme chante Souchon.