À partir de 1789 s'est construite une fiction que je qualifierais de "républicaine nationale française". Cette fiction prenait acte du souhait global des sujets du roi de France, autrement dit des habitants de sa seigneurie, le royaume de France, de vivre ensemble par-delà l'existence même du roi. En résumé, une nation (française) prenait le pas non seulement sur la sujétion au roi, mais aussi sur les particularismes des différents pays qui composaient cet empire qu'était devenu le royaume, ou qu'il a toujours été depuis Clovis. Le sujet devenait citoyen.
La "nation" (je ne me souviens plus de qui aurait écrit l'idée que la France était "plus qu'un peuple, une nation") est universaliste et s'oppose aux solidarités ethniques, tribales et claniques, raciales au sens strict (race = lignage) qui dominent l'Histoire et la géographie, sauf dans quelques empires.
Le modèle de juxtaposition communautaire à la mode en France depuis 1981 constitue un défi à la nation républicaine française. L'absence d'assimilation et d'acculturation à la loi française, qui doit passer devant n'importe quelle spiritualité politique ou religieuse, présente deux écueils.
1) Le premier écueil, à court terme, est la restriction de la nation (France) à ses plus anciens lignages, élargis aux habitants les plus patriotes par-delà leurs origines généalogiques et géographiques. De la sorte, la France se trouve divisée entre patriotes et anti-français (y compris des descendants d'anciens lignages hexagonaux). C'est une situation régulière et récurrente de son Histoire, peut-être due à la singularité et au paradoxe de son existence (elle n'est qu'un agglomérat de pays peuplés de dirigeants et d'administrés d'origines géographiques et culturelles diverses). À chaque division, elle simplifie l'antagonisme politique en éliminant le camp le plus faible (il s'agit de ses purges séculaires depuis mille ans).
Si certains auteurs français (Zemmour, Todd) annoncent la prochaine purge anti-musulmane, ils sont en retard sur des ONG américaines spécialisées dans le suivi des signes annonciateurs de massacres génocidaires et qui surveillent en cela (et concernant les musulmans) la France depuis les années 1990.
2) Le second écueil, à long terme, pourrait être un morcellement (que les Français appellent volontiers régionalisation) politique où les différents pays (Bretagne, Alsace, Artois, Champagne, Corse, Nice, Toulouse...) qui constituèrent, de gré ou de force, l'empire français reprendraient leur indépendance ; une indépendance, certes, aussi fragile et périlleuse que par le passé.
marc30 a écrit:
Kurnos a écrit:
Le ou les sujets de Plenel et de Todd, je n’y comprends strictement rien, tout ce que je perçois c’est qu’ils font le jeux de l’extrême droite.
Et alors ? Je ne vois pas le problème
1) Toute pensée politique française ne doit jamais oublier que l'intégrisme sunnite constitue une extrême droite concurrente de la fédération d'extrêmes droites qu'est le FN. Il en présente toutes les valeurs : phallocratie, machisme (violence politique jusque dans les relations interpersonnelles), homophobie, racismes racialistes, ethniques, claniques, territoriaux et religieux, totalitarisme.
Il est singulier que les commentateurs politiques se contentent de le minimiser en terme d'effectifs ou de violence politique assumée et délibérée.
2) Il n'est pas d'auteur ou de commentateurs qui déclenchent ce qui adviendra : tous ceux que vous citez ou que vous ne citez pas n'énoncent que leurs
constats.
Il existe des personnes qui pensent et recherchent l'affrontement entre musulmans et non musulmans en France, qui sont des asociaux ou des fanatiques habitant des villes d'Occident ou d'Orient, et qui planifient une guerre civile ouverte ou larvée en France, et personne ne les cite ni ne leur cherche querelle. Vous lirez leur prose sur meljiss.com, par exemple.
La différence entre les Plenel/Valls, d'un côté, et des Zemmour/Todd/Houellebecq de l'autre, est que les premiers ignorent ces planificateurs.
Caesar Scipio a écrit:
C'est une véritable guerre de civilisation que les salafistes sunnites ont décidé de mener.
Pas vraiment dans le sens où les salafistes sont en rupture avec leurs propres civilisations (principalement par carences culturelles). Ils inventent de nouveaux codes qu'ils présentent comme des traditions. Outres que ces codes n'ont jamais existé, il est possible qu'ils soient invivables.
Ce que font les salafistes est une guerre idéologique, comme les communistes. En cela, les salafistes sont beaucoup moins menaçants car plus démunis intellectuellement et moralement. J'entends que le bloc salafiste actuel serait défait par le bloc communiste des années 1950, et même par le régime nazi de 1940, en raison de ses carences mentales (instruction scolaire, sociale et technologique).
Ça n'est pas la première fois que des totalitarismes musulmans enflamment des régions (Soudan, Somalie, péninsule arabique...) et qu'ils s'y font écraser par des voisins aussi peu instruits qu'eux. C'est qu'ils portent en eux des handicaps insurmontables, et en premier l'ignorance en général et de l'islam en particulier.