pierma a écrit:
J'en profite pour rappeler la prévision de Michael Moore (que quelqu'un a déjà postée) pour souligner la qualité de son analyse :
http://www.huffingtonpost.fr/michael-moore/cinq-raisons-pour-lesquelles-trump-va-gagner/Sans ordinateurs et sans modèle, Michael Moore a tapé juste, notamment en mettant en évidence deux facteurs :
1. Le basculement du Midwest, ruiné par la disparition de l'automobile, vers les Républicains. Ce basculement de ce que les Américains appellent la Rust Belt suffisait à lui seul à apporter à Trump son quota excédentaire de grands électeurs.
2. Ce qu'il appelle "l'effet Jesse Ventura", c'est à dire l'envie de nombreux électeurs de voter pour un outsider pour le simple plaisir de rebattre les cartes : "ne sous-estimez pas la capacité des gens à se conduire comme des anarchistes malicieux lorsqu'ils se retrouvent seuls dans l'isoloir."
Autant je n'ai pas d'objection sur le 1er point, autant je suis plus dubitatif sur le fait que l'élection de Trump puisse se ranger dans la catégorie effet Jesse Ventura.
Jesse Ventura, c'est l'archétype de "Mr Deeds goes to Washington" : un gars éminemment sympathique et bleu en politique.
Trump avait certes une grande notoriété mais il n'était et n'est pas du tout sympathique : il est la quintessence du rejeton de l'élite affairiste qui finance les politiciens professionnels, ces derniers étant rejetés par l'opinion publique.
Si Trump a été élu, d'ailleurs d'extrême justesse, c'est principalement pour 3 raisons :
- il a atomisé les politiciens professionnels abhorés par l'opinion et leurs copains des grands medias,
- il a su enfourcher le bon cheval de bataille, à savoir l'opposition à la mondialisation qui broie les classes moyennes et populaires, et l'opposition à une immigration trop débridée,
- bien qu'étant lui-même un repoussoir, il avait face à lui une candidate encore plus repoussoir.