Moujik Looping a écrit:
Que tous les pays qui se disent musulmans soient sinistrés est une chose, de là a tout ramener à l’islam c’est un peu court non ?
Ça dépend. Il y a une espèce d'islam politique, cache-nez de revendications claniques globalement turco-arabes, une adhésion à des clichés haineux et violents, et cette caricature d'islam handicape ceux qui s'y adonnent et qui en réclament davantage.
Si on parle de ce que cette religion a de plus noble et de compatible avec le libéralisme et tout humanisme, c'est-à-dire l'islam du charbonnier et le fin pragmatisme de ceux
qui ont lu et compris les textes et s'en arrangent vis-à-vis des nécessités de la modernité, les personnes mentionnées dans la précédente phrase ne sont même pas concernées, quoiqu'elles dénoncent et poursuivent le présent accommodement avec hargne et comme une trahison.
Il n'y a pas à dénier l'islam dans l'un ou l'autre cas. C'est un tout. Comme dans un arbre, le soufisme fait les fleurs et les fruits, le chiisme, le feuillage, le sunnisme constitue le squelette sclérosé, le tissu ligneux des branches, du tronc et des racines, et le djihadisme et l'islamophobie composent le fumier qui fait pousser l'ensemble.
Après, toutes choses égales (instruction, milieu socio-économique...), avantage spirituel et tracasseries superstitieuses comprises, il est difficile pour un musulman de concurrencer un kouffar. La supériorité de l'islam au Moyen Âge, face à des systèmes de pensées moins performants, a disparu avec la Renaissance puis la révolution libérale.
Pour les musulmans, il faudra choisir entre le déclassement ou l'abandon des superstitions handicapantes, telle la nécessité de mépriser les kaffir. Et je ne mentionne même pas les superstitions imaginaires inventées au XXe siècle, comme la crainte des gélatines et des alcools autres que le vin.
Moujik Looping a écrit:
Alors qu’à longueur de poste vous faites l’apologie du libéralisme,
Ah, voilà un système de pensée performant, dont bien des adversaires profitent !
Moujik Looping a écrit:
en face d’aucuns y voient la source des tous les maux du présent.
D'aucuns ? À part les seigneurs profitant d'un système antilibéral, comme les dirigeants communistes et les mafias, ceux qui ne s'y roulent pas rêvent de s'y rouler.
Moujik Looping a écrit:
Même des spécialistes du libéralisme affirment que dès la deuxième génération les tenants de ladite doctrine l’ont mutilée en la ramenant à son versant économique…
C'est très mesquin, tant le libéralisme politique ne s'est développé que sur les bases de l'économique. Quand on fait passer le politique avant l'économique, on obtient les errements français, russes, chinois, tandis qu'en Amérique, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Suisse, mais même en France à partir de Napoléon III et en Espagne après la guerre civile, l'économique a paisiblement et poliment permis et installé le politique.
Moujik Looping a écrit:
Les idéologies ne sont que les véhicules de nos conduites, elles nous emmènent où les Hommes le veulent bien…
Eh oui, comme une lame. En somme, il n'y a pas de mauvaises religions, il n'y a que de mauvais hommes qui les tournent en naufrages individuels et collectifs.
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Tous ces fils de discussion sur la montée des xénophobies en Occident concernent le même problème, l'inaptitude des justices des démocraties libérales à juguler la criminalité, en raison de leur angélisme. Tout d'abord, ce sont des immigrés et descendants d'immigrés qui cumulent l'opprobre sur certaines origines géographiques, et non toutes les origines confondues. Ensuite, il y a un déni angéliste sur la malveillance essentielle de la plupart des criminels, qui ne date pas des grandes immigrations d'après-guerre.
La justice est au sommet du système éducatif, et elle est déficiente. Sa déficience a débuté aux USA, elle s'est ensuite étendue, par imitation, en Europe. Même le Canada et l'Australie commencent à flancher.
Une société libérale ne peut pas s'accommoder de la criminalité antilibérale.