Vitalis a écrit:
De TOUS les américains avec peu d' exception. Des millions d'emploi ont été créés, à la différence de la France le chômage est resté au plus bas. Durant les années 2000 toute les catégories de la société américaine se sont enrichis
La preuve ?
La montée des prix des logements qui reflètent l'augmentation générale du niveau de vie.
Si le niveau de vie avait stagné comment le prix des logements aurait pu augmenter si fortement en valeur réelle ?
La preuve ? La preuve de quoi, que la croissance des Etats-unis sur cette période est essentiellement fictive puisque dérivant d'une bulle spéculative centrée sur l'immobilier !
Je recherche activement un excellent article de Jacques Sapir qui démontre, chiffres à l'appui, que le gain de croissance sur la période 2002/2006, qui correspond à la plus forte croissance du PIB aux Etats-unis pour cette première partie de siècle, est
uniquement du à la tendance lourde, et qui tendait à s'accélérer, de l'endettement des ménages via un octroi massif de crédit. Ainsi ce que vous dites "refléter l'augmentation générale du niveau de vie" n'est que l'illusion d'un effet richesse qui a disparu aussi rapidement que s'effondrait les prix du foncier - et s'asséchait les liquidités et les règlements interbancaires - sans que ces derniers ne semblent trouver, encore aujourd'hui, de plancher (c'est à présent l'immobilier commercial qui est fortement touché par le reflux du marché). Ainsi le strict volet de la crise financière n'est pas, comme répété inlassablement par les tenants imbéciles du discours dominant, une crise de liquidité, mais bel et bien une crise de solvabilité généralisée.
Et les chiffres sont têtus pour qui veut croire aux effets d'une mondialisation heureuse et dont les fruits seraient équitablement répartis. Voilà un court résumé du livre de Paul Krugman, prix Nobel d'économie et auteur de "L’Amérique que nous voulons" (Flammarion), dans lequel il énonce une nouvelle cassure aux Etats-unis du même type de celle qui précède la crise de 1929 et qui a lieu après l’épisode de stagflation (chute de la croissance, chômage et inflation) des années 70. À partir des années 80, les inégalités se creusent fortement de nouveau puisque c’est en 2005 que les records de 1929 ont été battus : 1% de la population concentre alors 17% des revenus et les 10% les plus riches 44%. Les études montrent que depuis plus de 20 ans, seul le revenu des 10% les plus aisés progresse en terme réel. Ce creusement des inégalités s’illustre bien par la baisse du salaire minimum, qui était de 8 dollars (constants) l’heure en 1966 contre 5,15 aujourd’hui (soit 31% du salaire moyen) !
Le salaire médian a ainsi baissé de 12% depuis 1973, ce qui a été compensé par la hausse du travail des femmes, qui a permis un gain de 16% au niveau des ménages. Paul Krugman soutient également que le libre-échange a un effet dépressif sur les salaires et l’emploi : "le commerce des Etats-Unis avec les pays du tiers-monde réduit le nombre d’emplois offerts aux travailleurs américains peu qualifiés (…) et élargit l’écart de salaires entre actifs peu qualifiés et actifs très qualifiés, ce qui contribue à aggraver l’inégalité".
Paul Krugman souligne que ce phénomène touche davantage les Etats-Unis que les autres pays du fait des politiques suivies depuis le début des années 80. Il voit un rôle fondamental dans l’affaiblissement des syndicats (13% des ouvriers sont syndiqués en 2005 contre 39% en 1973) et dénonce les tentatives d’affaiblissement de l’Etat providence par les républicains (Medicare en 1995 et le système de retraite dix ans plus tard). Il souligne la baisse des impôts sous Reagan et Georges W Bush (le taux d’imposition sur le 1% le plus riche est passé de 34,6% en 1980 à 27,7% en 1982, puis de 35,8% en 1994 à 31,1% en 2004).
Vitalis a écrit:
Non jamais les dirigeants de la Fed n'ont eut l'intention de créer une bulle.
Une étude objective des faits tend pourtant à démontrer que fut bel et bien le cas. Encore faut-il pouvoir se départir d'une grille de lecture et de lunettes idéologiques par trop déformantes.
Vitalis a écrit:
Ne vous faites aucun souci l'économie finit toujours par repartir un jour ou l'autre et elle est en train de repartir en Amérique.
Ne vous faites aucun souci ? Dois-je vous rappelez qu'il a fallu un champ de ruine à l'échelle du continent européen et près de 60 million de morts pour que l'économie reparte effectivement à la suite d'une crise qui était, de l'avis de tout les observateurs avertis,
au pire aussi grave que celle dont nous sommes actuellement au prise ! C'est ce genre de légèreté naïve et de nonchalance maladive dans l'analyse de la situation économique comme géopolitique qui m'amène à penser de plus en plus sûrement que nous courons au devant de tragédies sans nom.