Shinji a écrit:
Pour la première question, la réponse est oui : la France est débitrice, certes, mais elle est aussi créancière. Elle prête de l'argent. Les avoirs nets sur l'étranger sont positifs (d'environ 6 % du PIB en 2006) et, si la France a une dette importante vis-à-vis du reste du monde, elle a également une créance tout aussi importante (un peu plus même) prêtée au reste du monde.
Il s'agit de pays insolvables et dont les dettes sont régulièrement annulées par souci humanitaire. Il y avait l'Irak, mais bon...
Shinji a écrit:
Pour la deuxième question, la réponse est "aux Français". Contrairement aux États-Unis, qui empruntent à l'étranger, en France c'est majoritairement l'épargne des Français qui finance l'emprunt. La France a donc entre ses mains à la fois la dette, et la créance...
La dette publique française est détenue à 60 % par des investisseurs étrangers (
"un des taux de dépendance les plus élevés parmi les grands pays de l’OCDE") (2008,
Le Point 1882, 43).
Citation:
Enfin, pour en revenir à la question : un État ne fait pas faillite... Au pire, il cesse de répondre à ses engagements et change les règles du jeu. La France étant loin d'être la seule à être endetté, il est à parier que beaucoup d'États changeront les règles du jeu avec elle... Comme en 1971 de la part des États-Unis : le dollar était encore convertible en or, beaucoup de demandes de telles conversions arrivent de l'étranger et le Trésor américain s'est trouvé brutalement dans l'incapacité de faire face (il a 5 fois moins d'or en réserve que de dollar en circulation) ? Qu'à cela ne tienne, il a suffi de changer unilatéralement les règles du jeu : Nixon décide que le dollar n'est plus convertible en or, circulez y a rien à voir. Donc si le problème de l'endettement devient insoluble (ce qui est loin d'être le cas), ne vous inquiétez pas, on supprimera le problème.
Ne changent les règles du jeu que les Etats disposant d'un pouvoir de nuisance conséquant. L'Egypte (1875) ou la République dominicaine (1902) n'ont pas su changer seules les règles du jeu et ont dû accepter celles de puissances tutélaires (franco-anglaise et américaine respectivement).