Citation:
De faire en sorte que les USA soient davantage craints et donc respectés ?
Ce qui était le but de l'administration Bush.....
Vous dites que la principale raison pour laquelle l'administration Bush a lancé la guerre en Irak est pour que "les USA soient davantage craints et respectés".
C'est un objectif très général et imprécis dont on pourrait avancer qu'il sous-tend presque toutes les démarches, tant militaires que diplomatiques, de tous les pays du monde.
Connaissez-vous beaucoup de pays qui souhaitent ne pas être respectés et considérés comme si faibles qu'on puisse leur nuire impunément?
La guerre d'Irak a été entreprise pour des raisons stratégiques précises, sans parler des raisons avancées par la propagande gouvernementale à destination de l'opinion publique.
Et pour que, comme vous l'avancez, cette guerre puisse avoir pour résultat de faire en sorte que les US soient davantage craints et respectés, encore faudrait-il qu'elle se termine par une victoire claire et déclarée de l'armée américaine, ce qui est loin d'être le cas.
Si la situation se calme un peu, c'est largement du au nettoyage ethnique plus qu'aux opérations militaires proprement dites--Baghdad en particulier est devenu une ville essentielllement shiite, ce qui a supprimé la plus grande partie des causes déclenchantes des violences dans cette ville.
Cette situation de relative accalmie permettra sans doute aux US de se retirer de façon moins déshonorante qu'au Vietnam; il n'en reste pas moins que ce que les analystes militaires retiendront de cette guerre (sans parler de la validité discutable des casus belli avancés par l'administration Bush), c'est qu'une armée suréquipée de 140 000 hommes (plus les dizaines de milliers de mercenaires de Blackwater) a été dans l'incapacité, au bout de six années, d'accomplir les objectifs initiaux qui avaient été fixés.
L'armée et la police du gouvernement Al Maliki sont loins d'être capables d'assurer la sécurité et l'ordre dans le pays--bien qu'il y ait quelques progrès--et le général Petraeus lui-même a déclaré il y 6 mois: "we haven't turned any corner yet" (quelque chose comme "nous ne sommes pas encore sortis de l'auberge").
Et donc qu'entre un pays hypermoderne et hyperriche de 300 millions d'habitants doté d'une armée suréquipée et la plus high tech du monde, et le petit, arriéré et pauvre Irak, c'est tout au plus un match nul.
Voilà qui donne une bien pauvre idée de la puissance militaire américaine si quelques "ragheads" dotés d'armements minimaux peuvent ainsi la tenir en échec. Rien ne dit d'aileurs que les violences ne vont pas reprendre dès que les effectifs militaires américains seront effectivement réduits--en fait, l'Iran n'attend que ça.
Et comme les terroristes fondamentalistes ne sont pas nécessairement stupides, c'est très probablement la leçon qu'ils tireront de l'épisode irakien.