pierma a écrit:
La planche à billets mondiale fonctionne à une cadence étonnante.
C'est plus compliqué... car il n'y a plus de limite à la création de monnaie. Dans l'économie du début du XXème siècle, l'entreprise qui voulait payer ses employés devait aller à une banque retirer les billets correspondants aux sommes à payer. Elle ne pouvait obtenir ces billets que si elle avait les actifs nécessaires. Éventuellement, elle pouvait demander un prêt bancaire... qui était accordé qu'après une étude sérieuse de la solvabilité de l'entreprise. Des entreprises ont parfois fait faillite car il manquait une toute petite somme pour assurer leur rentabilité. Et l’État pouvait intervenir en limitant la disponibilité des billets de banque.
Actuellement, la plupart des sommes qui transitent sur les comptes des entreprises et des particuliers sont des lignes de codes, et on obtient facilement des prêts. D'ailleurs, la plupart des banques gagnent leur argent grâce aux petites sommes récoltées sur chacune de ces transactions. En fait, quand une entreprise vend des produits, elle produit de la richesse. Cela est acté par le transit des lignes de codes correspondantes des banques de ces acheteurs vers la sienne. A partir de ses richesses, elle peut payer ses employés et ses fournisseurs, qui .... Le système semble très éthique, sauf qu'il est (relativement) facile de contracter un emprunt. La seule différence c'est que moins que vous serez considéré comme solvable et plus le taux d'intérêt va être élevé. L'organisme préteur considérant en plus que plus longtemps vous allez payer et plus il rentrera dans ses frais. Bref, une créance douteuse ne devient dangereuse qu'à partir du moment où il est avéré qu'elle ne sera pas remboursée.
La Commission européenne avait exigé que les banques soient soumises à des crash-tests. Globalement, des experts devaient quantifier le pourcentage de créances douteuses dans les actifs des banques. La limite ne devrait JAMAIS être supérieure à 20% ... Or, on sait que ce n'est pas le cas. Mais, ces créances douteuses sont aussi celles qui rapportent le plus. Du coup, pour gonfler leurs bilans comptables, il y a des banques qui ont cherché les produits les plus rentables, et qui sont en même temps les plus douteux. D'où les prévisions plus ou moins fréquentes d'un retour d'une crise économique. Le système
fiduciaire reposant sur la confiance. Si celle-ci disparait, l'édifice vacille et pourrait s'écrouler. Il y a de toutes parts, même par des économistes réputés libéraux, des appels à un meilleur contrôle par les organismes publics de la finance mondiale. Mais, ces même organismes publics trouvent des avantages à la situation actuelle, grâce à l'argent "facile" qui irrigue pas mal d'économies. Le contrôle se limite souvent à rappeler aux banques qu'elles doivent respecter certains engagements, sans mettre en œuvre les sanctions qui sont parfois prévues dans le cadre de ces engagements. Car la mise en œuvre de sanctions pourrait ruiner la confiance. Dans le même temps, les actionnaires demandent aux dirigeants d'augmenter les rendements. Pourtant, il est évident que ces actionnaires sont au courant des risques qu'ils courent ...