Aigle a écrit:
À mon sens la Syrie va avoir du mal à parler dans les dix ans qui viennent. Elle doit se reconstruire et sans le trôle ce sera difficile.
Le problème syrien ne sera pas réglé tant que les Syriens arabes sunnites resteront sous domination non arabe sunnite et qu'ils n'auront pas leur indépendance - car la guerre syrienne, à l'instar de la révolte de 1982, est une guerre d'indépendance, voire une guerre de reprise de contrôle de l'ensemble du territoire.
Aigle a écrit:
Je pense que le Moyen Orient va être coupé en deux durablement : au Nord, Turquie, Iran, Syrie et Irak alliés à la Russie.
Pour l'instant, Erdogan n'est allié qu'à lui-même et aux djihadistes syriens. Il continue d'honorer son alliance avec les pays de l'OTAN dans le sens où ses alliés de l'OTAN sont franchement hostiles à ses projets géopolitiques mais qu'il n'ose pas les dénoncer ouvertement, il se contente de les menacer (d'attentats - de ses alliés djihadistes - si les Occidentaux continuent de soutenir ses "terroristes" à lui - les Kurdes).
Iran, Syrie (d'el-Assad) et Irak (aux mains des Arabes chiites irakiens) constitue un axe auquel se joint le Hezbollah libanais ; je n'ai pas suivi la position du Hamas gazaouite, qui avait trahi ses alliés syriens et iraniens au profit du discours anti-chiite de Daech et de l’Égyptien Morsi - très mauvaise pioche du Hamas qui dut d'ailleurs, quelques mois après, massacrer les djihadistes gazaouites proches de Daech, ainsi que leurs familles complètes, comme tout bon système totalitaire qui se respecte.
Aigle a écrit:
Au sud, les autres alliés aux Américains. On notera qu'au Sud on a les Arabes sunnites. Et au Nord les autres (turcs, persans, arabes non sunnites ...).
Au "nord", les Kurdes, sunnites, apprécient le support occidental depuis la seconde guerre du Golfe en 1991. Au "sud", il y a Israël. Erdogan est encore rangé dans les rangs alliés des Occidentaux et quand il ne sera plus au pouvoir, il est probable que la Turquie tournera le dos à ses prises de risques géopolitiques (ressusciter un empire turque en Orient, avec très peu d'espoirs car les peuples non turcs de l'ex-Empire ottoman haïssent les Turcs).[/quote]
Aigle a écrit:
Il reste à l'Arabie à mater les fortes têtes qui restent au sud (Bahreïn et Yémen).
En dépit d'un budget colossal et d'une supériorité technologique conséquente, elle s'enlise au Yémen. Le Bahreïn est maté et dominé par sa minorité sunnite.
***
Voilà, on glose encore sur les Palestiniens au moindre coup de feu et personne n'enseigne la situation des autres "colonisés" de l'Orient : les Arabes sunnites d'Irak et de Syrie (par leurs compatriotes non sunnites), les Arabes chiites d'Arabie saoudite et du Bahreïn (par leurs conquérants sunnites), les Yéménites entre eux, les Kurdes (par les Turcs, les Arabes syriens et irakiens et par les Iraniens), les habitants du Sinaï (par l’Égypte), les subsahariens sunnites du Soudan (par leurs compatriotes arabes sunnites), les Touaregs... Depuis la décolonisation occidentale, seuls les Subsahariens de Zanzibar et du Sud-Soudan se sont débarrassés de leurs colonisateurs arabes sunnites.
Aigle a écrit:
Il reste à préciser la position pakistanaise. Si l'Inde se rapproche trop des États Unis, il est possible que le Pakistan rejoigne ce groupe Nord...après tout ce n'est pas un pays arabe ...
Après la guerre froide, le Pakistan envisagea de former une alliance avec l'Afghanistan (alors aux mains des communistes) et de l'Iran. En misant sur les djihadistes sunnites en Afghanistan et chez lui, il a raté ce rendez-vous. Le Pakistan est un pays en voie d'implosion, fondé par et sur la haine. Son seul intérêt est son arme atomique, qui justifie sa surveillance. Hormis les USA, qui n'ont jamais lâché un allié, son unique allié objectif est la Chine, qui l'utilise pour gêner l'Inde.