pierma a écrit:
Pour l'instant, la France est en gros à 100% du PIB d'endettement, et continue de s'endetter avec un déficit qui doit tourner autour de 50 milliards d'Euros, sauf erreur.
L'endettement de l'Allemagne est très en dessous (je n'ai pas le chiffre en tête, mais c'est en dessous de 75%) et surtout, surtout, elle a réussi non seulement à revenir à l'équilibre, mais même à produire un excédent budgétaire très élevé : j'ai entendu récemment (j'avoue que je n'en crois pas mes oreilles) que l'Allemagne remboursait désormais 5% de son PIB par an !
Avez-vous lu ce que j'ai écrit hier au sujet de la dette publique et du solde budgétaire ?
pierma a écrit:
Et vous êtes en train de nous expliquer que leur situation est inquiétante ? Mais même avec les perspectives que vous évoquez leur situation restera de très loin meilleure que la nôtre, qui est catastrophique parce qu'elle reflète une situation des entreprises qui est mauvaise de longue date : enlevez le CICE et vous constaterez qu'elles s'appauvrissent.
La situation de la France n'est pas catastrophique. La dette publique exprimée en pourcentage du PIB va probablement baisser dans les années à venir. Si elle ne baisse pas, alors elle restera à 99 ou 100% du PIB. Il me semble que cette dette n'a provoqué aucune catastrophe.
Il existe une discussion sur la dette publique : "Endettement de la France, vers la faillite ?" Je vais y retourner bientôt. Lorsque la France avait une dette à 60% du PIB, on parlait déjà d'une faillite (Fillon avait fait une déclaration fracassante lorsqu'il était premier ministre). Je constate que la faillite n'a pas eu lieu.
pierma a écrit:
(...) enlevez le CICE et vous constaterez qu'elles s'appauvrissent.
Si j'enlève le CICE je plombe la santé financière des entreprises, mais je donne à l'Etat des marges de manoeuvre pour financer les dépenses dans les universités, dans les hopitaux dans la R&D, dans la lutte contre la pauvreté, etc.
Je crois savoir que le CICE est critiqué par quelques experts. Comme d'habitude les experts ne sont pas d'accord entre eux. Ma conviction est que le CICE est une erreur. Une large partie de cette mane a été distribuée à des entreprises qui n'en n'ont pas besoin.
La prospérité des nations ne se limite pas uniquement au ROE et autres taux de rentabilité. Nous souhaitons que les entreprises soient rentables, mais nous devons prendre en compte les externalités.
Barbetorte a écrit:
Il faut arrêter de se polariser sur la croissance du PIB. Il s’agissait dans le passé d’extraire toujours plus de charbon, de couler toujours plus de fonte, de fabriquer toujours plus de navires ou d’avions, de produire toujours plus de pommes de terre ou de maïs etc. Dans les pays développés dont la population cesse de croître, il n’y a plus nécessité à produire toujours plus de produits matériels. Les besoins en quantité sont dans l’ensemble satisfaits. Un agrégat mesurant un revenu tel le PIB a de moins en moins de sens.
Alors vous détruisez l'idée que l'économie de l'Allemagne (la Suisse également) est plus performante que celle de la France.
Ces 15 dernières années la croissance de l'Allemagne a été supérieure à celle de la France, a fortiori supérieure à celle de l'Italie. C'est ce qui permet à l'Allemagne d'avoir un PIB/habitant supérieure à la moyenne européenne. C'est ce qui permet aux experts d'affirmer que l'Allemagne est plus performante que la France.
Voyez comme Pierma s'émerveille de la baisse de la dette publique en Allemagne. La baisse n'aurait pas été possible avec un PIB qui stagne.
La hausse du PIB impacte directement le ratio dette/Pib. Il impacte indirectement la dette exprimée en euro (grâce aux recettes fiscales qui sont très sensibles à la conjoncture économique).
Comme le dit Pierma la dette publique est plus élevée en France qu'en Allemagne. On pourrait ajouter que la dette des ménages a fortement augmenté en France alors qu'elle a baissé en Allemagne.
Barbetorte a écrit:
L’Allemagne doit sa prospérité à son industrie. Cela date de plus d’un siècle et ce n’est pas près de finir. Elle dispose d’un avantage par rapport à la plupart des pays d’Europe et elle va le conserver.
Un économiste britannique a dit un jour : « à long terme nous sommes tous morts ». Vous connaissez peut-être cette citation.
L'Allemagne possède depuis longtemps des atouts qui lui seront utiles dans les 30 ans à venir. Des atouts qui permettent de compenser la faible démographie.
Je suis intéressée par la situation actuelle. Je ne me préoccupe pas de la prospérité des nations européennes au delà de 2024.
Barbetorte a écrit:
L’Allemagne, mais aussi les autres pays européens, vont connaître des alternances de petites récessions et de petites croissances, en moyenne une stagnation en volume et ce pour très longtemps.
On considère que le PIB doit "logiquement" augmenter de 1,5 % par an en moyenne dans les 20 ans à venir.
L'épuisement des gains de productivité, ainsi que les facteurs démographiques, ne permettent pas d'avoir une croissance forte. Des réformes structurelles auraient pour effet de s'approcher d'une croissance à 2 %.