Moujik Looping a écrit:
Disons que c’est peu confus. Je vous ai juste demandé des précisions sur le prétendu soutien d’Al-Qaida au white helmet.
Et je vous ai répondu, mais si vous pensez que n'importe qui peut rester dans un territoire sous contrôle d'AQ sans avoir affaire avec eux d'une manière ou d'une autre, devenez journaliste et partez là-bas faire votre enquête sur ce sujet qui vous tient tant à cœur.
Moujik Looping a écrit:
Vous nous parler d’un cheikh saoudien pour ensuite enchainer dans les digressions et là vous remettez une couche sans source. D'ailleurs vous ne risquez pas grand chose à affirmer que parmi les white helmet il y en a qui sont pro-jihadistes cela doit sûrement être le cas. Mais encore une fois cela nous éclaire toujours pas sur le prétendu soutien d'Al-Qaida.
Sources? Qu'aurai-je dû sourcer? Un sheikh saoudien? Pas n'importe lequel: Abdallah al-Muhaysni, vous connaissez?
Moujik Looping a écrit:
D’autant qu’encore une fois si vous souhaitez diaboliser les white helmet avec des faits concrets je serai le premier à vous lire et aller vérifier. Après j’ai un peu du mal quand en parallèle vous nous proposez une lecture de Bachar des plus angéliques.
Vous ne trouvez rien de concret dans ce que j'ai posté? La mort d'un homme ce n'est pas assez concret, les paroles très claires du chef religieux le plus influent d'Idlib, non plus? Je dois poster quoi?
Comprenez-moi je ne cherche pas à diaboliser, le soutien d'AQ au WH est un fait disons géographique, si ils sont là c'est qu'AQ le veut bien et y trouve un intérêt. Si vous voulez on change le nom: Tahrir al Sham et je conviens que c'est différent d'Al Qaeda, c'est moins diabolisant? Par contre en toute modestie je ne connais pas le lien exact des casques blancs avec tous les groupes, Romain Caillet lui-même dit ceci:
Citation:
Romain Caillet, qui concède ne pas bien connaître les liens des Casques blancs sur place, nuance tout de même les accusations. Selon lui, "on trouvera toujours un Casque blanc qui a fait un selfie avec un jihadiste". Aucun de ces groupes n'est de toute façon à mettre au même niveau que les combattants de Daesh ou al-Qaïda, insiste-t-il.
http://www.rtl.fr/actu/international/syrie-qui-sont-les-differents-terroristes-vises-par-bachar-al-assad-7786652570C'est vrai que c'est intrigant ce groupe notoirement financé par des pays occidentaux qui travaille dans des zones tenues par des djihadistes qui font de la détestation de l'Occident un de leurs chevaux de bataille. Les antennes de MSF pourraient poser le même type de questionnement, mais là on sait que la vraie présence est surtout dans des zones contrôlées par les Turcs et que dans les zones djihadistes le lien est assez vague, tandis que les WH sont très visibles.
Je pense qu'à Alep les WH avaient pas mal de liens avec Zinki, qui à Idlib a rejoint Tahrir al Sham et j'ai eu l'impression que dans les combats inter-rebelles de ce début d'année les WH étaient plutôt du côté de Tahrir que d'Ahrar. Mais franchement je n'en sais rien. Aussi les WH ont le statut particulier de groupe non-armé. Et la situation peut être très différente d'une région à l'autre, par exemple à Deraa le chef de zone des WH, Abdullah al-Sarhan tué récemment, avait été commandant d'unité de la division ASL du 18 mars et avait combattu Nusra.
Mais sans doute suis-je de nouveau trop confus? Nous sommes en Syrie, ce n'est pas le conflit le plus simple du moment. Vous me demandez une preuve des "liens" avec Al Qaeda, je ne peux qu'essayer de définir ce lien: à l'évidence les WH sont acceptés puisqu'ils participent même (passivement a priori) à des exécutions, puis-je dire qu'ils sont soutenus? A mon avis oui puisque le principal chef religieux djihadiste d'Idlib proclame à tous qu'ils sont des combattants comme les autres, qu'ils sont le front intérieur. Sur le pourquoi de cet appui, j'ai déjà donné mon opinion dans un post précédent.
Moujik Looping a écrit:
Après j’ai un peu du mal quand en parallèle vous nous proposez une lecture de Bachar des plus angéliques. Vous savez ce pauvre bougre qui serait retourné à l’ophtalmologie si la révolte de 2011 n’avait pas été militarisée…
Et une dernière remarque en citant l'intégralité du paragraphe d'un de mes posts précédents auquel vous faites allusion :
Citation:
Je vais vous répétez ma conviction, ce que j'ai déjà présenté voici quelques posts. En 2011, Assad a fait des concessions importantes face à la pression populaire, des concessions importantes et rapides. Il présente ses excuses à des familles ayant perdu des proches dans les manifestations (le cas le plus connu est celui de l'emblématique Hamza Ali Al-Khateeb), il démissionne le gouverneur de Daraa très rapidement, etc. Il me semble qu'à ce moment en prenant Assad au mot et en appuyant un processus civil en Syrie, Bachar serait peut-être aujourd’hui à la tête d'un cabinet d’ophtalmologie à Damas. Au contraire nous appuyons un regime change présenté comme inexorable et coupons tous les ponts avec le "régime de Damas".
Je dis bien si nous avions appuyé un processus de dialogue en prenant Assad au mot de ses concessions, au lieu de promouvoir un changement de régime qui a été un échec complet. Ce que j'avance est un what if, peut-être qu'Assad cherchait en fait la confrontation et qu'il ne serait pas allé à la table des négociations. Il aurait toujours été temps de couper les ponts, mais on a même pas essayé la discussion, on a retiré nos ambassadeurs. Pour moi Bashar el Assad n'est pas une personnalité comme Oudaï Hussein, mais bien sûr dire cela fait de moi un méchant assadiste qui passe son temps à diaboliser les opposants. Vous savez je ne suis pas payé pour intervenir sur ce forum, je ne passe pas ma journée dans une usine à trolls de Saint-Pétersbourg, j'essaie juste de partager ce que je connais de la situation en Syrie, je ne suis pas un expert, plutôt un observateur régulier, un curieux. Je crois profondément, même si je ne peux appuyer ce sentiment sur aucune source statistique, que les habitants de ce pays en ont marre de ce conflit et que rien de bien ne se construira en continuant cette guerre. Malheureusement cette guerre a permis l'émergence de multiples chefferies, le pays est couvert de gangs qui tirent leur puissance de la poursuite de la guerre (je parle ici de toutes les zones du pays). Je remarque aussi que nous avons beaucoup de difficultés à effectuer le travail de réflexion sur notre propre participation à ce conflit, nous ne pouvons pas accepter que l'on puisse critiquer notre action, nos sanctions, les armes vendues, l'appui indirect à des groupes terroristes. Nous ne voulons pas admettre que comme dans toute guerre, celle-ci nous a été vendue à coups de propagande. La propagande ne peut être que d'un côté, celui des autres. Nous nous persuadons même que nous avons eu une sorte de posture de neutralité, en défendant des principes universels et nous privilégions bien sûr les sources qui nous renvoient ce reflet de nous-mêmes. Avec une once de culpabilisation quand même face à cette détresse humaine: nous n'en avons pas fait assez, il eut fallu intervenir, tout eut été réglé par une sage intervention militaire. Oui la mauvaise conscience de beaucoup de gens avec lesquels je suis amené à parler de cela repose là, dans cette inaction fatale...
Personnellement je continue à être dubitatif sur les vertus de la guerre, mais apparemment pas de la répression puisqu'à vos yeux je soutiens le régime tyrannique, sanguinaire du "boucher de Damas". Qui peut croire que quoi que ce soit se résoudrait si demain Assad venait à disparaître? La réalité actuelle est celles des milices.