Barbetorte a écrit:
Vous êtes visiblement viscéralement anti-américain et béatement sensible à la propagande de Vladimir Poutine. .
J'ai assez souvent rencontré ce genre de réflexe pavlovien, c'est tout sauf nouveau. En 2003, je vivais dans un pays dont le journal anglophone répétait à l'envie les "preuves" de l'administration américaine sur les armes de destruction massives irakiennes. Quand j'écrivais au courrier des lecteurs de ce journal qu'il n'était pas du tout sûr que ces AMD existent et que la guerre américaine avait sans doute d'autres causes, que n'ai-je entendu... Un tombereau d'injures :
vous êtes un saddamolâtre (déjà !),
vous travaillez pour l'ambassade irakienne, vous êtes l'ami des dictateurs, vous êtes un anti-américain primaire...Quelques années plus tard au Pakistan, j'étais soudain devenu un
suppôt de l'impérialisme US et un
George Bush friend quand je disais à l'inverse que, certes les Américains avaient commis une ingérence lors du raid pour tuer Ben Laden, mais qu'ils avaient quand même fait le boulot que les Pakistanais auraient dû faire depuis longtemps au lieu de fermer les yeux sur la présence du terroriste à Abbotabad.
L'année dernière, je changeais de rôle : voilà que j'étais maintenant
le fidèle supporter de Bachar le chimique pour avoir dit qu'il y avait des doutes sur les auteurs du bombardement chimique de la Ghouta (doutes confirmés depuis par le MIT de Boston qui a mis ses meilleur scientifiques sur le sujet, ces derniers ayant conclu que les tirs provenaient des zones rebelles). Quand j'ajoutais qu'en face du tyran sanguinaire laïc, il y avait des tyrans sanguinaires religieux (ceux que l'on voit maintenant commettre leurs folies en Irak), j'étais quasiment un
complice de génocide.
Et maintenant, me voilà devenu un poutinolâtre primaire
béatement sensible à la propagande du Kremlin.
Bof... Comme je vous l'ai dit, j'ai l'habitude de ces réflexes pavloviens, c'est vieux comme le monde. En temps de guerre, les positions deviennent tranchées. Quiconque n'entre pas dans le moule de la surenchère guerrière, quiconque prend avec recul l'hystérie médiatique de guerre et tente de recentrer les choses, celui-là est invariablement qualifié de suppôt de l'autre camp...
Si j'étais en Russie, je dirais que contrairement à ce que plusieurs médias russes affirment, tout le gouvernement ukrainien n'est pas néo-nazi (seulement un tiers) et que toutes les forces armées ukrainiennes dans l'est ne sont pas à mettre sur le même pied (l'armée régulière se comporte de manière beaucoup plus correcte que les sbires néo-nazis de la Garde nationale qui tuent les civils à la pelle). Nul doute que là-bas, je serais qualifié
d'ami des néo-nazis et de
nouveau Bandera.
Malheureusement, ce genre de réactions est humain.
Qui n'est pas avec nous est contre nous ; la phrase de George Bush était prophétique...
Citation:
Vous ne faîtes pas de constat, vous assénez un tissus de caricatures quand ce ne sont pas des contre-vérités sans citer vos sources. Je veux bien admettre qu'il m'appartient d'argumenter mon désaccord, ce que je vais faire, mais cela me prendra tout de même des heures et il faut que je trouve le temps nécessaire, mais auparavant, la charge de la preuve de ce que vous alléguez est à tout de même à votre charge.
Oui, on attend avec impatience vos interventions géopolitiques car, pour l'instant, il n'y a pas grand chose mis à par les grandes considérations morales et le dénigrement gratuit et systématique de l'interlocuteur par le biais de petites phrases sibyllines.
Citation:
Pour commencer, vous pourriez nous indiquer clairement de quoi il s'agit lorsque vous énoncez : "Ce printemps, une loi a été présentée à l'Assemblée nationale* qui autorise la mise en place d'un coûteux système d'interopérabilité communicative de l'Armée de l'air française avec celle de ses alliés de l'OTAN, la communication passant désormais par le système d'interopérabilité américain." Référence exacte du projet de loi ? Cela permettra de discuter sur des données factuelles et non sur les interprétations que vous en donnez.
Alors qu'il ne donne pas le moindre début de fait géopolitique dans la discussion, Monsieur a de ces exigences...
Je n'ai pas la référence exacte du projet de loi (qui l'aurait ? Vous connaissez les numéros et les dates des projets de loi, vous ?
) J'ai lu ça au printemps dernier. Je vais essayer de retrouver ça...
Citation:
En ce qui concerne le titre du sujet de discussion : Vedrine plaide pour la neutralité de l'Ukraine. J'ai entendu Hubert Védrine sur France Inter. Le mot exact qu'il a employé n'est pas neutralité mais finlandisation. En clair, cela signifie qu'il faut faire fi de l'indépendance de l'Ukraine et la laisser dans l'orbite de la Russie comme jadis la Finlande a pu ne pas être annexée par l'Union Soviétique en contre-partie d'une neutralité contrainte.
Si c'est vraiment ce qu'il a dit, il est tout aussi illusoire de laisser l'Ukraine dans l'orbite russe que de la faire entrer dans l'orbite européenne ou otanienne. De par sa population, son histoire et sa position géographique, l'Ukraine a vocation à être neutre, un pont entre deux mondes et non un élément de coupure entre la Russie et l'Europe comme le voudrait Washington.