qui relate comment la guerre civile syrienne a commencé.
Voici l'extrait où un cousin d'el-Assad assène un "NTM" aux sunnites de Deraa...
Le 13 mars, à Deraa, une quinzaine d’enfants, âgés de 9 à 15 ans, s’amusent à répéter à la sortie des cours les scènes de la place Tahrir du Caire entrevues sur Al-Jazeera.
« Bachar el-Assad, dégage ! » taguent-ils sur les murs de leur école, avant de parader dans la ville, en scandant, tout sourire :
« Horya ! Horya [Liberté ! Liberté !]
! » […] Les seize jeunes disparaissent sur le champ. Après un mois de recherches, les parents implorent Atif Najib, le chef des services de sécurité de Deraa et cousin de Bachar el-Assad, de relâcher leurs enfants.
« À une seule condition, aurait répondu celui-ci :
que vous me rameniez leurs mères et leurs sœurs pour en profiter… » Ce qui a déclenché la colère des Hauranis (habitants du Hauran).
Dès le lendemain, une énorme manifestation éclate au cœur de la mosquée Al-Omari de Deraa, l’une des plus anciennes du monde. Les forces de l’ordre tirent sur la foule. Quatre personnes perdent la vie. Une délégation part alors de Deraa pour rencontrer le président en personne. Elle obtient la libération des seize jeunes, ainsi que le limogeage du cousin de Bachar qui les a insultés. Mais les Hauranis ne vont pas s’arrêter en si bon chemin. Euphoriques après la victoire historique qu’ils viennent de remporter, des milliers d’entre eux envahissent à nouveau la mosquée Al-Omari pour réclamer davantage de libertés, en premier lieu l’abrogation de la loi sur l’état d’urgence, en vigueur depuis 1963. Dans le collimateur des manifestants : le pouvoir absolu de Bachar el-Assad, de son frère Maher, responsable de la garde républicaine, et de Rami Makhlouf, autre cousin du président, accusé de contrôler l’économie du pays. Le 24 avril, les chars envahissent Deraa. Le 27 avril, le fils de l’imam de la mosquée Al-Omari est torturé et abattu devant ses voisins.
2011,
Le Point 2018, 72-73
http://www.lepoint.fr/monde/les-enfants ... 215_24.php