Aigle a écrit:
je ne sais pas si nous mesurons bien les effets du BREXIT. Ceux-ci risquent d'être plus profonds que nous ne le croyons.
Par exemple, on imagine de plus en plus que les Britanniques devraient revoter - une façon de dire que le scrutin de 2016 était une erreur. Avec ce principe on va loin : tout résultat déplaisant est nul et donne lieu à nouveau scrutin ... car c'est bien connu l'électeur est un peu idiot ...et la démocratie ne serait valable que si elle était orientée dans le bon sens ? Notez qu'en France certains voudraient aussi rejouer la présidentielle de 2017 ...comme si le mandat présidentiel ne durait pas 5 ans ...
Sauf qu'on n'envisage pas de demander aux britanniques de revoter pour ou contre le brexit, mais pour ou contre l'accord qui a été défini entre le gouvernement de madame May et l'UE. S'ils votent oui => Brexit soft. S'ils votent non. Le gouvernement britannique devra choisir entre un brexit sans accord ou un nouveau référendum pour demander aux britanniques s'ils veulent un brexit avec ou sans accord. Puisqu'au niveau parlementaire, on arrive pas à se mettre d'accord.
L'autre option serait que madame May et monsieur Corbin trouvent un terrain d'entente permettant de retourner devant les européens avec des propositions concrètes acceptables par l'UE. Le but étant de trouver une majorité pour valider ce nouvel accord.
Le problème, malgré que ce soit interdit par la coutume, le gouvernement de madame May a présenté 3 fois le même texte au parlement. Et celui-ci l'a rejeté 3 fois. Il y a eu il y a quelques jours un documentaire sur les négociations du brexit et essentiellement sur Michel Barnier. Dans ce documentaire on signalait qu'en fait les votes des députés qui ont voté "non" se classent dans 3 catégories. Il y a ceux opposés à tout accord. Il y a ceux qui aimeraient une discussion pour aménager cet accord. Le 3ème groupe étant celui de ceux qui s'opposent au brexit ! Bref, 3 raisons différentes et opposées de dire "non". Certains "non" étant des "oui" pour rester dans l'UE. D'autres voudraient avoir une situation plus proche de celle de la Norvège, donc rester dans le marché commun sans participer aux prises de décisions... Situation assez contradictoire pour quelque chose qui correspond à une volonté de retrouver plus de souveraineté.
En fait, mon cher Aigle, vous vous focalisez sur la position des brexiter purs et durs qui veulent une sortie immédiate de l'UE sans accord. Et ils sont très minoritaires à l'assemblée. D'après les sondages, ils représenteraient une assez forte minorité dans l'opinion. Mais, la majorité de l'opinion serait opposée à un brexit sans accord.
Mais, la réalité, soulevée par Michel Barnier et son entourage, c'est que les médias anglais et une partie de la classe politique anglaise, ont présenté les "réparations" comme une punition pour l'envie de liberté des anglais. Alors qu'en fait, pour les européens c'est souvent le respect de la parole donnée et l'occasion pour les anglais de continuer à participer à des programmes auquel ils ont participé : il faut donc qu'ils continuent à payer leur quote-part pour participer à ces programmes.
En cas de brexit dur, les britanniques ne payent rien, mais ils sont exclus de tous les programmes européens en attendant, si cela est accepté par l'UE qu'ils puissent y adhérer de nouveau en temps que membres n'appartenant pas à l'UE. C'est par exemple le cas de la Suisse dans le cas de l'accord de Schengen. S'ils veulent ne pas être exclus, il faut qu'ils participent. Ce n'est pas une "punition". Mais, tant qu'aucun politique ne fera l'effort d'expliquer cela aux citoyens britanniques, ils continueront de penser qu'ils payent de trop, et cela complique la tâche du gouvernement britannique.
Un référendum devrait permettre d'expliquer cela aux électeurs britanniques qui décideront ensuite de voter en leurs âme et conscience... si on arrive à trouver un consensus sur ces questions complexes. Dans l'idéal, il faudrait presque proposer un référendum à choix multiples, en espérant que quelque chose de cohérent sorte des urnes... on peut toujours rêver.