Aigle a écrit:
C'est en apparence contradictoire. Les Français votent non mais sont prêts à accepter plus d'Europe.
Une hypothèse que j'avance sans certitude : nos compatriotes sont peut être plus mûrs que ne le croient élus et médias. Ils refusent une union ouverte à tout vent, obsédée par des règlements de détail, atlantiste et libérale, sans vRai projet fédérateur.
Mais ils seraient peut être prêts à appuyer une véritable Europe, distincte des États Unis, laissant une place aux traditions nationales et ne reposant pas sur le dogme libre échangiste ? Bref une France des années 1960 à plus grande échelle. Beau rêve qui risque de ne jamais se réaliser hélas ...
Je pense aussi que dans leur grande majorité, les français, mais aussi de nombreux européens, ont compris que l'Europe protège. Enfin, elle protège, mais en même temps, certaines directives mettent en difficultés certains secteurs économiques. On se retrouve donc avec des demandes qui peuvent apparaitre contradictoires pour ceux qui ne regardent que la surface des choses. Il est difficile de parler
du NON de 2005, parce que de nombreux instituts de sondages ont montré qu'en fait il y avait plusieurs NON. Un NON souverainiste, nationaliste, même si certains discernent des différences dans ces 2 votes. Mais aussi des NON altermondialistes, anti-libéraux... Bref, quand on lit les articles émis par certains spécialistes, il y a de quoi se perdre car ils discernent 4 à 5 tendances différentes, dont certains sont pour plus d'Europe ou pour une "autre" Europe.
Étonnamment, c'est aussi le cas en Angleterre, ou un sondage récent montre que les anglais, réputés europhobes seraient en fait à 55% pour le maintien au sein de l'Union Européenne ...
Le Figaro : Une majorité de Britanniques souhaite rester dans l'Union européenneEt à lire les divers commentaires dans les médias, on voit que l'analyse de ce revirement des britanniques peut être interprété de diverses manières. Certains disent que c'est la perspective de perdre les bénéfices de l'Union qui serait subitement apparue à 10% des anglais à partir du moment où la sortie de l'Union est devenue une possibilité tangible. D'autre évoquent une évolution durable des mentalités. Personne ne semble oser dire à haute voix qu'en fait, les anglais aimeraient avoir plus d'avantages que les autres européens, dans ce cas on dit qu'en fait, ils en auraient moins et qu'ils aimeraient bénéficier autant de l'Europe que les autres. Mais, l'Union aide les régions qui vont mal et certains des problèmes qui font qu'un pays riche à des populations très pauvres devraient se résoudre au niveau local, pas européen.