Alain.g a écrit:
Les choses sont complexes. Romney a été aussi un repoussoir pour le petit peuple avec son job et sa richesse. Un candidat plus normal et plus professionnel de la politique
On a reproché à Obama de ne pas avoir le profil-type d'un candidat à l'élection présidentielle. Il n'avait pas été gouverneur (Romney le fut), Il était un parlementaire qui avait une visibilité assez faible. Bref, pas un vrai homme politique. On a focalisé sur la richesse de Romney, mais était-il plus ou moins riche que les Kennedy ou les Bush ? Et en tant que gouverneur, habitué à composer avec un sénat local, il faut bien reconnaitre qu'on ne peut pas le qualifier de "non-professionnel" de la politique, ou alors, il fait faire preuve de pas mal de mauvaise foi.
Alain.g a écrit:
... aurait battu un Obama contesté qui avait perdu une grande partie de son électorat et ne l'a emporté que par sa couleur de peau en partie, noirs, hispaniques et asiatiques faisant bloc derrière lui pour cette raison.
On ne peut pas nier que lors de sa première élection, le fait qu'il soit un métis à permit à une partie de l'électorat de s'identifier à lui. Même si Obama a toujours cherché à apparaitre comme un président neutre plutôt que d'apparaitre comme un président noir (et pas mal d'intellectuels noirs lui reprochent cela d'ailleurs). Mais, lors de la seconde, cet effet n'a pas joué. On le voit à une partie des commentaires lus un peu partout, c'est lorsque Romney à remonté dans les sondages que certains ont dit qu'il vallait mieux voter Obama plutôt que de s'abstenir. Parce qu'autrement, c'était le retour possible d'une politique anti-minorités. C'est gens-là ont voté pour Obama
pour empêcher Romney de gagner. Ils n'ont pas voté en faveur d'Obama. Si ROmney aurait su se démarquer de certaines déclarations de républicains influents, il aurait pu receuillir ces voies, ou ces gens-là ne se seraient pas déplacés pour voter (et le résultat aurait été la défaite d'Obama). C'est donc bien Romney, mais aussi le parti républicain qui ont perdu, plus qu'une victoire d'Obama. Même si, comme après chaque élections, on feint d'oublier ces petits détails.
Alain.g a écrit:
D'ailleurs, le parti républicain a gagné sans problème la Chambre et il a la majorité dans presque la moitié des Etats.
Et comme il a été expliqué plusieurs fois, grâce à un caviardage des circonscririons électorales. Découpage qui peine à cacher la montée du mécontentement anti-républicains.
Alain.g a écrit:
A mon avis, on caricature trop les Républicains, ils ont juste un problème de positionnement, traversent un moment difficile, et il y a bel et bien un glissement à droite de l'électorat américain.
Il n'y a pas besoin de les caricaturer, ils sont déjà une caricature. Et on voit bien que cela pose problème. Plusieurs déclarations ont fait scandale. Scandales parfois soulevé par la presse de droite qui est supposée être en phase avec certaines de leurs idées ... Et souvent ils ont été obligés de s'excuser. Or, comme vous le savez-bien,en politique on ne s'excuse pas quand on froisse l'adversaire (ou alors du bout des lèvres), mais on s'excuse quand on voit que nos déclarations nous font perdre des voix parce que des électeurs électeurs de notre camps décident soit de s'abstenir soit de changer de camp. Et là, on voit les excuses du type, "on a mal compris mes propos", "la presse a repris une phrase hors contexte", "j'ai fait un raccourci hasardeux"... Bref, des phrases pour convaincre l'électeur qu'on a pas dit ce qu'on a dit. Ce type de commentaires est bien destiné aux gens
de notre camp, pas à ceux du camp adversaire. D'ailleurs, quand ce type de petites phrases crée l'adhésion autour du candidat, on n'hésite pas à les multiplier. On l'a vu avec certains candidats lors de la présidentielle française qui n'ont pas hésité à rajouter une couche, scandalisant leurs adversaires, mais recueillant l'adhésion de leurs sympatisans qui sont content de voir que quelqu'un dise tout haut ce que "out le monde" pense tout bas.
Mais, coté républicains, ils ont du se confondre en excuse, ce qui démontre bien qu'une partie de leurs électeurs n'adhère pas à ces discours. Donc, ils perdent leur base électorale.
Alain.g a écrit:
Un autre candidat plus habile aurait gagné l'élection, en faisant plus attention aux femmes (avortement) et aux hispaniques (immigration).
Donc, en marginalisant les extrémistes du parti républicain. Or, ces extrémistes ont pu prendre l'ascendant lors de l'épisode du Tea-Party. Cette contestation extra-droitière ne faiblit pas, elle change simplement de forme et elle est en train de prendre une place importante dans le parti : une espèce de coup d'état interne. L'aile modérée du parti républicain se retrouve face à 2 choix antagonistes :
- accepter de perdre la main. Mais, ce ne serait qu'une politique à court terme, puisque la population sur laquelle elle repose est en décroissance plus ou moins rapide. Cette décroissance est d'ailleurs aussi la cause de la politique anti-immigration qui est prônée. Ce qui ajoute un message antagoniste au message républicain. Pour améliorer la productivité, l'industrie américaine se repose en partie sur une main d’œuvre à très bon marché. Main-d’œuvre issue de l'immigration en grande partie. Le partie républicain est pour limiter tous les freins qui s'opposent à la liberté d'entreprendre. Donc, ils devraient libéraliser l'immigration pour avoir de la main-d’œuvre à encore meilleur marché. Mais, libéraliser l'immigration, c'est accepter de devenir plus vite minoritaire.
- se rebeller contre l'aile-droite et reprendre les rênes du parti en main. Mais pour cela, ils devraient convaincre des gens qui ont quitté le parti d'y revenir et de les aider à réussir cette reprise en main. Et en politique, il est toujours difficile de faire revenir les gens qui sont partis. Souvent, on remarque que les mécontents ont du mal à franchir le pas et à partir. Ils génèrent une opposition interne. Mais passé un certain niveau de mécontentement, les gens s'en vont. Et cela, il est très difficile de les faire revenir. D'autant plus difficile qu'ils se rappelleront des années de galères avant qu'ils prennent la décision finale. Années pendant lesquelles ils se sont senti marginalisés.
L'aile modéré du GOP à une 3 ème option, mais qui peut s'appliquer aux USA parce que sur bien des points la différence démocrates/républicains est faible : quitter le parti et aller chez les démocrates. A terme, cela pourrait déstabiliser le parti démocrate qui se retrouvera lui aussi avec des contradictions internes.