Moujik Looping a écrit:
Il semble que vous déplacez juste un peu le curseur de l’amalgame… Je ne vois pas trop en quoi il est pertinent de rapprocher burkini, criminel, intégrisme sunnite etc. Le burkini relève d’une opération commerciale qui surfe sur une mode comme vous-même le relevez pourtant. En cela il est totalement légitime de la trouver ridicule ou aberrante (de la même manière que mon boxer moule-bite fait marrer ma femme…). Il faudrait quand même garder le sens de la mesure et juger les personnes sur leur comportement.
Le burkini est un symptôme de "wahhabisation". L'amalgame est d'en faire un symbole musulman, qu'il n'est pas, car presque aucun musulman n'en porte.
Caesar Scipio a écrit:
Le salafisme/wahabbisme est une menace politique mortelle.
Non, la menace est bien plus faible que les différents avatars des États britannique, français, russe ou prussien. Elle est de l'ordre du seigneur de guerre.
Caesar Scipio a écrit:
Je le récuse d'autant moins qu'il y a des silences coupables au sens pénal. Il y a des soutiens silencieux, passifs voire actifs, comme on l'a vu avec certains membres de familles ou des relations de criminels, des Mérah à l'inénarrable Jawad.
En tant qu'avocats et sympathisants, je les qualifie d'extrémistes.
Caesar Scipio a écrit:
C'est la théorie du poisson dans l'eau qui est utilisée contre ceux que le salafo-wahabbisme combattent et cherchent à conquérir ou à détruire.
Qu'il existe des comploteurs et des théoriciens activistes dans l'extrémisme sunnite, je n'en doute pas. Qu'ils soient plus performants que leurs homologues bolcheviques ou même nazis, j'en doute, et voilà pourtant deux mouvements qui ont magnifiquement échoué. Le summum de la construction extrémiste sunnite moderne, c'est l'Arabie saoudite, le Pakistan et le Soudan, et encore n'ont-ils tenu que par et grâce aux Américains. L'extrémisme sunnite est sans force sans les pétrodollars occidentaux.
Caesar Scipio a écrit:
3) Le Burkini est un uniforme, un symbole de manifestation politique. C'est comme porter une chemise brune ou noire avec au bras un brassard portant un swastika inversé.
Tout à fait.
Caesar Scipio a écrit:
Le burkini n'atteste pas plus de l'assimilation des islamistes que leur utilisation des moyens de communication moderne d'Internet et du téléphone cellulaire ou l'usage en Syrie d'armes sophistiquées américaines fournies par l'intermédiaire de l'Arabie saoudite. C'est une simple utilisation des moyens de la modernité, une mise au goût du jour de la réalité islamiste.
Non, c'est la soumission des fantasmes extrémistes sunnites aux mœurs occidentales contemporaines : aller à la plage et à la piscine, sous-entendu, comme les autres. Quand j'étais gosse à Abou Dhabi, les piscines émiraties étaient interdites aux femmes, parce qu'impures et souillées. Voilà ce qui est traditionnel et coranique.
Un musulman extrémiste ne se baigne pas. Le burkini est une capitulation supplémentaire de l'extrémisme sunnite. "Nous capitulons (là aussi), mais nous voulons montrer que nous capitulons en résistant." Ça ressemble aux petits drapeaux tricolores agités sur le passage du maréchal Pétain sous l'occupation. "Occupés mais français." Chez les extrémistes sunnites, la subversion libérale est mentale, ils viennent aux baignades sans n'y être contraints que par mimétisme admiratif.
Caesar Scipio a écrit:
6) Je ne récuse pas les conflits entre lignages. Mais cela passe à côté d'une dimension essentielle lui donnant un caractère artificiel. Et en outre c'est un aspect à la fois secondaire et partielle.
Vous vous trompez, c'est l'argument religieux qui est artificiel et secondaire, mais c'est intellectuellement plus élégant que d'avouer qu'on veut garder ses sœurs et ses cousines pour soi et évincer tous les mâles généalogiquement éloignés de la reproduction. Pourtant, le burkini, c'est toujours le chimpanzé qui lutte contre l'existence des mâles des clans rivaux. C'est un racisme stricto sensu, travesti en superstition avec la crainte irrationnelle de punitions paranormales.
Caesar Scipio a écrit:
La dimension essentielle est que la distinction entre idéologie lignagère et religion n'a pas de sens dans le cas d'espèce. L'Islam c'est en très large partie la religionisation de valeurs culturelles des sociétés patriarcales du Moyen-Orient, et hélas en trop grande partie des sociétés bédouines, d'où la logique de razzia.
L'islam passe bien après le clanisme bédouin, qui est la glorification de la transmission du chromosome Y, avec la valorisation exclusive de la patrilinéarité et les luttes interminables entre clans uniquement définis d'après les patriarches, jusqu'à tenter de marier les petites-filles aux petits-fils. C'est la tare de l'Orient musulman, qui dévaste l'Andalousie, l'Algérois, le Yémen, la Syrie, la Mésopotamie..., où les descendants de Bédouins de pères en fils se croient toujours supérieurs aux autres lignages patrilinéaires.
Caesar Scipio a écrit:
C'est secondaire et partiel parce que l'Islam, y compris l'Islamisme et l'islamisme djihadiste, se caractérise par une ouverture ethnique. Il accepte et assimile toutes les ethnies.
C'est un internationalisme de façade. Même les Soviétiques faisaient passer leurs enfants d'abord, et pour commencer par-dessus les "peuples frères"...
Il existe en islam une hiérarchie compétitive entre les clans, dont l'ancienneté de conversion vaut quartiers de noblesse de dynasties germaniques. En Andalousie, les soi-disant Syriens et Yéménites se disputaient le degré de proximité avec Mahomet, méprisant les clans berbères, l'ensemble dédaignant totalement les Ibères convertis ou non.
Ils sont tous cousins (également les nôtres) par les femmes, mais ils ne comptent que les origines paternelles.
Caesar Scipio a écrit:
La priorité absolue, c'est l'union des musulmans contre les mécréants pour les faire reculer, les vaincre, les conquérir, les soumettre, les exploiter, les détruire ou les convertir.
Et dans cette priorité tournée contre les mécréants, il y a bien sûr de la place pour les conflits ethniques entre arabes et non arabes, entre telle et telle tribu, entre telle et telle famille.
Relisez n'importe quelle histoire de communauté musulmane et vous verrez qu'ils ne manquent jamais de faire passer leur Y en priorité, quitte à assassiner frères et demi-frères.
Caesar Scipio a écrit:
Mais la tendance politique "lignagère" dans le monde musulman est minoritaire. Le conflit entre "dynastes" et " anti-dynastes" a été tranché lors de la victoire de Moawiya sur Ali et des omeyades sur les partisans du lignage d'Ali, gendre de Mahomet.
Elle l'illustre. Étudiez les crises de succession des dirigeants musulmans, avec leurs guerres de palais.
Caesar Scipio a écrit:
L'Indonésie est sunnite et ne pose pas de problème spécifique. Une part importante de l'Afrique noire est sunnite et l'Islam n'y pas autant les problèmes dont nous discutons.
Ces aires correspondent aux conquêtes marchandes, ce sont les plus stables et les plus solides. L'Indonésie ne fut pas exempte d'un gigantesque massacre extrémiste sunnite contre les "communistes", en réalité contre les Chinois et les familles bouddhistes, en 1965.
Caesar Scipio a écrit:
Le problème me paraît surtout résider dans le monde arabe. Ce sont les arabes qui ont été fondateurs de religion. C'est la religion musulmane qui a donné aux arabes leur unité, leur conscience collective, et surtout leur grandeur politique, faisant d'eux un peuple impérial. Et une partie de ce "peuple" impérial (j'ai mis les guillemets parce que le singulier est très discutable et très discuté) déchu à la rage d'être déchue de sa grandeur passée et que les pétro-dollars lui donnent depuis les années 1970 les moyens d'une résurgence politico-idéologique offensive.
Ce sont les Américains qui ont sauvé le sunnisme, sur maints plans, politiquement (contre les colonies européennes et le bloc soviétique, contre l'Inde), culturellement (avec les pétrodollars alloués aux Saoud qui ont pourri par leurs professeurs d'arabe et d'islam tous les sunnismes du monde), idéologiquement (contre le communisme, le socialisme, le baasisme et le panarabisme). En se retournant contre les USA, les extrémistes sunnites scient la branche qui les porte.
Moins puissant que l'URSS, le sunnisme est un vieil arbre qui se couche devant le libre échange, tous simplement parce que tous les hommes veulent pouvoir échanger librement, même leurs valeurs.
Ainsi, on troque des robes contre des combinaisons de bain, comme l'Occident il y a un siècle.