Curieux a écrit:
Je ne parle pas d'invasion militaire mais migratoire. Qu'est ce qui empêche par exemple un pays débordant de favoriser l'immigration vers les pays "vides" pour ensuite faire valoir le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes pour lui ôter la zone repeuplée?
Le concept de frontière ou de territoire national est trop récent pour qu'on puisse répondre. A priori, les colonisations massives anciennes ou récentes (conquêtes arabes, Amériques, Algérie, Palestine, Tibet) débutent ou dégénèrent toutes en conflit armé.
Curieux a écrit:
Dernièrement nous avons vu que les Russes ont par exemple justifié la division de la Géorgie par la présence de population russe sur les terres concernées.
Ah bon ? Au départ, ils criaient au génocide ossète. Mais comme ils avaient distribué des passeports russes aux Sud-Ossètes, ça revient peut-être au même. Ils semblent prêts à avancer et préparer tous les prétextes imaginables.
Curieux a écrit:
On voit ça aussi avec Israël : un territoire se colonise par le peuplement, et une fois qu'il est à majorité juive, en quoi les musulmans peuvent-ils encore le revendiquer?
C'est déjà plus sérieux. Comme disait de Gaulle, toute la question est d'être majoritaire quelque part. C'est une condition que n'ont pas rencontrée les Pieds-noirs dispersés en Algérie.
Curieux a écrit:
Je vois mal un Etat traiter des immigrants non armés comme une armée d'invasion et se défendre en conséquence.
C'est un très vieux phénomène qui s'appelle massacre ethnique, pogrom...
Voir la guerre des Gaules, les massacres de juifs en Europe féodale ou de Latins à Constantinople, la Reconquista, la réduction des Etats latins d'Orient, certaines purifications et guerres ethniques (Irlande, colonies de peuplement anglaises, résistances bantoues en Afrique du Sud, Zanzibar, République dominicaine), les massacres d'immigrés ou de soi-disant immigrés en Europe, en Afrique... Les guerres israélo-arabes n'ont pas d'autre signification qu'un rejet "ethnique ou culturel" d'une population culturellement et socialement différente par la population régionale.
A terme, presque toutes les minorités ethnico-culturelles locales finissent absorbées ou physiquement éliminées en Europe, avec une accélération entre 1914 (définitions de territoires nationaux) et 1945 (simplification de la carte ethnico-culturelle par nettoyages ethniques durant et après la Seconde Guerre mondiale).