Tonnerre a écrit:
Si une certaine unité de l'islam derrière la Turquie était réalisée dans cette région, cette unité ne pourrait se faire que contre l'occident. C'est ce qui pourrait arriver de pire: la désunion des pays musulmans, cause de leur faiblesse globale, joue en faveur des pays occidentaux.
Le clan, la tribu et la nation priment sur la religion. Au début du XXe siècle, les Arabes se sont appuyés sur les Occidentaux pour se débarrasser des Turcs. Aujourd'hui, certains sont prêts à s'appuyer sur les Turcs pour se débarrasser des Israéliens assimilés à l'Occident.
Au final, Erdogan sert peut-être de dupe ou d'idiot utile à la cause palestinienne qui ne s'inféodera pas à lui si elle s'émancipe de la domination israélienne. Par ailleurs, si les Turcs entrent en concurrence avec l'Iran sur le Hamas, le Hamas aura intérêt à choisir le protecteur le plus capable des deux. Pour l'instant, il est allié à l'internationale chiite (Iran + Syrie + Hezbollah).
Erdogan est-il victime de folie des grandeurs ou devient-il le futur Hafez el-Assad du Moyen-Orient ?
Citation:
La Turquie, assez occidentalisée, saura prendre les choses en mains dans la région et garantir la sécurité d' israel, ce qui débloque tout, cat le problème est là.
Apparemment, le gouvernement turc élimine des cadres kémalistes de l'armée, inculpés de complots. S'il peut le faire, est-ce le signe que les kémalistes ne sont plus aussi influents et puissants que dans les années 1980 ?
Tonnerre a écrit:
Il y a deux pays musulmans qui m'inquiètent: le Pakistan, a cause de sa capacité nucléaire, de sa proximité géographique et politico-religieuse avec le talibanisme, et la Turquie islamiste soi disant "modérée" et de nouveau fortement panturque, sous un leader aussi habile et déterminé qu'Erdogan.
Toute la question est de savoir si Erdogan est roué ou dupe.
Pour l'instant, sa réussite politique intérieure plaide pour l'hypothèse de sa ruse, mais il est peut-être aussi dupe de ses valeurs : certains folklores musulmans et turcs (sexisme, phallocratie, pudibonderie, féodalisme, pantouranisme...) entravent les performances économiques de pays entiers et ses effets d'annonce envers Gaza peuvent se retourner contre lui s'il n'agit plus ou si ses actions ne lui aliènent que l'hostilité de l'Occident, de la Russie, des dirigeants arabes et de l'internationale chiite. Cette hostilité lui ferait payer bien cher la seule sympathie des Turcs, des Gazaouites et de la rue arabe.