Je viens de finir le livre d'Allègre,
Ma vérité sur la planète. Extraits sur le carbone (il est interdit de répondre ad hominem, que sur le fond
).
Citation:
La prévision-météo est un exercice vieux comme le monde, mais son caractère rationnel et scientifique ne date que de moins d’un siècle.
Pendant longtemps, cette prédiction scientifique s’est effectuée à partir de séries temporelles d’observations, la température et la pluie puis plus tard la pression étant les paramètres les plus souvent mesurés. C’était la météo « classique ».
Sont apparus vers les années 1970 deux outils extraordinaires : les ordinateurs et les satellites d’observation.
Par sa capacité à maîtriser rapidement des calculs compliqués, l’ordinateur a fait penser aux météorologues qu’on pourrait simuler le comportement de l’atmosphère donc naturellement prévoir les changements futurs. […]
Elle s’est effondrée, parce qu’un météorologue du MIT, Edward Lorenz, avait à partir de 1960 entrepris des expériences numériques et montré que la météo était un système chaotique. […] Pour l’illustrer, il utilisa une image frappante : le vol d’un papillon en un lieu changerait le temps qu’il ferait six mois plus tard au même endroit ! […] Pourtant, petit à petit, grâce au soutien qu’apporta à Lorenz le « pape » de la météorologie Jules Charney, la vérité s’imposa, à la fois par l’expérience quotidienne et par les calculs : on ne peut prévoir le temps que trois ou quatre jours à l’avance. Ce sont les phénomènes physiques eux-mêmes qui créent cette complexité et cette incertitude dans le futur. Avoir des ordinateurs plus puissants pour simuler le système n’améliorera pas pour autant la prévision.
C’est à ce moment qu’il faut introduire la notion de climat. […] C’est l’ensemble des conditions externes moyennes qui règnent en un lieu pendant une durée qu’on fixe généralement à trente ans.
[…]
Cette notion a été définie par les géographes ; et la plupart des premiers climatologues étaient des géographes. […]
Munis de leurs programmes d’ordinateurs surpuissants pour la prévision du temps, les météorologues, et en particulier ceux appartenant aux grands services météorologiques du monde se sont transformés à partir des années 1980 en climatologues. Ils avaient une stratégie en tête : utiliser leurs gros programmes informatiques en les adaptant pour contribuer à expliquer les climats.
[…]
Pendant que les labos de météo mettaient au point ces modèles informatiques, ce qui demande pas mal de travail et d’astuces d’informatiques ou d’analyse numérique, se développaient d’autres recherches passionnantes sur le climat. Il s’agissait cette fois de reconstituer des climats passés de l’ère quaternaire en utilisant un thermomètre fossile : la mesure des rapports isotopiques 18O/16O. […]
Ces diverses études portant sur les climats se sont intéressées très vite au rôle du gaz carbonique (CO2) dans le déterminisme du climat. Cette hypothèse avait été faite par le chimiste suédois Arrhenius à la fin du XIXe siècle et depuis 1959 un observatoire installé au sommet du Mona Loa, à Hawaii, avait montré que la teneur en CO2 de l’atmosphère avait augmenté sans cesse depuis cette date.
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Première étape du raisonnement : depuis 1958 on a observé une augmentation continue des teneurs en CO2 de l’atmosphère : de 280 ppm elles sont passées à 380 ppm. Cette augmentation est attribuée à la combustion des charbons, du pétrole et des feux de forêts. En utilisant les archives glaciaires on a pu déterminer une courbe d’augmentation du CO2 et du méthane depuis le début du siècle.
On a donc étudié la variation de température de la basse atmosphère depuis la fin du XIXe siècle. En compilant les données disponibles, un peu partout dans le monde, on a établi une courbe traduisant l’évolution de la température moyenne du globe de 1850 à 2000. […]
Les études des paléotempératures de la glace, et des teneurs en CO2, ont montré que ces deux paramètres variaient de manière concomitante. […]
Seconde étape : on entre dans le gros programme informatique, les variations des teneurs en CO2 observées depuis 1885 et, après quelques ajustements, on reproduit l’augmentation de 0,6 °C de la température observée depuis le XIXe siècle.
On considère que les « ajustements » sont valables et donc on extrapole.
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Or, depuis maintenant au moins cinq ans, on sait que la première partie du raisonnement est fausse.
La courbe d’augmentation de température de ce qu’on connaît bien, à savoir l’Europe, depuis 1850 n’est pas une courbe à croissance continue comme on l’a dit, mais une courbe fluctuante autour d’une valeur moyenne, avec une augmentation assez brutale depuis 1987 de 0,6 °C. Et depuis lors des fluctuations autour de cette valeur. C’est ce qu’ont établi mes collègues Jean-Louis Le Mouël, Héléna Blanter et Michaek Schnirmann, des Instituts de physique du globe de Paris et de Moscou, en se concentrant sur les données européennes, de loin les plus fiables (et sans doute les seules !).
[…] L’établissement d’une telle courbe est sujet à des erreurs de statistiques considérables, une surestimation des incertitudes sur les données du XIXe siècle, qui n’étaient ni assez nombreuses ni assez précises pour définir des températures moyennes à 0,1 °C près alors que les incertitudes de chaque mesure excédaient 2 °C !
Quant à la covariance température-CO2 dans les glaces, une étude américano-française en 2003 a montré que les variations de la température précédaient de huit cent ans celles de CO2.
Ce n’est donc pas le CO2 qui fait monter la température, c’est l’inverse !
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Sous le prétexte que l’on connaît bien la courbe d’évolution des teneurs de CO2 dans l’atmosphère, on fait jouer au CO2 le rôle majeur.
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Richard Lindzen […] fait remarquer que les variations dont nous parlons sont très faibles. Les températures se mesurent en kelvins et la température de surface est en moyenne de 288 kelvins. Une variation de 0,6 °C correspond à une variation de 2 pour mille dans un système très complexe où les interactions sont multiples et où, par exemple les nuages et la vapeur d’eau – dont on maîtrise mal la logique de comportement – ont pourtant le rôle essentiel.
Fred Singer fait remarquer que le réchauffement observé au Moyen âge était plus important que celui d’aujourd’hui. Or, comme on l’a mesuré dans les archives glaciaires, le CO2 de cette époque n’était pas particulièrement élevé. […]
Marcel Leroux […] remarque que la différence de température entre les pôles et les tropiques est le paramètre climatique fondamental. Plus cette différence est forte, plus il y a de tempêtes. C’est pourquoi les tempêtes ont lieu plus fréquemment en hiver qu’en été.
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Et ceux qui protestent sont éliminés. Ainsi, dans le dernier de ces rapports, on lit que les cyclones tropicaux vont augmenter. Or, Ch. Landsea, spécialiste incontesté de ces phénomènes, avait écrit dans le rapport exactement le contraire. Il a démissionné du GIEC pour « ne pas contribuer à un processus aux objectifs préconçus et scientifiquement non fondés ». Roger Pielke, qui défend l’idée que d’autres facteurs que le CO2 interviennent dans le réchauffement climatique, a vu lui aussi sa contribution totalement modifiée et il a lui aussi démissionné.
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Or, la disparition des neiges du Kilimandjaro n’est pas due à un réchauffement qui provoquerait la fonte des neiges. Ce phénomène spectaculaire traduit la désertification de l’Afrique, phénomène qui a commencé il y a plusieurs millions d’années et s’est un peu accéléré depuis dix ans, et n’a donc rien à voir avec le CO2 d’origine anthropique.
On lit dans Le Journal du dimanche de novembre 2006 une pleine page décrivant comment le réchauffement climatique dû à la pollution créée par les Australiens est en train de submerger un atoll du Pacifique. Cet article illustre l’ignorance totale du journaliste, car la subsidence des atolls est un phénomène connu depuis le XIXe siècle et sur lequel Darwin a abondamment écrit (2).
[…] Et le record sera battu par le Paris Match de mi-janvier qui dresse un inventaire partiel d’une catastrophe annoncée : véritable fourre-tout, de l’assèchement de la mer d’Aral (dû à la surculture du coton) jusqu’aux atolls du Pacifique, on y décrit comme une calamité l fait que les sols gelés du nord de la Russie seront remplacés par une grande forêt ! […] Et Le Monde surenchérit dans son édition datée du 31 janvier : au milieu d’un article de pure propagande, il est écrit, parmi les prévisions du GIEC, qu’« il y aura peut-être davantage de tsunamis, mais on n’en est pas sûr ! ». Je rappelle que les tsunamis sont créés par les séismes !
(2) C’est l’enfoncement progressif du volcan dû à son propre poids, la ceinture de corail grossit pour rester à la surface.[...]