Zadrobilek a écrit:
À titre d'exemple, le PS Eric Elkouby a remporté confortablement (quasi 54%), face au LR Jean-Emmanuel Robert une législative partielle à Strasbourg. Taux d'abstention : 79%
Outre le taux d'abstention gigantesque que vous mentionnez bien, il y a le lieu de la circonsription dont vous ne me semblez pas tirer les conséquences évidentes.
On est dans le coeur de Strasbourg. Autrement dit métropolisation. Les grandes métropoles sont le dernier bastion de la gauche modérée. Donc oui, effectivement, à Nantes ou à Strasbourg, dans une circonscription votant très massivement pour le candidat du PS quand tout va bien, eh bien une courte majorité des rares électeurs participant à l'élection partielle vote encore pour le candidat du PS.
Je vous invite à prendre connaissance de cette excellente enquête sociologique réalisée par l'IFOP. Il n'y manque que la donnée salariés du secteur public et salariés du secteur privé.
http://www.atlantico.fr/rdv/politico-sc ... 18723.htmlNe vous arrêtez pas au titre attrape l'oeil qui n'a quasiment rien à voir avec le fond de l'article.
Cet article explique que la gauche toute entière, du centre-gauche aux partis communistes dans toutes leurs diverses tendances, n'est plus le parti des classes populaires. Le FN à lui tout seul rassemble plus d'électeurs des classes populaires que l'ensemble des partis de gauche, et évidemment encore plus que la droite non-FN qui arrive 3ème dans cette catégorie.
Grosso modo, le FN domine dans le périurbain et le rural, dans les classes populaires et chez les actifs jeunes et dans la force de l'âge du secteur privé.
La gauche domine chez les habitants des grands centres urbains, en particulier là où il y a un niveau élevé de logements sociaux, là où il y a une forte proportion d'habitants issus ou descendants de l'immigration extra-européenne, dans les professions intellectuelles et chez une partie des cadres supérieurs et chefs d'entreprise, ainsi que surtout (ce que ne dit pas l'article) chez les salariés du privé.
La droite est plus stable aussi bien dans les centre-villes que dans le périurbain mais c'est parce qu'elle est surtout très forte chez les vieux.
Autrement dit, le débat politique va d'autant plus se durcir qu'il y a une rivalité, un antagonisme, entre côté FN les classes populaires version FN d'une part, et les classes protégées ainsi que les catégories populaires d'origine immigrée d'autre part côté gauche.
Si on veut en tirer quelques tendances, elles ne sont pas à l'optimisme. Vu que le gros du boulot de la génération à venir va être de ramener la sphère publique hypertrophiée à niveau plus soutenable par les contribuables dans un contexte de concurrence internationale exacerbée. Et vu que les vieux, qui votent massivement pour les LR et UDI vont finir par passer l'arme à gauche et céder la place à de nouveaux vieux arrivant avec d'autres opinions.
La meilleure sauvegarde contre le FN, c'est l'incompétence manifeste ainsi que la démagogie économique grossière de ses têtes d'affiche qui dissuadent énormément de gens de voter pour les candidats de ce parti.