Arkoline a écrit:
Narduccio a écrit:
Si l'UE lâche ne serais-ce que le moindre des pays qui la composent, ce sera l'hallali.
Je ne sais pas de quoi il s'agit. Votre explication est vague.
Certains jouent la perte de la dette italienne, mais aussi celle d'autres pays de la zone euro. Tant que l'Italie est soutenue par l'UE, ce n'est pas très intéressant. Si l'UE ne soutient plus l'un de ses membres, ils vont être 4 ou 5 pays à se retrouver fragilisés : la crise grecque, puissance 10 ou 100, vu les sommes en jeu. Mais surtout, certaines banques européennes seront fragilisées. Il y a des fonds "vautours", certains se sont enrichis lors des crises de l'Argentine. D'autres lors de la crise grecque. Le groupe Lagardère vient d'y réchapper. Certaines entreprises rêvent de prendre le contrôle de groupes fragiles, car la "vente par appartement" permettait de gagner sur la valeur du groupe.
Chantiers navals : STX France ne ferait pas l'objet d'une vente par appartement. Je pense que vous savez ce qu'est une "vente par appartements, mais je vais me donner la peine d'expliquer car tout le monde ne connait pas cela. Certains fonds se sont spécialisés dans ce domaine. Du coup, on les nommes fonds-vautours. Ils investissent dans des groupes qui ont des dettes assez appréciables et qui cherchent des liquidités en bourse. Quand ils possèdent assez de voix, ils lancent leur attaque, le but est de placer le groupe en faillite, de vendre les "pépites" qu'ils contient et de laisser le reste à la dérive. Dans le cas de pays, ce qui est recherché, c'est la privatisation de secteurs entiers. La crise grecque a permit la privatisation de nombreux ports, dont le port du Pirée qui fut racheté par une entreprise chinoise. Apparemment, ce fut une opération hyper rentable.
Arkoline a écrit:
Narduccio a écrit:
La question est quel compromis sera jugé acceptable par toutes les parties.
Et on en revient toujours à la même question qui du créancier ou du débiteur tient l'autre dans sa main. En fait chacun des deux ne trouvera sa survie que dans la survie de l'autre. Ils sont donc condamnés à s'entendre.
Combien de temps faudra-t-il attendre pour connaitre le contenu de ce "compromis" ?
Quand il sera accepté, donc quand il sera trouvé. Parfois cela passe par des subtilités de langage : europabonds ou coronabands :
« Coronabonds » : comprendre la bataille des mots qui cache le vrai débat sur la solidarité européenneCitation:
Un même mot pour deux idées
Vérification faite, les deux camps ont raison. Pour la simple raison qu’ils ne parlent pas de la même chose. « Il est fréquent en Europe que des propositions différentes portent le même nom, ce qui nourrit la confusion », relève Andreas Eisl, chercheur à l’Institut Jacques-Delors.
Les « coronabonds » version Macron, vers lesquels l’Europe se dirige actuellement, également appelés « recovery bonds » (obligations de relance), s’appuient sur l’Union européenne elle-même qui, pour la première fois, s’endetterait pour alimenter son budget. Au contraire, la vision classique des « eurobonds » et de la mutualisation de la dette, défendue depuis des années par la gauche, est intergouvernementale : les États européens ne feraient que se regrouper pour emprunter sur les marchés financiers à de meilleures conditions, et chacun utiliserait les sommes récoltées comme il l’entend.
Donc, pour les pro-européens, il ne faut pas accepter ce qui va fâcher l'aile droite allemande :
Citation:
Une question de tactique politique
En somme, les deux formes de « coronabonds » poursuivent le même objectif final, mais avec des implications très différentes. Ils pourraient même être utilisés de façon complémentaire. Pourquoi, dès lors, les eurodéputés macronistes n’ont-ils pas voté pour l’amendement de la gauche européenne, qui proposait d’ajouter une référence aux « eurobonds » en plus des « recovery bonds » dans la prise de position du Parlement européen sur la relance post-Covid-19 ? Parce que « ce terme est un repoussoir dans certains pays-clés à convaincre, explique-t-on au sein du groupe Renaissance. Faire accepter les “recovery bonds” à la droite allemande était déjà une victoire. » Comprendre : aller plus loin aurait certainement brisé le fragile compromis négocié en amont entre les grands partis politiques européens.
SI on cherche un compromis, il faut essayer d'aller le plus loin possible que "l'adversaire/partenaire" puisse accepter, mais pas trop loin, car autrement, il va se replier dans sa bulle. Le compromis se trouve donc entre ces 2 formes de coronabonds. L'une est jugées "acceptable" par la droite allemande, la seconde ne l'est pas.