« Le pire est à venir » affirment les experts du Giec. Un projet de rapport, dont des extraits ont fuité, dresse un tableau apocalyptique de l'avenir de notre planète. Les impacts du réchauffement seront irréversibles, quel que soit le rythme de baisse des émissions de gaz à effet de serre. Mais des mesures radicales peuvent freiner l'emballement.
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Publié le 23 juin 2021
Avec un réchauffement climatique supérieur à 1,5 °C, les impacts seront irréversibles pour les systèmes humain et écologique. C'est la conclusion d'un rapport des experts climats de l'ONU, obtenu par l'Agence France-Presse ce mercredi 23 juin. Concrètement, si le réchauffement climatique atteint 2 °C supplémentaires plutôt que 1,5 °C, 420 millions de personnes de plus sur Terre feront face à des canicules extrêmes. D'après les experts, « le pire est à venir » pour les enfants d'aujourd'hui.
L'accord de Paris de 2015 fixait un objectif maximal de + 2 °C de réchauffement par rapport à l'ère pré-industrielle, et si possible + 1,5 °C. Malheureusement, les trajectoires actuelles ne permettent pas de les atteindre, selon les scientifiques. « La vie sur Terre peut se remettre d'un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L'humanité ne le peut pas », alerte le Giec. Pénurie d'eau, exode, malnutrition, extinction d'espèces… La vie sur Terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement chamboulée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans.
Ce rapport alarmiste dresse un constat accablant pour l'avenir de l'humanité. Quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l'humanité vont s'accélérer et devenir douloureusement palpables bien avant 2050. Les villes côtières seraient en « première ligne » face au réchauffement. Leur position stratégique en bord de mer a fait d'elles des fleurons mondiaux du commerce et de la culture, mais ces villes sont désormais menacées par l'océan qui avait permis leur essor. « Le niveau de la mer continue à monter, les inondations et les vagues-submersion sont de plus en plus fréquentes et intenses, le réchauffement accroît l'acidité de l'océan et intensifie les canicules », constatent les scientifiques dans ce rapport de 4 000 pages, bien plus dramatique que le précédent de 2014.
Jusqu'à 80 millions de personnes supplémentaires seront menacées par la faim d'ici à 2050, conséquence en cascade de mauvaises récoltes, d'une baisse de la valeur nutritive de certains produits et d'une envolée des prix. Côté approvisionnement en eau, un peu plus de la moitié de la population mondiale est en situation d'insécurité. Près de 75 % des approvisionnements en eaux souterraines – principale source d'eau potable pour 2,5 milliards d'humains – pourraient être impactés par le changement climatique d'ici à 2050, alors que la fonte des glaciers a déjà « fortement affecté le cycle de l'eau ».