L'étude de l'IIF évalue le montant de la dette à 320 % du PIB mondial. La taille du marché obligataire atteint désormais 115.000 milliards de dollars. La faiblesse des taux a poussé les Etats et les entreprises à beaucoup emprunter au premier semestre 2019.
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Annick Berger | Publié le 15/11/2019
L’ensemble de la dette mondiale devrait dépasser les 230.000 milliards d’euros cette année. Ce sont les estimations de l’Institute of International Finance (IFF), publiées ce vendredi 15 novembre et reprises par Reuters. Sur les six premiers mois de l’année, la dette mondiale a ainsi augmenté de 6,8 milliards d’euros. Une tendance à la hausse qui n’a montré aucun signe de ralentissement ces derniers mois. Désormais, chacun des 7,7 milliards d’êtres humains vivant sur la planète est endetté à hauteur de 29.400 euros.
Cette hausse impressionnante est principalement due aux États-Unis et à la Chine, responsables à eux seuls d’environ 60% de l’augmentation de la dette. Washington devrait ainsi voir sa dette dépasser les 70.000 milliards de dollars (environ 63.000 milliards d’euros) cette année, selon l’IFF. Une autre étude, réalisée par Bank of America Merrill Lynch, estime de son côté que depuis 2008, et la faillite de Lehman Brothers, l'ensemble des États ont emprunté 27.000 milliards d’euros.
Une situation qui vaut également pour les autres acteurs de l’économie mondiale. Depuis la chute de la banque d’affaires, les entreprises ont ainsi emprunté plus de 22.000 milliards d’euros, les ménages plus de 8 milliards et les banques 1,8 milliard. Des montants records qui représentent un véritable risque pour l’économie. Selon l’IFF, la dette mondiale croît ainsi plus vite que l’économie globale. La Libre.be rappelle également que dans les pays industrialisés ce sont les gouvernements qui sont les principaux responsables de l’augmentation de la dette alors qu’il s’agit plutôt des entreprises dans le tiers-monde.
L’étude s’appuie entre autres sur les données de la Banque des règlements internationaux et du Fonds monétaire international (FMI). Elle précise que la dette mondiale, hors secteur financier, à 172.000 milliards d’euros, représente désormais plus de 240% du PIB mondial. Par ailleurs, l’IFF souligne que certains pays sont particulièrement vulnérables face à l’inflation constante de la dette. C’est notamment le cas pour la Turquie, le Mexique ou le Chili, qui ont accumulé beaucoup de dettes en devises.
https://www.ieif.fr/revue_de_presse/la- ... de-flamberCitation:
18 novembre 2019 : Isabelle Couet
Les chiffres donnent le vertige. Le montant total de dette dans le monde a atteint un nouveau record, à 250.000 milliards de dollars, selon les données préliminaires de l’Institute of International Finance (IIF) pour 2019. Cette montagne de dette, qui comprend celle des ménages, celle des entreprises et celle des Etats, représente pas moins de 320 % du PIB mondial. Le phénomène est essentiellement entretenu par les conditions de crédit très favorables, selon l’IIF.
« Alors que plus de 60 % des pays vont sans doute enregistrer une croissance sous son potentiel en 2020, les politiques accommodantes des banques centrales aident les entreprises et les Etats à emprunter et se refinancer à taux bas », rappellent les auteurs du rapport. Ils lancent toutefois un avertissement à deux groupes de pays en particulier : les Etats très endettés (Italie, Liban) et ceux dont la dette publique grimpe fortement (Argentine, Brésil, Afrique du Sud et Grèce). Ils auront du mal à recourir à des stimuli budgétaires dans un environnement où « les perspectives d’un nouvel assouplissement monétaire s’amenuisent ». De fait, la Réserve fédérale américaine, qui a le plus d’influence sur le reste du monde, ne semble pas prête à baisser davantage ses taux. C’est ce que son président Jerome Powell a laissé entendre lors d’une audition mercredi dernier.
L’augmentation globale du premier semestre s’explique à plus de 60 % par la progression de la dette aux Etats-Unis et en Chine. Le passif du géant d’Asie représente 306 % du PIB. Il y a dix ans, il s’élevait à environ 200 %. Sur la décennie, la part de la dette des entreprises non financières chinoises a un peu baissé mais reste largement prépondérante. Les ménages, eux, ont vu leur poids nettement augmenter dans la dette chinoise totale sur la période.
Autre fait marquant, la forte croissance de la dette de marchés. L’encours obligataire mondial s’élève à 115.000 milliards de dollars, contre 87.000 milliards en 2009. Hors ménages, la part de cette dette reste cependant assez stable sur dix ans : elle compte pour 56 % de la dette générale (qui intègre aussi des prêts syndiqués, etc.). « La croissance de marché est particulièrement notable sur le segment des emprunts d’Etat, qui représente 47 % de l’encours obligataire », souligne le rapport de l’IIF. Inversement, la pression qui s’exerce sur le secteur bancaire depuis la crise a ramené la part des obligations financières à moins de 40 %, contre plus de 50 % en 2009. Sans surprise, c’est dans les pays émergents que la croissance de l’obligataire a été la plus soutenue.
Au chapitre des risques, l’IIF mentionne les remboursements importants auxquels feront face les pays émergents d’ici à la fin 2021. Un mur de 9.400 milliards de dollars de dette obligataire et bancaire devra être refinancé.