Citation:
Je crois que même avec des revenus supérieurs, les Allemands continueront d'épargner davantage et ne consommeront pas beaucoup plus de produits étrangers qu'ils n'en commandent actuellement. Question de mentalité comptable et prudente, me semble-t-il, mais aussi souveraine, égoïste et libérale, etc...
Cela est peut être valable pour les classes moyennes, mais il ne faut pas oublier dans la foulé les 20% de la population active qui touchent moins de 1000 euros par mois. Le problème de sa consommation intérieur me semble plus provenir de là que des comportements individualistes qu vous évoquez.
Citation:
et aucune doctrine économique ne les mettra en tort
Je pense qu'il ne faudrait pas non plus oublier le passé historique de l'Allemagne qui s'est largement, et à plusieurs reprises, illustré dans la lutte sociale, c'est pas à vous que je vais l'apprendre.
Citation:
Une constitution pondérant le libre échange est antilibérale.
Tout à fait. Mais l'Europe ne leur est pas si défavorable pour autant. Et leurs acquis resteront des chevaux de bataille qui reviendront sans cesse sur la scène du débat public. Souvenez-vous de la loi de séparation bancaire. La campagne de lobbying fut assez intense en ce sens. La multiplication des arguments en défaveur de cette loi, prônant les impératifs de concurrence internationaux, a eu finalement raison de ce projet de loi.
L'Europe connaîtra les mêmes assauts néolibéraux dès lors qu'il s'agira d'enrayer la mécanique. Si ce plafond auquel se heurte l'Allemagne aujourd'hui constitue une limite pour le rayonnement et l'exemplarité sans cesse rebattu du model allemand, soyez sûr qu'il s'agit là d'un moindre mal pour la finance qui a déjà depuis longtemps intégrée tout type d'amende et autres sanctions financière dans ses budgets.
Citation:
Le seul revenu qu'il faille diminuer en France est celui des collectivités, qui dépensent mal.
C'est votre opinion, et que je la partage ou non, l’intérêt n'est pas là puisqu'il ne s'agit pas de ce débat là. La tendance délocalisatrice de la France se justifie elle-même par deux positions qu'elle résume par le taux d'imposition et les trop hauts salaires. C'est cela qu'il s'agit de questionner, il me semble en tout cas. Puisqu'en baissant les revenus des collectivités vous ne ferez qu'économiser dans le budget national, et au mieux, alléger un peu plus le poids de la dette. Mais en aucun cas les industries pourraient retrouver la compétitivité qu'elles appellent tant. En revanche, on pourrait s’interroger, dans ce cas, sur l'évolution de la répartition des gains de productivité au sein des entreprises qui, en France, atteint des sommets d'inégalité.
Citation:
C'est pourtant une sagesse plurimillénaire.
"Travaillez, prenez de la peine :
C'est le fonds qui manque le moins."
C'est n'est pas la valeur du travail que je remet en cause, mais les idéologies travailliste contemporaine qui nous pousse à accepter le travail sous toutes ses formes. cela s'observe par exemple lorsque Sarkozy veut mettre en place une loi obligeant les demandeurs d'emploi à accepter toutes les offres d'emploi qui leurs sont faites, sans distinction d’aucune sorte. Je considère cela comme un premier pas vers la destruction même de la valeur travail. Ce n'est pas de cette manière que l'on restaure les vertus du travail, dont on ne fait plus état que de ses impératifs économiques. "Travailler plus" oui pour différentes raisons, "Pour gagner plus" : c'est sans doute la moins bonne des raisons de travailler.
Sans nier pour autant les besoins de revenus supplémentaires, ce que je critique à la fin des fins dans le néolibéralisme, c'est la mise en place d'une mécanique d'augmentation des capitaux par l'ajustement technique du travail économique, sans prise en compte d'aucune sorte des répercutions sociales et environnementales , amenant toujours à axer la penser idéologique vers l'optimisation économique du travail. Les questions annexes s'y voit toujours traités par le biais d'imposition et de redistribution : l'écotaxe en est la manifestation la plus dérisoire.
Citation:
L'argent ainsi économisé par les entreprises françaises serait mécaniquement reversé à leur clientèle (pour la compétitivité) et à leur salariat (pour les capacités de production).
Il me semble qu'il s'agit justement là d'un leurre. L'argent économisé par les entreprises n'est pas automatiquement ré-employé dans le circuit de la production. Depuis 30, la tendance est même inverse. Les gains de productivité (qu'ils soient réalisés par économie dans le processus de production ou augmentation des recettes) ne sont hélas plus profitable pour l'ensemble du salariat. L'augmentation des salaires est largement inférieur à la productivité horaire apparente du travail. La compétitivité n'est d'ailleurs plus réellement une question qui peut se résoudre à l'intérieur d'une même nation, mais prend en compte les niveaux de développement des autres pays avec lesquels nous échangeons. Ainsi, les questions des salaires moyens reste pertinente pour comparer les systèmes économiques entre eux, mais le marché ne sait hélas plus traiter ces problématiques tout seul. On assiste même au spectacle effarant d'entreprises rachetant leurs actions dans le but de réduire le nombre de détenteurs de capitaux, et donc pouvoir verser plus de dividendes aux actionnaires restant. Les rapports de forces ont très largement changés. Est-ce réellement étonnant dans un contexte d'augmentation des inégalités ?