Citation:
1 - obama s'interesse peu à la scene mondiale : sa position sur l'iraq et sur l'afganistan releve d'abord d'une demarche de politique interieure (epargner le sang des GIs). ne s'y interessant pas, il prend peu d'initiative et suscite la deception de ceux qui ont eu tort de croire en lui (sarkozy au premier rang). Avoir confie le state deprtment à son adversaire n°1 (mrs clinton) montre bien qu'il s'en fout
Pas d'accord avec cette analyse.
- Obama s'intéresse beaucoup à la scène mondiale, quoique probablement moins qu'à la scène intérieure: traditionnellement les questions domestiques passent avant l'international aux yeux des électeurs américains, et ce n'est pas sur l'extérieur qu'un président se fait élire ou réélire. Il avait cependant beaucoup insisté durant sa campagne sur deux points importants: retrait progressif d'Irak et continuation, et même intensification de la lutte antiterroriste/antitalibans en Afghanistan. Le retrait en Irak est certes très modeste, largement symbolique pour le moment mais il a été amorcé; et surtout, sur l'Afghanistan, il a tenu parole, en envoyant quelque 30 000 troupes supplémentaires. Certes, il doit tenir compte de l'opinion publique qui n'apprécie pas que les boys se fassent tuer, mais si sa priorité était vraiment d'épargner le sang des GIs, il aurait rapatrié beaucoup plus de troupes d'Irak et n'en aurait pas envoyé d'autres en Afghanistan. Il avait aussi insisté sur la nécessité de contrôler l'Iran et ses aspirations nucléaires. Evidemment, pour le moment, cela n'a débouché sur rien de concret mais ce n'est pas parce que ce n'est pas important pour le président, c'est surtout qu'il n'a pas dégagé des conclusions claires sur la stratégie à mettre en oeuvre avec ce pays.
- dire que le fait qu'il ait confié le département d'Etat à Hillary Clinton "montre bien qu'il s'en fout" révèle un manque de compréhension des considérations qui ont motivé la nomination de HC à ce poste (et ausi une méconnaissance de son background politique).
Les Clinton tiennent encore une grande place dans le parti démocrate, il y ont encore beaucoup de pouvoir, d'alliés et d'hommes/femmes à eux. De plus, HC est une personnalité certes controversée mais énergique et appréciée dans son parti et par un grand nombre d'électeurs démocrates, et elle avait recueuilli un grand nombre de votes lors des primaires même si elle les a perdues (de peu). Nombre de ses supporters étaient furieux que BO, plus jeune et moins expérimenté politiquement, l'ait emporté sur elle. Pour être sûr de récupérer toutes ces voix lors des élections présidentielles, il fallait absolument lui confier un poste important dans l'administration Obama et c'est ce que BO a fait.
Autrement dit, HC était quelqu'un qui apportait des voix, des soutiens politiques importants, des réseaux, une partie du parti. Il aurait été très risqué pour BO de s'en priver. Enfin, en tant que sénatrice de New York depuis 2000, elle a siégé à la Commission des Forces armées et à la Commission de Sécurité et de Coopération avec l'Europe du sénat.
Elle a donc une assez bonne compétence à l'international; en fait, son expérience à l'international est plus importante que celle de BO (avant son élection s'entend). Elle a aussi énormément voyagé à l'étranger, tant en tant qu'épouse de président que sénateur.
Enfin et surtout, elle a pris des positions très faucon en politique extérieure, a soutenu Bush sur la guerre d'Irak et sur pratiquement toutes ses initiatives au plan international. Le messagé (rassurant pour les électeurs centristes) que souhaitait envoyer BO avec sa nomination à ce poste est : l'administration BO sera très ferme, en fait pas loin de Bush sur les questions internationales, de la sécurité du pays à la lutte anti-terroriste en passant par le containment des "rogue states" (Etats voyous).
Et en tant que Secrétaire d'Etat, elle ne s'en sort d'ailleurs pas si mal, au point que certains démocrates qui lui ont préféré BO regrettent maintenant de n'avoir pas voté pour elle.