Jean-Marc Labat a écrit:
Cet embargo a eu pour conséquences une baisse des prix à l'intérieur de l'UE, et il a fallu subventionner certains producteurs qui ont eu du mal à s'en remettre, ou en sont morts. Les prix du porc ont baissé de 23 % après les interdictions. Ce marché est mort désormais.
Je pense que la question est bien moins binaire que cela. En Suède la viande de porc est bien plus chère qu'en Allemagne, et pourtant il y a des producteurs de porcs suédois. La Suède a imposé des lois de protections des animaux très drastique, et les producteurs de porc suédois se sont lancés dans la production de viande de qualité. En Allemagne, le marché à favorisé des prix bas, et les producteurs allemands se sont lancés dans la production de masse pour produire de la viande à meilleur marché. Dans un premier temps, cette politique leur a été favorable, ils ont pu exporter leurs porcs pas chers dans de nombreuses régions de l'UE et dans le monde entier. Puis, les russes, mais d'autres aussi ont repris leurs méthodes, et comme ils ont des travailleurs qu'on paye moins cher, ils produisent à un prix encore plus bas.
La France, surtout la Bretagne, s'était lancée dans une copie de la politique allemande. Le résultat a été que tous les abattoirs bretons ont fini par fermer. Il coûte moins cher d'envoyer les cochons vivants se faire abattre en Roumanie ou dans d'autres pays d'Europe de l'Est pour rapatrier la viande qui sera transformée en France selon nos standards de qualité et qui bénéficiera du "made in France"...
Pour plusieurs pays de l'UE, la meilleure façon de contrer cela est l'instauration d'une vraie taxe carbone, ainsi personne n'aura intérêt à acheter un saucisson dont la viande a 3000 km de transport à son actif. Or, le pays européen le plus opposé à cette vraie taxe carbone, c'est l'Allemagne, car cela écroulera une grande partie de son modèle industriel...