Jean-Marc Labat a écrit:
A l'époque, c'est l'inflation qui a réduit la dette en spoliant l'épargnant. Ce fut le cas après la première guerre, après la seconde, il est curieux que les tombereaux d'argent émis à l'heure actuelle n'aient pas entraîné le même phénomène, qui n'est pas à exclure. En tout état de cause, où la dette ne sera jamais remboursée, où elle le sera en "chyprant" l'épargne, où par une hyperinflation qui la rendra légère. Dans tous les cas, la particulier va morfler.
Je ne crois pas à un scénario d'hyper-inflation. Je ne crois pas à l'existence d'un mécanisme qui fait grimper l'inflation quand la dette publique augmente. Si un tel mécanisme existait l'inflation aurait augmenté au Japon à partir du milieu des années 1990, et encore plus dans les années 2000 et 2010.
Quant à la proportion de la dette publique japonaise qui est détenue par les Japonais, c'est un critère à prendre en compte pour la « soutenabilité » de la dette, mais cela ne me dit rien pour une prochaine "hyper-inflation". Sur le forum vous avez écrit récemment
"Le Japon a une très forte dette, mais la quasi totalité de celle ci est détenue par les Japonais."Après la crise financière en 2008 le taux d'inflation a baissé en Europe malgré une hausse considérable de la dette publique. Le même phénomène a été observé au Royaume-Uni, Canada, Australie, etc.
Jean-Marc Labat a écrit:
Je n'ai aucune certitude, bien entendu, je me contente des enseignements de l'histoire depuis la faillite de Law qui a épongé les dettes des guerres de Louis XIV, des assignats qui ont payé les dettes de la monarchie et ce que j'ai cité auparavant. Ce qui ne me rend pas optimiste, déjà que ce n'est pas le style de la maison
Vous parlez des crises anciennes. C'est votre droit. Il n'en demeure pas moins que la dette publique de la France est déjà supérieure à 90% depuis plusieurs années. On a même atteint 100% en 2019. Aucune catastrophe n'a été constatée à ce jour. Alors pourquoi une dette à 110% serait plus dévastatrice qu'une dette à 90% ?
L'Etat français se finance aisément sur les marchés financiers. Cela était vrai même en 2019 et en janvier 2020. Les créanciers de l'Etat français comprendront que la hausse de la dette française résulte d'un problème temporaire (crise sanitaire et récession). Je suis relativement optimiste quant à la capacité de l'Etat français à se financer (par le truchement de l'Agence France Trésor) comme elle l'a fait avec aisance ces dernières années.
Pendant la deuxième moitié de l'année 2020, la BCE pourra intervenir pour acheter massivement des titres émis par l'Etat français. Cela pourrait même commencer en avril. La semaine dernière, le gouvernement britannique a annoncé qu'il allait se financer directement auprès de la Banque d'Angleterre. Il aura ainsi moins besoin de solliciter les marchés financiers.
Le 27 septembre 2019, le journal Les Echos donnait cette information :
"L'Etat va emprunter un montant net de 205 milliards d'euros sur les marchés en 2020. Ce qui serait un record historique. Le coût de financement devrait rester très faible."Le contexte actuel est différent à cause de la récession mondiale. Mais une intervention de la BCE, si elle est temporaire, est acceptable. Si la France avait choisi, comme la Grande-Bretagne, de rester en dehors de la monnaie unique (euro), c'est la Banque de France qui ferait cette intervention. Dans un cas comme dans l'autre, la situation ne semble pas évoluer vers une catastrophe.