Narduccio a écrit:
Ce que je voulais faire percevoir : pourquoi qu'il n'existe pas réellement de peuple syrien, irakien, libanais, libyen, afghan, ... Dans certains pays, les communautés vivent cote à cote en se respectant et en se méprisant plus ou moins depuis des dizaines d'années, voire des siècles, dans certains cas... Cette impossibilité à créer des nations interpelle. Je sais, il y a l'excuse classique : mais jamais ces peuples ne réussiront ... Sauf que les exemples où cette fusion à eu lieu abondent. Même dans certains pays limitrophes. Dans certains pays, les communautés perdurent, mais ils sont unis dès qu'il le faut.
Les pays où les communautés sont insupportables les unes aux autres sont ceux où la concurrence des généalogies est inévitable (les individus n'y échappent pas).
1) D'abord, les généalogies ne s'y mélangent pas officiellement, où exceptionnellement dans des cas relevant plus de l'asociabilité et du rejet de la communauté d'origine. Il en découle que les généalogies se sentent irrémédiablement séparées et en concurrence sociobiologique pour les ressources.
2) Ensuite, les communautés dominant pour des raisons démographiques (majorité démographique), historiques (un conquérant impose sa communauté aux autres, avec en général un monopole des armes comme pour les castes guerrières, comme les nobles en Europe ou les musulmans vis-à-vis des mécréants) ou sociales (avantages socio-économiques d'une communauté sur les autres, tels que la propriété foncière, l'éducation...) ne partagent pas suffisamment les ressources, déclassant considérablement les autres communautés puis affichent un sentiment de supériorité qu'elles finissent par intérioriser (comme les dominés) et percevoir comme intrinsèquement biologiquement transmise et héréditaire, d'où un mépris des unions mixtes et le racisme (c'est typique de certaines familles musulmanes qui ont intégré un mépris héréditaire des mécréants alors qu'elles sont elles-mêmes socialement totalement déclassées, et c'est endémique chez les délinquants et criminels soi-disant musulmans en Occident, qui voudraient se comporter comme des seigneurs avec leurs serfs ou des propriétaires avec leurs esclaves).
En face, le ressentiment du mépris exprimé se traduit en défiances inexpiables. Par exemple, au Proche-Orient, la domination actuelle des non sunnites sur les sunnites est une revanche sociale historique et exceptionnelle, tout comme l'émergence des Bédouins de Riyad contre les traditionnels maîtres de l'Orient (Égyptiens, Syriens, Mésopotamiens ou Turcs). Il est comparable au sentiment de victoire issu de la Révolution française avec le renversement des nobles par le Tiers-État.
Voilà des phénomènes universels et dont on trouve des traces partout et en tout temps.
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Donc, en Syrie, les sunnites, souvent issus de patriarches Bédouins musulmans conquérants, ont trop longtemps asservi les non sunnites, souvent issus des anciens Syriens de l'empire byzantin. En Mésopotamie, les sunnites ont trop longtemps asservi les non sunnites, issus des Bédouins anciennement chrétiens sous drapeau byzantin ou perse. Au Liban, les chiites prennent une revanche contre les non chiites qui employaient leurs ancêtres comme domestiques. En Libye se poursuit la guerre inter-ethnique entre Bédouins (Arabes) et Berbères, artificiellement réunis par l'Italie. En Afghanistan, les Pachtounes embrassent le parti (taliban, pro-américain) qui leur paraît le plus adapté pour dominer leur empire sur les autres nations (Tadjiks, Ouzbeks...) et tentent de soustraire aux ethnies turco-indiennes du Pakistan les territoires pachtounes volés par les Britanniques.
Tout cela ressemble aux guerres que les nations européennes se sont livrées depuis un millénaire pour s'émanciper les unes des autres, et toutes ou presque des dynasties germaniques qui les dominaient.
Il faudra, comme en Europe, faire des référendums locaux pour savoir qui veut vivre avec qui, qui est Oranais, qui est Algérois, qui est Kabyle, qui est Tripolitain, qui est Israélien, qui est Araméen, qui est Kurde, qui est Ossète, qui est Tchétchène, qui est Darfouri, etc., sans passer par des farces géopolitiques comme la Yougoslavie ou la Tchécoslovaquie, pour redessiner des frontières regroupant les ethnies chez elles, chacun entre soi et maître chez soi, puis écraser les nouvelles nations impérialistes qui, telles la France, la Prusse ou la Russie, tenteraient d'imposer leurs jougs et drapeaux à leurs faibles voisins, et alors il y aura une paix globale en Orient. C'est pareil en Afrique et en Asie du Sud-Est.
Alors il y aura des fédérations pacifiques, comme la Suisse ou la Roumanie.
Tous les troubles que connaît actuellement le monde n'est que la lente évolution vers cet aboutissement. Il n'y a que chez les Hans et dans la péninsule indochinoise que la réduction des minorités me paraît inéluctable et sans retour.