Jean-Marc Labat a écrit:
Les chiffres ne veulent plus dire grand chose.
Tout à fait. Ce matin, j’écoutai "On n'arrête pas l'éco" sur France-Inter, et on y parlait de la dette. Les spécialistes de la dette disent clairement que la situation actuelle est "hors norme". Ils arrivent à placer des emprunts avec des taux négatifs. En quelques minutes, le service qui s'occupe de ces affaires à Bercy, place quelques centaines de millions d'euros. Mais, ils ont, tous, rappelé 3 évidences.
La première est le contexte créé par cette situation inédite : plus on s'endette, plus on s'enrichit, puisqu'on rembourse moins qu'on emprunte ... Ils ne savent pas combien de temps cela va durer, sûrement tant que les marchés auront confiance dans les capacités de remboursement de la France. C'est pour cela qu'il ne faut pas de plans d'annulations de la dette, la confiance s’envolerait instantanément.
La seconde est que la dette française appartient massivement aux français. Que ce soit via la banque européenne, ou via la banque de France, voire l'une à travers l'autre.
La troisième est qu'il faudra rembourser un jour la dette. Nous, nos enfants ou nos petits enfants. On peut la rembourser via la croissance quand elle sera revenue. En fait, tout le monde espère que ce sera le cas. Mais, le gouverneur de la Banque de France reconnaissait que la dette structurelle de la France augmente plus que celle de ses voisins, à service social équivalent. C'est pour cela qu'il appelle à un ajustement de nos modes de fonctionnements. A la question de la journaliste de savoir s'il fallait passer par une réforme des retraites, il a tout de suite botté en touche : "C'est une question qui ne le concerne pas, mais qui concerne la classe politique." En fait, il se place comme un technicien qui rappelle les évidences de son domaine de compétence. Il faudra rembourser la dette. Pour cela, plus elle sera faible, mieux ce sera. Comment on fait pour diminuer les dépenses qui génèrent cette dette, c'est un problème politique qui devra être résolu par des décisions politiques.
Dernier point, plusieurs fois il a clairement différencié la "dette Covid", de la dette "normale". On a besoin de s'endetter pour remettre en état de marche l'économie française. C'est un constat clair qu'il assume sans état d'âme : c'est une nécessité. Cette dette sera remboursée par la croissance quand l'économie se remettra en état de marche. Il a été plus critique sur l'augmentation continue depuis plusieurs décennies de la dette "normale".