Geopolis a écrit:
Skipp a écrit:
Mêmes causes, mêmes effets, la crise des années 30 a amenée au pouvoir l'extrême gauche et l'extrême droite...
D'après moi, c'est plus profond.
1. Les mélanges de populations, pour ce que j'en ai constaté à travers mes suivis de conflits dans l'Histoire, se résument à des conflits de lignages (alias lignées, races, c'est-à-dire des origines familiales, avec parfois des particularités culturelles telles que le lignage patrilinéaire chez quelques noblesses ou chez les Arabo-musulmans, où les ascendances multi-communautaires sont omises au seul profit de l'ascendance paternelle directe).
2. Ils se concluent par l'élimination des minorités suivant trois manières :
2.1 assimilation conjugale et culturelle ;
2.2 fuite/émigration ;
2.3 élimination physique.
3. Les deux dernières manières me paraissent les plus courantes ("la valise ou le cercueil"), l'assimilation en masse paraissant réservée à quelques cultures (Espagne, Portugal, France, Turquie...).
4. La France présente une autre particularité : en cas de guerre civile, les vainqueurs n'offrent que très rarement aux vaincus l'opportunité d'émigrer, ce qui induit des bilans humains plus sévères que chez ses voisins.
5. J'étais dubitatif quand à la reproductibilité de ces phénomènes dans des sociétés libéralisées, passées et repassées par un discours très tolérant encouragé par les élites apatrides comme par l'agit-prop soviétique, mais les réactions occidentales semblent confirmer la rythmicité d'un tel phénomène. L'Histoire montre également que le niveau d'instruction n'empêche rien et n'induit qu'une technicité supérieure dans le conflit inter-communautaire (IIIe Reich, Irlande du Nord, Yougoslavie des années 1990).
6. Loin d'être une découverte récente d'Éric Zemmour, l'émergence d'un risque islamophobe a été pointé du doigt en France dans les années 1990 par des ONG surveillant, à travers des publications, les risques génocidaires sur la planète (source dans un ouvrage consacré aux génocides que je peux retrouver si nécessaire).
7. En ce qui concerne la France, il me semble que la réaction suit de près les provocations anti-françaises d'individus dans les années 1990. Ces provocations consistaient déjà à dénoncer l'essence "française" ou "gauloise", sous-entendue comme étrangère et méprisable, de la part de jeunes gens issus de foyers à la fois très populaires, incultes et déracinés, originaires d'Afrique du Nord et subsaharienne. C'est en lisant leur propos, disons-le carrément, racistes (tant racialement que religieusement et culturellement) sur oumma.com dans les années 2000-2004 que je me suis rendu compte de l'existence d'un "FN musulman" (il s'agit de sympathisants salafistes, que je ne connaissais pas encore) qui m'a rappelé les provocations huguenotes en leurs temps. J'ai par la suite entendu des propos tacitement racistes (par exemple,
"Hé, Français !" pour interpeller), j'ai même été agressé dans un bus par trois ados (1995) qui voulaient savoir si j'étais juif puis, s'étant entendu répondre que j'étais athée, ce qu'il ne connaissaient pas, ont insisté pour savoir ce que j'étais (
"T'es quoi ? T'es arabe, t'es français...? - Mon père est français, ma mère est française, je suis français comme eux." => insultes et coup).
Ces délinquants et ces gens qui méprisent ouvertement les Français ont accru, par amalgame, l'islamophobie. Le silence à leur encontre (dont l'inopportunité confine à la discrimination raciste) des mouvements antiracistes a aggravé les ressentiments. Les musulmans normaux les détestent pour cette raison et, dans les quartiers populaires, souhaitent que la France s'en débarrasse (pour être tranquilles à la fois pour la délinquance et la dignité identitaire).
8. Je pense que la crise économique ne compte pas car, en métropole française par exemple, personne n'accable les ressortissants d'Outre-Mer ni, par exemple, les communautés chinoises ou indiennes, inexistantes sur le plan des revendications communautaires. Il s'agit, comme souvent en France, d'un bras de fer entre de soi-disant "bons sujets ou citoyens" (selon les régimes), et leurs adversaires (historiquement, hérétiques cathares, vaudois, juifs, protestants, félons, jacques, révolutionnaires et royalistes, communards, vichystes et résistants). Curieusement, le "parti de l'étranger" n'est pas toujours vaincu ni impopulaire (Bourguignons contre Armagnac durant la guerre de Cent Ans), même si cet alignement n'est pas de bon augure.
Geopolis,
"2. Ils se concluent par l'élimination des minorités suivant trois manières :
2.1 assimilation conjugale et culturelle ;
2.2 fuite/émigration ;
2.3 élimination physique.
3. Les deux dernières manières me paraissent les plus courantes ("la valise ou le cercueil"), l'assimilation en masse paraissant réservée à quelques cultures (Espagne, Portugal, France, Turquie...).
4. La France présente une autre particularité : en cas de guerre civile, les vainqueurs n'offrent que très rarement aux vaincus l'opportunité d'émigrer, ce qui induit des bilans humains plus sévères que chez ses voisins."
Oui, dans l'histoire jusqu'a récemment, par exemple la Ruanda et Burundi, mais je suis peut-être moins pessimiste que vous, par exemple pour la France les Huguenots en Hollande? Et les Lorrains tudesques en France...excuses, je ne pouvais pas résister
(Isleifson est aussi présent sur Passion Histoire)...mais je suis oublié son nom de plume ici...
"7. En ce qui concerne la France, il me semble que la réaction suit de près les provocations anti-françaises d'individus dans les années 1990. Ces provocations consistaient déjà à dénoncer l'essence "française" ou "gauloise", sous-entendue comme étrangère et méprisable, de la part de jeunes gens issus de foyers à la fois très populaires, incultes et déracinés, originaires d'Afrique du Nord et subsaharienne. C'est en lisant leur propos, disons-le carrément, racistes (tant racialement que religieusement et culturellement) sur oumma.com dans les années 2000-2004 que je me suis rendu compte de l'existence d'un "FN musulman" (il s'agit de sympathisants salafistes, que je ne connaissais pas encore) qui m'a rappelé les provocations huguenotes en leurs temps. J'ai par la suite entendu des propos tacitement racistes (par exemple, "Hé, Français !" pour interpeller), j'ai même été agressé dans un bus par trois ados (1995) qui voulaient savoir si j'étais juif puis, s'étant entendu répondre que j'étais athée, ce qu'il ne connaissaient pas, ont insisté pour savoir ce que j'étais ("T'es quoi ? T'es arabe, t'es français...? - Mon père est français, ma mère est française, je suis français comme eux." => insultes et coup).
Ces délinquants et ces gens qui méprisent ouvertement les Français ont accru, par amalgame, l'islamophobie. Le silence à leur encontre (dont l'inopportunité confine à la discrimination raciste) des mouvements antiracistes a aggravé les ressentiments. Les musulmans normaux les détestent pour cette raison et, dans les quartiers populaires, souhaitent que la France s'en débarrasse (pour être tranquilles à la fois pour la délinquance et la dignité identitaire)."
Oui, complètement d'accord, c'est un problème sérieux, le même en Belgique et dans les Pays-Bas, je ne suis pas assez compétant pour l'Allemagne...Faget?
Et ça ne va pas être résolu du jour au lendemain...
"8. Je pense que la crise économique ne compte pas car, en métropole française par exemple, personne n'accable les ressortissants d'Outre-Mer ni, par exemple, les communautés chinoises ou indiennes, inexistantes sur le plan des revendications communautaires. Il s'agit, comme souvent en France, d'un bras de fer entre de soi-disant "bons sujets ou citoyens" (selon les régimes), et leurs adversaires (historiquement, hérétiques cathares, vaudois, juifs, protestants, félons, jacques, révolutionnaires et royalistes, communards, vichystes et résistants). Curieusement, le "parti de l'étranger" n'est pas toujours vaincu ni impopulaire (Bourguignons contre Armagnac durant la guerre de Cent Ans), même si cet alignement n'est pas de bon augure."
Geopolis, je ne suis pas sûr qu'une crise économique n'est pas un facteur aggravant pour ce genre de phénomènes? En effet, quand on a une société "à l'aise" qui donne des opportunités aux minorités (mêmes les plus résistants où avec le plus d'écart culturel, réligieux) la possibilité d'integration est plus grande que dans le cas invers?
Cordialement et avec estime, Paul.