Beaumont a écrit:
Au lieu de la peste médiévale, j'aurais fait un parallèle avec la grippe espagnole, dont nous sommes beaucoup plus proches.
La réaction à cette pandémie me semble aller plutôt dans le sens d'une société solide et résiliente. Les exemples cités ne vont pas dans le sens d'une société maternée, mais au contraire d'une prise de conscience collective d'un intérêt plus grand que l'individu, et d'une responsabilisation. Pendant le confinement, les fiches de sortie étaient auto-déclaratives, et non soumises à l'autorisation d'un tiers.
Tout à fait, les commentateurs qui sont allés voir ce que les autres européens, ou les américains pensaient de notre système de santé ont été sidérés de voir qu'ils étaient nombreux à applaudir aux exploits du système médical français. Alors, on va tout de suite tuer une vieille lune, celle selon laquelle on aurait pour la première fois fait des tris et des choix. Un médecin réanimateur, en fin-février 2020, lorsqu'on lui a posé la question de savoir s'il avait peur de devoir faire des choix à simplement répondu au journaliste médusé qu'en fait, il fait tous les jours des choix, car une mise en réanimation est un acte médical lourd et qu'il arrive qu'il aggrave le pronostic vital. Le problème de la crise du covid est qu'elle a fait apparaitre cela au grand jour, et que cet argument a été accaparé par pas mal de commentateurs malveillants.
Alors, au fait, pour quelles raisons les soignants étrangers ont félicités les soignants français ? En premier pour notre capacité à "pousser les murs". Là où il y avait 30 lits disponibles en réa, les hôpitaux civils ont parfois été capables de multiplier les "lits" par 3 ou 4, voire plus. Quand on parle de 'lits" en réa, on ne parle pas seulement du "meuble", mais de tout le gréement matériel et personnel qui va faire que ce lit fonctionne. Dans certains hôpitaux, on a vu des chefs de service perceuse à la main pour fixer les conduites d'oxygène, ou donner un coup de main pour retourner un malade.
Un autre point où nous avons étonné est le choix des petites chambres. Les italiens, et d'autres sont allés jusqu'à transformer des gymnases en salles de soins. Avec parfois 50 malades alignés. Et quand ils ont vu l'exemple français, ils ont compris qu'ils étaient dans l'erreur, les grandes structures facilitent les contaminations et les recontaminations. Il vaut mieux avoir des salles de petites dimensions avec des malades qui en sont au même stade.
Après, on a découvert les faiblesses administratives du système. Des soignants qui étaient venus d'ailleurs aider n'étaient pas identifiés dans les systèmes parce que le personnel administratif avaient été réquisitionné et personne ne savait combien d'heures ils avaient faites, et parfois simplement qu'ils avaient opéré dans tel hopital...