Barbetorte a écrit:
Alors il faut regretter qu’un armistice n’ait pas été demandé en septembre 1914 et déplorer que Georges Clemenceau ait été nommé à la tête du gouvernement en 1917.
Il faut aussi donner raison à Daladier et Chamberlain pour avoir cédé devant Hitler en 1938 et regretter que Loyd Georges n’ait pas été préféré à Winston Churchill comme premier ministre en 1940.
Comparaisons dressées de manière fallacieuse..
Même si vous n'êtes pas à l'origine de la première, elles ne tiennent pas la route.
En 1914, il n'y avait eu aucun précédent où les grandes puissances européennes, de concert, s'étaient suicidées collectivement. Ainsi, aucun armistice ne pouvait avoir lieu en septembre 1914.
A partir de 1936, c'est différent, il y avait un précédent, mais le suicide ne fut pas décidé collectivement, mais bien par une personne qui est au pouvoir en Allemagne souhaitant la guerre qui conduira son pays à dominer l'Europe (il l'a écrit et dit publiquement à plusieurs reprises, sauf à partir de ses "coups de force", où il se présente alors comme l'ange de la paix). Il rassemble alors tous les déçus des traités de 1918-1922 et neutralise les autres pour parvenir à ses fins. C'est une guerre totale qui vise l'annihilation de tout ennemi, intérieur comme extérieur. Aucune compensation ne viendra freiner cette frénésie destructrice. C'est en cela que l'attitude munichoise fut une tragédie, orchestrée par des ignorants et des pleutres.
Aucune ressemblance avec la situation en Ukraine en 2022, d'autant plus que cette crise débuta au milieu des années 2000, soit il y a vingt ans désormais, l'invasion russe de février 2022 n'étant qu'un énième avatar - le plus violent et meurtrier - de celle-ci. L'escalade que nous observons aujourd'hui n'est pas unilatérale, mais bien multilatérale.
Les accords de Minsk, qui devaient régler la situation litigieuses, ont été volontairement foulés aux pieds par tous les contractants dès que les paraphes furent posés sous le texte.
Barbetorte a écrit:
Comme il le sait, il se gardera de franchir les limites au-delà desquelles il mettrait l’existence même de la Russie en danger et, avant cela, sa propre existence.
Ainsi, il est ubuesque de prétendre qu'elle cherche à attaquer un pays membre de l'OTAN et que le danger russe est omniprésent (c'est aussi dans le discours de Macron).
Barbetorte a écrit:
c’est la position du président Macron telle que je l’ai comprise.
La vraie question est surtout pourquoi l'a-t-il prise à ce moment précis, choquant au passage les militaires français présents, très étonnés de ne pas avoir été prévenus ?
Est-ce pour faire oublier quelques déconvenues intérieures ? Est-ce pour montrer que malgré le faible apport financier et matériel français, le pays allait se racheter en se plaçant à la tête d'un corps expéditionnaire européen ? Est-ce tout simplement pour faire du "en même temps" ? Est-ce de l'improvisation (on peut y croire également tant les démentis cinglants ont fusé de la majorité des capitales européennes moins de 24h après le discours, ce qui est relativement rare en diplomatie entre alliés) issue d'une envolée lyrique dénuée de toute explication rationnelle de sa part ?