marc30 a écrit:
Pas nécessairement
On peut noter une évolution générale en Europe vers des majorités moins stables qu'avant
En Allemagne grande coalition à répétition depuis dix ans
En Espagne pas de majorité pendant un an
Et même le RU a connu une coalition conservateurs Libdem
Et aux USA la collaboration du congrès républicain n'est pas acquise à Trump
Le modèle bipartite stable élaboré aux USA et au RU au XIXe siècle, arrivé en Allemagne en 1949, en France en 58, en Espagne en 77 est il à bout de souffle ?
SI le sujet reste dans ces bornes, pourquoi pas. Mais, j'ai un doute... surtout quand je vois l'intervention qui suit la votre.
Il va y avoir un débat politique national dans les semaines qui viennent. Ce débat est nécessaire. Il y aura des outrances de part et d'autres, et c'est normal dans un débat politique. La modération sera vigilante sur le fait d'importer ces outrances sur le forum. Certains semblent n'avoir pas compris que tout n'était pas autorisé sur ce forum, et que l'une des règles est l'interdiction du débat politique. On peut faire des analyses raisonnées, et je déplore que la différence entre ces 2 propositions ne soit pas évidente pour tous.
Ensuite, je pense que vous faites une petite erreur, ce n'est pas le modèle bipartite qui est en cause, c'est surtout le fait que les partis dits de gouvernements sont devenus des formations hétéroclites dans lesquels il y a d grandes fissures dogmatiques. Comment se prétendre appartenir au même parti quand on n'a pas la même vision sur quelque chose d'aussi capital que l'appartenance à l'Europe ou sur la définition de la politique que cette Europe doit observer ? On a essayé de masquer cela à grand coup de synthèses et de projets communs, en essayant de mettre de coté les sujets qui fâchent. C'est l'échec de cette politique qui cause l'éclatement des partis traditionnels.
C'est aussi cela qui rend certains épisodes peu compréhensibles, du moins si on cherche à les lire à la faveur de la séparation droite-gauche. Par exemple, Matteo Renzi a perdu un référendum constitutionnel où il essyait de mettre un peu d'ordre dans la vie politique italienne. Il est à noter que certains groupes politiques, qui sont d'accords sur le fait que la politique italienne doit être modifiée ont voté à ce moment-là contre le référendum. Le M5S avait prônait le vote "non" avait comme mot d'ordre : "Non aux sénateurs nommés à vie!", alors que la réforme visait à supprimer le sénat et donc les sénateurs nommés à vie... Et, pour une part de l'électorat, ce fut un vote contre le gouvernement, plutôt qu'un vote pour ou contre le projet institutionnel. Du coup, Renzi en a tiré les conséquences et il a démissionné du poste de Président du Conseil (l'équivalent de notre Premier Ministre).
Or, ne voilà-t-il pas que Matteo Renzi vient de gagner la primaire ouverte de son parti, avec 70% des votes, et environ 2 millions d'italiens qui se sont déplacés... Il semble bien qu'en Italie aussi, il y a cette rupture sociale dans la société.
Vous citez le parti Républicain américain. AU sein de ce parti (mais aussi des Démocrates), il y a cette même césure entre la structure du parti, ses militants et sa base électorale. Trump a d'abord essayé de s'appuyer sur ceux qui l'avaient aidés à prendre le pouvoir et à s'imposer au parti. Il a compris qu'ils n'avaient pas assez de poids, puisque les électeurs américains s’échinent à envoyer des "modérés" au Parlement. Il a donc changé d'optique et, puisque la politique américaine permet cela, il va gouverner en s'appuyant sur ces Républicains modérés en espérant le support des députés et sénateurs démocrates modérés qui s'abstiendront lors des votes et permettront que ses lois passent.
En fait, dans de nombreux pays, les grands partis ont accaparés les ressources qui permettent d'élire des représentants. On l'a vue en France où dans de nombreuses communes, il n'y avait pas assez d'assesseurs pouvant être présentés par le FN et En Marche! pour tenir les bureaux de votes du second tour. Un grand parti fourni les colleurs d'affiches, les militants qui distribuent les prospectus, qui assurent des permanences, qui participent aux débats, qui... rendent simplement la vie démocratique possible. Appartenir à un grand parti, pour un futur élu, c'est l'assurance d'avoir une organisation qui vous supporte durant la campagne. Théoriquement, cela laisserait supposer que durant la législature l'élu soutienne à 100% le programme de son parti... Or, ce n'est plus le cas. Ce n'est plus le cas dans aucun des grands partis français, et ce n'est plus le cas dans la plupart des pays qui ont été cités dans votre liste. Il existait déjà des oppositions internes, il y a 20 ou 30 ans. Mais, elles se manifestaient lors des débats à l'intérieur du parti et celui qui ne respectait pas la solidarité partisane devant les médias était tout simplement averti, puis exclu. Ce n'est plus le cas aujourd'hui car il faudrait exclure environ 1/3 des élus des divers partis