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 Sujet du message: Re: Crises institutionnelles en Europe ?
MessagePosté: Lun 8 Mai 2017 21:34 
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Plus sérieusement je crois que derrière les partis il y a des idées ou du moins il y en avait

Par exemple après 1945 le communisme était un facteur structurant : ou on était radicalement contre ou on acceptait de s'allier à lui. Symétriquement ou on était pour le capitalisme ou on était contre. Et ainsi de suite même si la pratique quotidienne était peut être moins claire

Aujourd hui il n'y a sans doute plus de sujets qui puissent structurer aussi fortement une vie politique binaire avec une droite et une gauche.

D'un autre côté le mode de scrutin majoritaire débouche presque toujours sur un système bipartite même si l'opinion est divisée en trois ou quatre courants


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 Sujet du message: Re: Crises institutionnelles en Europe ?
MessagePosté: Lun 8 Mai 2017 23:19 
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Le problème, au niveau des partis dits de gouvernements, c'est que globalement, à peu de choses près, on retrouve des politiques assez proches. Trop peu de social et les électeurs populaires fuient. Or, il y a aussi un vote de droite populaire. Trop, et c'est les artisans, les commerçants et les petits industriels qui renâclent. Trop de lois en faveur des entreprises, idem. Trop peu, le résultat revient au même. Bref, vu de l'extérieur, les différences semblent subtiles. Surtout qu'elles ne semblent pas avoir eu des résultats.

En fait,la vrai différence structurante ce retrouve au niveau de la mondialisation et de l'Europe. Mais, cette différence traverse les partis de gouvernements qui ont tous une aile réticente à la mondialisation ou à l'Europe. Il y a toujours un discours de droite, et un discours de gauche. Sauf que si on applique ce que l'on dit, on fait fuir les investisseurs. La droite a essayé de diversifier l'économie française en optant pour une société de services ou pour une société basée sur le tourisme. La crise de 2008 a montré que l'on ne pouvait pas vivre que sur cela et que c'est les pays les plus industrialisés qui s'en sont le mieux sorti. Mais, il est difficile de réindustrialiser le pays sans plaire aux investisseurs. Et si on ne plait pas aux investisseurs, on n'a donc aucune chance de faire reculer le chômage. Divers gouvernements ont essayé de réduire le nombre de chômeurs en privilégiant les contrats "aidés", mais ce ne sont que des mesures transitoires.

Bref, les partis de gouvernements tiennent des discours très fermes quand ils sont dans l'opposition, et ils font d'énormes compromissions dès qu'ils sont au pouvoir. Car, ils n'ont pas le choix. Les partis radicaux, dans les pays où ils sont arrivés au pouvoir, ou aux portes du pouvoir, se sont retrouvés avec des problèmes similaires : ou ils appliquaient leur programme, et le pays courait à la faillite, ou ils se compromettaient avec le "système" et ils continuaient à vivoter.

Dans les pays du nord de l'Europe, les personnels politiques ont pris l'habitude d'avoir un discours proche de l'action politique qu'ils vont mener. Car les électeurs exigent la plus grande transparence. Mais cela n'empêche pas la montée du populisme, puisque les politiques actuelles ne semblent pas en capacité de régler les problèmes qui se présentent.

Oui, il y a des idées. Mais, on ne peut pas être à la fois pour et contre l'Europe, ou pour et contre la mondialisation. Or, que ce soit au PS ou aux LR, il y a des clans assez importants qui se retrouvent opposés à la ligne directrice du parti. Et tout le monde sait bien que lorsque l'on sera au pouvoir tout en prétendant faire ceci ou cela, il faudra mener peu ou prou une politique en continuation avec celle qui est à l’œuvre depuis une vingtaine d'années.

De plus, tout le monde est d'accord ou presque :
- il faut alléger le mille-feuille administratif français. Sauf que toutes les tentatives ont échouées puisque les cadors des partis concernés (UDF ou PS) s'y sont opposés.
- il faut alléger la fiscalité des petites et moyennes entreprises pour quelles puissent embaucher. Sauf que si le marché ne redémarre pas en même temps, les entreprises n’embauchent pas et cet argent disparait dans les poches des actionnaires.
- il faut pérenniser notre système des retraites. En fait, pas autant que l'Allemagne qui a un vrai problème démographique.
- ...

Je pourrais continuer à égrener la liste pendant des pages, le constat est partagé par tous les partis de gouvernement. Fillion, quand il était Premier Ministre avait déclaré que notre déficit était trop important. Sauf qu'il a été contredit assez vite par le Président de la République et que c'est sous ses gouvernements que l'on a beaucoup creusé les déficits. Hollande a voulu toucher au mille-feuille administratif, il a été obligé de faire tellement de concessions, s'ils désirait que "sa" majorité vote le texte, qu'il n'a quasiment rien résolu. Ces exemples montrent que les blocages des gouvernements venaient des partis. Entre ce que désirent les militants, ce que déclarent les cadors pour motiver leurs troupes, et ce que les députés sont prêts à voter, il y a une certaine marge. En partie puisque les députés savent qu'ils vont devoir se représenter devant leurs électeurs et que ceux-ci n'ont pas tout à fait la même vision que leur base militante.

Ces doubles, triples ou quadruples discours, selon les publics auxquels on s'adresse, troublent la visibilité du message gouvernemental. Surtout que parfois, à quelques semaines d'intervalles, la même personnalité politique peut dire 2 choses différentes, car il ne s'adresse pas aux mêmes publics. Du coup, on se demande bien quand est-ce qu'ils disent la vérité.

Les partis radicaux n'ont pas ce problème. Enfin n'avaient pas ce problème. On a vu durant la campagne électorale pour le premier tour certains des candidats dire que l'on avait mal compris leur programme, car les réactions montraient que tel pan du programme ne plaisait pas à une partie de l'électorat et que cela leur faisait perdre des points dans les sondages. Et cela a touché tous les 4 principaux candidats à un moment ou l'autre de la campagne

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable


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 Sujet du message: Re: Crises institutionnelles en Europe ?
MessagePosté: Mer 17 Mai 2017 19:22 
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Je ne sais pas ce que donneront les législatives mais il y a une forte probabilité d'avoir
- une majorité centriste à base d'en marche, PS dissidents, MODEM, UDI et LR dissidents .
- Ce groupe central aura deux oppositions :
-- à droite le Fn et le reste de LR
-- à gauche FI et le reste du PS

Ce schéma ressemble un peu à ce qui arrive en Allemagne
- une grande coalition CDU SPD
- deux oppositions avec AFd et les partis de gauche verts

Finalement il y a peut être là une nouvelle structure de la vie politique qui dépassera le duel droite gauche


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 Sujet du message: Re: Crises institutionnelles en Europe ?
MessagePosté: Ven 19 Mai 2017 00:01 
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Finalement il y a peut être là une nouvelle structure de la vie politique qui dépassera le duel droite gauche


Je me demande si ce n'est pas le but à atteindre que s'est fixé Macron. Dans un sens , c'est la fin de l'esprit de la V°République. Pour un type de mon âge qui a connu le chaos désespérant de la IV°République, puis la stabilité de la V°, c'est intéressant à observer.

_________________
" Jeune homme, la France se meurt, ne troublez pas son agonie "
(Renan à Déroulède)


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 Sujet du message: Re: Crises institutionnelles en Europe ?
MessagePosté: Sam 20 Mai 2017 09:31 
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Inscription: Dim 7 Sep 2008 16:55
Messages: 1370
Comme vous cher Faget je crois que nous allons observer des choses intéressantes. Au minimum le rhabillage de la gauche dans l'esprit du New Labour de Blair. Au maximum, une recomposition complète de la vie politique avec comme le dit Marc la création d'une coalition centrale unie par des convictions europhiles.

J'ajoute que l'élection française a peut être un précédent en Autriche où les candidats des deux grands partis n'ont pu accéder au second tour qui a vu la défaite du candidat nationaliste et le succès de l'outsider...

Un détail en passant : notre nouveau président se démarque de ses DEUX prédécesseurs par un réel respect des formes impliquées par sa fonction.sur ce plan aussi il est loin de Trump ...


En conclusion : il y a là un certain retour à l'esprit initial des institutions. Un Président au dessus des partis et une large majorité ...


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 Sujet du message: Re: Crises institutionnelles en Europe ?
MessagePosté: Sam 20 Mai 2017 15:40 
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Je crois qu’il y a une grande illusion, l’apparente atténuation d’un clivage gauche droite s’accompagne de l’accentuation du clivage profond de société autour du mode de vie et de la religion.
On n’est plus de gauche ou de droite, on est pour un mode de vie ou un autre.
Les notions de droite et de gauche deviennent secondaires.
On votera pour un mode de vie.
Idem pour l’Europe et l’immigration, tout dépend du type d’Europe et du type d’immigration.


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 Sujet du message: Re: Crises institutionnelles en Europe ?
MessagePosté: Sam 3 Juin 2017 16:53 
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Inscription: Jeu 12 Nov 2009 22:24
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Narduccio a écrit:
Le problème, au niveau des partis dits de gouvernements, c'est que globalement, à peu de choses près, on retrouve des politiques assez proches. Trop peu de social et les électeurs populaires fuient. Or, il y a aussi un vote de droite populaire. Trop, et c'est les artisans, les commerçants et les petits industriels qui renâclent. Trop de lois en faveur des entreprises, idem. Trop peu, le résultat revient au même. Bref, vu de l'extérieur, les différences semblent subtiles. Surtout qu'elles ne semblent pas avoir eu des résultats.


Bref, les partis de gouvernements tiennent des discours très fermes quand ils sont dans l'opposition, et ils font d'énormes compromissions dès qu'ils sont au pouvoir. Car, ils n'ont pas le choix. Les partis radicaux, dans les pays où ils sont arrivés au pouvoir, ou aux portes du pouvoir, se sont retrouvés avec des problèmes similaires : ou ils appliquaient leur programme, et le pays courait à la faillite, ou ils se compromettaient avec le "système" et ils continuaient à vivoter.
la campagne


Vous n'avez jamais entendu parlé de Reagan Bush ou Thatcher ?


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 Sujet du message: Re: Crises institutionnelles en Europe ?
MessagePosté: Sam 3 Juin 2017 17:04 
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Aigle a écrit:
Comme vous cher Faget je crois que nous allons observer des choses intéressantes. Au minimum le rhabillage de la gauche dans l'esprit du New Labour de Blair. Au maximum, une recomposition complète de la vie politique avec comme le dit Marc la création d'une coalition centrale unie par des convictions europhiles.

J'ajoute que l'élection française a peut être un précédent en Autriche où les candidats des deux grands partis n'ont pu accéder au second tour qui a vu la défaite du candidat nationaliste et le succès de l'outsider...

Un détail en passant : notre nouveau président se démarque de ses DEUX prédécesseurs par un réel respect des formes impliquées par sa fonction.sur ce plan aussi il est loin de Trump ...


En conclusion : il y a là un certain retour à l'esprit initial des institutions. Un Président au dessus des partis et une large majorité ...


Ok avec vous sauf sur la conclusion

Macron ne signifie pas le retour à De Gaulle mais l'alignement de la France sur la ligne centre gauche de Blair ou Schroeder. Oui au capitalisme libéral mais avec une ouverture societale

On insiste trop sur le fait que Macron a barré la route au FN. En fait il est surtout en train de tuer la vieille gauche marxiste et d'inventer une nouvelle gauche sociale démocrate qui préfère travailler avec le centre droit plutôt qu'avec des idéologues de gauche dure et europhobes


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 Sujet du message: Re: Crises institutionnelles en Europe ?
MessagePosté: Mar 6 Juin 2017 18:18 
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En tout cas, ce qui se passe est intéressant à suivre.

Macron a annoncé qu'il serait ferme dans la mise en place des réformes, mon père me disait il y a quelques heures :"Il faudra aussi qu'il soit très pédagogue." C'est en effet indispensable que le but des réformes soit expliqué clairement, démarche, étapes, objectifs poursuivis, etc...

Ainsi il y aura bien évidemment des gens pour descendre dans la rue, mais au moins les choses seront sur la table et explicitées clairement.

J'espère - et je prie - qu'il ne rééditera pas l'incroyable incapacité de Hollande à dire deux mots en clair sur les réformes qu'il imposait, avec le cortège d'émeutes qui s'en est suivi.

Après trois présidences quasi-immobiles, il faut que la France se réforme en profondeur maintenant, sinon ça ne se fera jamais.

Et comme disait Rocard :" Il n'y a pas UNE grande réforme à faire, il y en a 200 petites, toutes indispensables." De fait, Macron a du pain sur la planche.

On saura très vite s'il est capable ou non d'y arriver.


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 Sujet du message: Re: Crises institutionnelles en Europe ?
MessagePosté: Jeu 8 Juin 2017 01:04 
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Messages: 278
@ Pierma : Je suis un peu surpris devant votre discours, qu'on croirait tiré d'un édito de l'Express, de l'Obs, ou d'un débat dans la navrante émission C dans l'Air. Ce n'est pas le manque de "pédagogie" qui a rendu tant de français hostiles aux "réformes"', mais tout simplement parce qu'elles ont un impact négatif sur leurs conditions de travail, leurs revenus, leur vie tout court. Les gens ne sont pas totalement abrutis, ils comprennent bien de quoi il retourne et toute la pédagogie © lénifiante et hypocrite n'y peut rien. Concrètement si les prochaines "réformes" sont aussi intenses que prévu, c'est-à-dire purge austéritaire + pulvérisation du Code du Travail, alors la réponse sera à la hauteur, c'est-à-dire plus intense elle aussi. J'aurais tendance à penser que l'activisme social échouera cette année encore, mais sur le long terme, il apparaîtra de plus en plus clair que les intérêts du peuple (ou plutôt : des peuples) sont fort distincts des intérêts des grands détenteurs de capitaux (= pas l'artisan du coin).


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