pierma a écrit:
Que les Américains laissent tomber les Kurdes en Syrie (après les avoir appuyés avec des forces spéciales et des avions quand ils combattaient Daesh) est détestable.
Après je ne sais pas quelle est la pensée stratégique de Trump... (heu... aucune, mais ses conseillers pensent pour lui) Est-ce un cadeau à Erdogan pour contrebalancer l'influence russe ? Ou tout simplement la Turquie est un allié de l'OTAN trop puissant pour qu'on lui fasse de la peine ?
La CIA vient de modifier (23 janvier) sa liste des groupes terroristes en Syrie, le PYD, dont les YPG sont le bras militaire, est désormais reconnu comme l'aile syrienne du PKK, groupe terroriste pour les E-U. Dès le départ cette histoire de Kurdes étaient mal partie...
Les Américains n'ont pas pu s'appuyer sur Erdogan pour combattre Daesh, trop occupé qu'il était à soutenir les rebelles contre Assad. Ils auraient sans doute nettement préféré cette option.
Le coup d’État güleniste a redistribué les cartes, depuis Erdogan tente de réparer l'échec de grande envergure de sa politique syrienne: car si la Turquie peut espérer dans le futur conserver des parties du territoire syrien, c'est au prix d'un renforcement sans précédent de l'appareil politico-militaire kurde.
La Turquie peut s'offrir ce que peu de pays peuvent s'offrir: ni Europe ni E-U (la "communauté internationale") n'osent trop appuyer la critique sur les dérives de son président. Pourquoi? Elle reste bien sûr un atout stratégique pour l'OTAN, elle sait aussi, mieux que tout autre, mobiliser ses populations à l'étranger où Erdogan a su faire la transition entre l'ancien nationalisme kémaliste et son néo-islamisme.
Les groupes rebelles sont réduits au rang de chair à canon dans cette offensive d'Afrine.
pierma a écrit:
les Kurdes, c'est vraiment les damnés de la guerre, alors qu'ils représentent une culture plutôt avancée pour la région. (Sur les droits des femmes, par exemple.)
Ce n'est pas culturel, mais politique. Traditionnellement la femme kurde n'est pas franchement mieux traitée que le moyenne de la région. En fait, c'est même plutôt le contraire, puisque en Irak et en Turquie, c'est la seule population a pratiquer des mutilations génitales féminines. Par contre on a vu beaucoup de femmes au sein des YPG, émanation militaire du PYD, un parti que la Turquie (et dorénavant les E-U) considère comme une officine du PKK. L'idéologie du PYD est très à gauche, c'est celle du communalisme kurde théorisé par Abdullah "Apo" Öcalan et effectivement elle prône l'égalité homme-femme.
pierma a écrit:
Après les USA ont quand même des moyens de pression dans tous les domaines, surtout sur un membre de l'OTAN. Après il faut voir jusqu'où il sont prêts à aller.
Je peux me tromper, mais il m'a semblé, au journal télévisé, que les chars lourds qui faisaient mouvement étaient des M1 Abrams ? (Je pense à un embargo éventuel sur la maintenance !)
Pas des Abrams, des Leo II et des M60 avec upgrade israëlien.