Narduccio a écrit:
Que dit l’aphorisme ? "Si vous devez 10 000€ à votre banquier et que vous n'arrivez pas à rembourser, vous avez un problème. Si vous devez 100 millions, c'est votre banquier qui a un problème."
Je trouve cet aphorisme très simpliste. De nombreuses entreprises, et mêmes des Etats, ont connu des situations de faillite ou quasi faillite. Même l'Etat irlandais a eu des difficultés après la crise mondiale en 2008-2009. Et cela était déjà vrai avant le XX° siècle. JM Labat nous a donné quelques exemples. Tout le monde connait les difficultés de l'Argentine, pour ne citer qu'un exemple. On pourrait parler aussi de la crise financière des pays du sud-est asiatique en 1997. Le FMI fut obligé d'intervenir dans ces pays asiatiques.
Depuis que le FMI existe, il est intervenu dans de nombreux pays. Je n'ose pas faire la liste des interventions.
L'aphorisme du "banquier qui a un problème" me semble inconciliable avec une excellente analyse que vous avez posté sur le forum :
"Ce qui compte ce n'est pas tant le niveau de la dette que la possibilité de rembourser cette dette sur un délai raisonnable. En situation "normale", le fait de ne pas réussir à maîtriser un budget et en laissant filer le déficit est un mauvais signal perçu par les investisseurs. Dans ce cas, ils augmentent le "loyer" de votre dette : donc les intérêts. En fait, le problème est qu'à un moment, vos gains ne sont plus investis que dans le remboursement de la dette."
Narduccio a écrit:
Vous ne savez pas faire la différence entre une crise systémique et une crise endémique ?
Je vous demande seulement d'expliquer pourquoi la Troïka a imposé une politique d'austérité à la Grèce et le Portugal dans les années 2010 à 2015. Si l'on prend au sérieux l'aphorisme que vous avez cité plus haut, on ne peut même pas imaginer que la Grèce et le Portugal ont été en si grande difficulté. C'est pourtant ce qui est arrivé et tout le monde le sait. Je pense que le peuple grec et le peuple portugais n'ont pas oublié les souffrances et les sacrifices qui ont duré plusieurs années.
Narduccio a écrit:
Et tout à coup, les banques qui ont prêté de l'argent à la Grèce se rendent comptent qu'ils ont, eux-aussi, des créances pourries... Et les organismes de prêts en question sont, parmi les européens, des organismes allemands et néerlandais et ils appuient sur leur gouvernement pour récupérer leur argent. Quant aux contribuables allemands et néerlandais ... ben eux ne veulent pas payer pour les errements de la Grèce. Et là, on a l’effet domino sur les autres pays de l'Europe du Sud qui se sont financés en ayant massivement recours aux emprunts en euro.
Le FMI se trouve dans la Troïka. Il n'a pas besoin de savoir si les contribuables allemands et néerlandais sont heureux ou malheureux. Le FMI intervient quand un Etat, par exemple la Grèce, se trouve incapable de faire face à sa dette.
Par ailleurs, vous parlez d'un effet domino vers des pays fortement endettés (portugal notamment). Cet effet domino ne devrait pas exister si l'on prend au sérieux l'aphorisme que vous avez cité plus haut.
Narduccio a écrit:
Alors, oui, les grecs ont affronté de graves problèmes... les mêmes problèmes qu'un ménage surendetté mais qui continue d'acheter des voitures neuves hors de prix ou des logements pharaoniques.
Si l'on prend au sérieux l'aphorisme que vous avez cité plus haut, un ménage surendetté peut aisément continuer d'acheter des belles voitures et des logements pharaoniques.
Narduccio a écrit:
Il y a eu une crise presque similaire dans l'histoire des USA. En fait, au début, les USA sont plus une confédérations qu'une fédération.
(...) A ce moment-là, ils se rendent compte qu'ils ont 3 options. La première créer 13 monnaies, une par État et de laisser le coupable se démerder tout seul. La seconde aurait été de l'exclure et de lui imposer de se créer sa propre monnaie. Ils ont opté pour une 3ème solution
Si l'on prend au sérieux l'aphorisme que vous avez cité plus haut, chacune des trois options est acceptable.