Faget a écrit:
La dernière trouvaille de Macron et de son porte parole fait sourire : le CEMA ne s'occupe pas du budget qui est du rôle du domaine du ministre. Le CEMA est pour la stratégie. J'imagine donc devant la commission de la DN, un général gesticulant devant une carte , dessinant des flêches et des olives et concluant que " l'on vaincra parce que nous sommes les plus forts". Si un député pose une question sur les moyens, il devra répondre selon M.Macron "qu'il ne manque pas un bouton de guêtre". Si j'ai cité Paul Reynaud et Emile Ollivier, c'est pour montrer que notre histoire est riche en couillonnades de ce genre. Dans la prestation du Général de Villiers, on n'a retenu que le fait qu'il ne voulait pas se faire baiser. Mon Dieu, quelle vulgarité
Ce que les journalistes ignares (pléonasme) ont oublié de rapporter, c'est qu'il avait tout de suite pensé aux conditions déplorables de logement des sous-officiers célibataires. C'est là que l'on voit le vrai chef qui sait se mettre à l'oreille de la troupe qui souffre et qui n'a que ses chefs pour espérer que les choses aillent mieux. Et le CEMA étant le numéro un, c'est le dernier recours.
Cette affirmation de Macron est surtout juridiquement fausse.
Le code de la défense nationale confère expressément au chef d'état-major des armées la responsabilité de définir le format et les besoins des forces armées, sous l'autorité du ministre de la defense.
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCo ... e=20170724Bien entendu, le CEMA doit faire valider par le ministre ou par le président de la république les éléments de cadrage de ses déclarations devant les commissions as hoc du Parlement car il a un devoir de loyauté et d'obéissance envers le pouvoir politique.
Mais le CEMA a aussi l'obligation légale de ne pas mentir lorsque les représentants de la Nation l'interrogent conformément à leurs prérogatives constitutionnelles. Et si on lui demande s'il pense que le budget raboté permet de tenir durablement les missions assignées aux forces armées, il est obligé de donner un avis sincère et de dire le cas échéant si on a dans le mur, sur quel point et à quelle échéance.