marc30 a écrit:
Zimet aurait pu être nommé directeur du trésor .
Manifestement ça patauge plus que ça grenouille à Bercy
http://www.challenges.fr/challenges-soi ... resor.htmlPour ceux qui aiment des analyses : la haute fonction publique ne croit plus trop dans l'avenir de la France et mise sur la Chine ?
J'ai pas lu cet article mais je sais que le directeur du Trésor, en poste depuis des années, et l'un des hommes les mieux informés qui soient sur les investissements intéressants en France, vient de démissionner pour rejoindre un fonds d'investissement chinois, Cathay Je-ne-sais-plus-quoi...
Pour la motivation, vous posez la question ? Mais le fric, bien entendu.
Au passage, comme il n'a pas décidé cela en se levant un beau matin, cela signifie qu'il avait déjà auparavant des contacts avec eux, et sans doute avec d'autres. Inquiétante promiscuité !
Le plus beau est que Michel Sapin a tenté de prendre sa défense face à la question ironique et patriotique d'un député LR, et qu'il a beaucoup amusé l'hémicycle !
Pour ma part, alors que j'hésite pour 2017 entre la droite modérée - j'irai voter à la primaire LR - ou la manifestation marquée d'une appartenance à la gauche (ce qui ne laisse pas d'autre choix que Mélanchon, un bulletin bien difficile à assumer pour moi) il y a un facteur qui commence à peser lourd :
Je suis frappé par le nombre de faits divers, d'indices, d'informations massives (les Panama papers, typiquement) qui mettent en évidence l'importance jouée dans l'économie française par la finance internationale et les paradis fiscaux.
En clair j'ai l'impression que les entreprises "brick and mortar" (automobile, production de biens, BTP...) et les entreprises de service (SSII, conseil, ingénierie...) se battent, galèrent, travaillent, mais qu'il y a en arrière-plan une véritable passoire financière qui s'occupe à traire leurs résultats financiers.
Quand des banques françaises se font choper à proposer des comptes en Suisse à leurs clients, qu'un Cahuzac fraude, que les socialistes se sont refusés à voter la loi sanctionnant les relations avec les paradis fiscaux sur liste noire, que le directeur du Trésor bascule vers un fond d'investissement chinois, que les Panama papers font apparaître des milliers de noms français, etc... je finis par avoir la sensation que les dés sont pipés et nos élites consentantes. (au minimum.)
Bref, autant je suis convaincu qu'il faudra bien - à la fin des fins - réformer la France dans un sens permettant à nos entreprises d'être compétitives, autant je commence à me dire qu'en même temps ATTAC pourrait bien avoir raison sur pas mal de choses.
D'où l'envie de me ranger à l'idée que "notre ennemi est la finance" (ne riez pas !) et de réfléchir à la façon dont la gauche pourrait se moderniser pour faire face à cet état de choses. (Sachant que Mélanchon représente pour moi une vision archaïque, complotiste, celle des communistes pour qui tout patron est un ennemi. En plus ces gens-là pensent que l'argent public pousse sur les arbres.)
Perspective vertigineuse, quand on pense à ce que sera la gauche au lendemain des élections de 2017. Mais je considère qu'il lui faudra au moins dix ans pour s'en remettre, ce qui laisse le temps de se poser les bonnes questions. Et quand je dis dix ans...
Solutions libérales pour nos entreprises, pourquoi pas ? - après tout on n'a essayé aucun changement réel depuis 40 ans, pourquoi ne pas essayer celui-là ? - mais libéralisme financier débridé et ouvert à tous vents... là je coince. A mon avis c'est un cercueil pour la richesse à venir de la France.
Suis-je HS ? Hé bien, qui gouverne la France, c'est précisément la question que je me pose.
Voila, c'était mon coming-out !