Duc de Raguse a écrit:
Les pays baltes ont été dominés très tardivement par les Russes (XVIIIème siècle) et n'ont aucune proximité culturelle, linguistique, religieuse et ethnique avec les Russes.
Ils ont proclamé leur indépendance avant la dissolution de l'URSS, après des mouvements de contestation importants et n'ont pas fait partie de la CEI en 1991.
Depuis 1989, aucun dirigeant russe ne pense sérieusement qu'ils puissent être intégrés à un "glacis" pro-russe et anti-occidental.
Duc de Raguse a écrit:
Citation:
Seule l'appartenance de ces pays à l'Otan a dissuadé Poutine d'agir énergiquement.
Affirmation gratuite, qui plus est vous ne démontrez rien.
Vous faites passer des spéculations personnelles pour des faits.
Encore une fois - puisque c'est Poutine "le boucher" que vous invoquez à longueur d'intervention -, lorsque Poutine est arrivé au pouvoir ces pays étaient
déjà membres de l'OTAN, il n'a donc pu avoir l'idée de les envahir (c'est le b.a. ba en diplomatie...
)
Or, vous ne cessez d'affirmer le contraire sans aucunement le prouver.
Un adolescent comprendrait cela, mais visiblement vous pas.
Excusez-moi de vous demander pardon, mais Poutine est arrivé au pouvoir en 2000, les pays baltes ont adhéré à l'OTAN en 2004.
Néanmoins, il est vrai que le pouvoir de Poutine n'était sans doute pas encore assez solide dans ces années-là pour qu'il envisage une action concrète. Il n'a pu que réprouver cette adhésion.
Ceci étant, Duc, je vous trouve bien catégorique dans votre analyse des motivations des dirigeants russes en général et de Poutine en particulier.
Vous n'avez pas vous-même démontré que la domination tardive, l'absence de proximité culturelle, linguistique, etc... soient les raisons de l'inaction russe envers les pays baltes.
Je ne prétends pas pour ma part savoir ce que pensent les dirigeants russes, et surtout pas Poutine : ce seraient des spéculations. Néanmoins, comme je l'ai dit plus haut concernant la carte des Russophones, je pense qu'on se trompe en pensant que ce sont ces éléments culturels, etc. qui motivent sa politique extérieure.
3 contre-exemples :
- la fédération de Russie comprend elle-même de nombreuses cultures, ethnies et langues différentes ; difficile de faire de la culture, la langue, la religion ou l'histoire (antérieure à 1941) un ciment national ;
- les républiques d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud ne sont peuplées que d'une très petite minorité de russophones, ce qui n'a pas empêché la Russie d'intervenir contre la Géorgie.
- le Kazakhstan (sous domination russe depuis le XIXème siècle, à majorité musulmane turcophone, peuplé aujourd'hui de moins de 25% de Russes) présente encore moins de liens historiques, culturels ou linguistiques avec la Russie que l'Estonie ou la Lettonie ; et pourtant il est manifeste que la Russie fait ce qu'il faut pour le garder dans sa zone d'influence. (et ses actions de janvier 2022 montrent qu'elle n'a pas peur de manifestations hostiles dans ses "satellites")
Dans les discours publics de Poutine (notamment celui du 24 février qui revient sur les 30 dernières années) comme dans le "storytelling" pro-russe qui a pas mal circulé depuis 2014, les éléments saillants sont les suivants :
- la nostalgie de l'époque soviétique dont l'effondrement fut une catastrophe ;
- un raisonnement purement géopolitique, fait de zones d'influences de grandes puissances (Russie vs OTAN), dans lequel l'OTAN est l'agresseur car il n'a pas respecté la zone d'influence russe (non plus que la très fameuse "promesse") et a de ce fait créé une menace inacceptable ;
- l'idée, depuis 2014 pour l'Ukraine (et 2008 pour la Géorgie), que pour éviter cette menace il faut empêcher que ces pays adhèrent à l'OTAN (ce qui revient à admettre qu'une fois qu'ils sont membres de l'OTAN, c'est trop tard)
- le rappel de la grande guerre patriotique et l'assimilation de tout ennemi (ukrainien ou occidental) aux nazis.
- la revendication de territoires "historiques" dans le discours du 24 février : " Le problème, c’est que sur les territoires qui nous sont adjacents – je tiens à le préciser, nos territoires historiques – se crée une « anti-Russie » ennemie, placée sous un contrôle extérieur total, qui est intensivement colonisée par les forces armées des pays de l’OTAN et qui est gavée des armes les plus modernes."
Rien là-dedans sur la proximité culturelle, linguistique, ou autre.
Celle-ci ne sert que de moyen, d'argument, voire de prétexte lorsqu'il s'agit d'annexer la Crimée ou de défendre les séparatistes du Donbass.
Au contraire, si on met bout à bout les arguments ci-dessus, on comprend que la zone d'influence russe idéale selon Poutine correspond peu ou prou au territoire "historique" de l'ex-URSS.
Voilà pourquoi je partage l'idée que l'adhésion précoce des pays baltes à l'OTAN a eu un effet dissuasif majeur. (ce qui était d'ailleurs le but recherché).