Merci sorcere et parce que je sais que tout le monde ne fera pas l'effort d'aller lire l'excellente analyse qu'il y a au bout de votre lien, je me permet de mettre ici la conclusion (mais, il serait mieux si les participants au débats prenaient la peine d'aller lire ce qu'on leur propose).
Citation:
Conclusion
Géographie politique, géopolitique et géostratégie se sont développées parallèlement, et avec fort peu de rapports pendant longtemps. Avec le temps, leur propos s’est affermi. A la confusion des genres, qui est de règle lorsqu’une discipline se forme, a succédé une phase de spécialisation. La géographie politique, devenue adulte, montre quels sont les facteurs qui, à long terme, pèsent sur les équilibres politiques et aboutissent à un certain ordre spatial. La géostratégie se penche sur la prise de décision, et sur les dimensions et les conséquences spatiales de celle-ci dans les situations d’incertitude du monde réel. La géopolitique prend en compte tous les aspects des situations de force et montre comment elles sont vécues par les protagonistes en présence.
On assiste, depuis une trentaine d’années, à une nouvelle structuration des recherches en sciences sociales : certaines disciplines sont tournées vers l’analyse des forces à l’œuvre dans le monde et cherchent à montrer comment, et par quels mécanismes, elles modèlent à long terme le réel. D’autres s’intéressent au déroulement de l’action, à ses incertitudes, et essaient de préparer les futurs responsables aux charges qu’ils auront à assumer. Dans le domaine économique, on a vu ainsi se développer, à côté des sciences économiques, des sciences de la gestion qui apprennent comment suivre en permanence la santé d’une entreprise, comment évaluer les transformations de la demande ou l’état de la concurrence, et comment prendre en compte la conjoncture.
On constate, en matière de politique et d’espace, une évolution analogue : le premier versant y est représenté par la géographie politique qui est une réflexion sur les forces et processus à l’œuvre ; l’autre versant est double, puisqu’il comporte une analyse des conditions dans lesquelles la décision s’élabore, la géopolitique, et une réflexion sur les meilleures options à retenir, la géostratégie. La pluralité des termes employés aujourd’hui ne fait que traduire l’affinement des approches dans un domaine dont on a découvert peu à peu la complexité.