Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Sujet: Perspectives financières de l'Union

La discussion sur le budget de l'UE a eu tendance à dévier. Je réponds ici.


Le pouvoir d'achat des populations ne dépend pas du prix des produits importés. Il dépend du prix de l'ensemble des produits consommés.
L'Espagne, l'Italie et la GB ont dévalué en 1992. Les conséquences économiques n'ont pas été catastrophiques.
Pour la GB la dévaluation a sans doute favorisé la croissance économique sans générer une trop forte inflation. Mais il est difficile de dire quelle aurait été la performance de l'économie britannique si elle avait refusé la dévaluation.

Ben voyons, quand vous avez une balance commerciale déficitaire et une industrie à la ramasse, les produits importés augmentent. De plus, les matières premières utilisées par l'industrie qui vous reste augmente, ce qui renchérit votre prix de revient et vous contraint à augmenter vos prix, sauf si vous rognez sur vos marges. Une dévaluation est un appauvrissement pour la population.

Le prix des produits importés impacte le pouvoir d'achat. Mais, en dernière analyse le pouvoir d'achat dépend du prix de l'ensemble des produits consommés.
En effet, on ne consomme pas uniquement des produits importés.




Personne n'a dit le contraire.




Il faut voir l'ensemble des effets d'une dévaluation. Il ne faut pas voir uniquement l'impact sur les prix.

La livre libanaise a dévalué de 80 % par rapport au dollar sur le marché non officiel, moralité 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Mais une dévaluation n'appauvrit personne, bien entendu.

https://www.bfmtv.com/replay-emissions/ ... 50041.html

Non, rien de grave, c'est juste que le pétrole (et tous les produits importés) vont leur coûter 5 fois plus cher.

Ce malheureux pays, déjà victime de deux maux, la corruption et le Hezbollah, vient de basculer dans la misère, tout simplement !

Et pourtant, le dollar se déprécie par rapport à l'euro : https://investir.lesechos.fr/cours/historique-devise-eur-usd,wforx,eurusd,eurusd,iso.html

Les variations journalières sont vraiment minimes, mais sur 1 mois, là où il fallait 1,1270 dollars pour acheter un euro, il en faut 1,1905 (au moment où j'écris ce texte).

Etant donné que les produits consommés par la population libanaise sont principalement des produits importés, il ne fait aucune doute que le pouvoir d'achat va baisser considérablement. On en revient à mon message du mercredi : "Le prix des produits importés impacte le pouvoir d'achat. Mais, en dernière analyse le pouvoir d'achat dépend du prix de l'ensemble des produits consommés."
Cette dévaluation, qui n'est pas une petite dévaluation de 10 ou 15%, aura un impact considérable sur le taux d'inflation (IPC). Avec des conséquences évidentes sur le pouvoir d'achat de la population.
Cette dévaluation est inévitable à cause d'une situation économique désastreuse.

De nombreux pays ont connu à une époque ou à une autre une dévaluation – ce qui suppose l'existence d'un taux de change fixe au préalable – ou une dépréciation du change. Pour évaluer l'impact de cette dévaluation (ou dépréciation) sur le pouvoir d'achat de la population, il faut prendre en compte plusieurs paramètres.
Toute choses étant égales par ailleurs, une dévaluation (ou dépréciation) produit un effet inflationniste plus ou moins important selon l'ampleur de la déprécation du change et selon la proportion des importations dans l'économie.
La livre avait été forcée de sortir du SME le 16 septembre 1992, ce qui a probablement provoqué en Grande-Bretagne une inflation plus grande qu'en France (à vérifier) en 1993-1994.
Contrairement à la GB, la France est restée dans le SME pour que le franc reste aligné sur le Mark. Le président de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, était farouchement opposé à une dévaluation.
En GB, la dégringolade de la livre sterling a provoqué une crise politique. Le prestige de la GB était écorné.
En gardant obstinément un "franc fort" la France a évité l'effet inflationniste qui n'aurait pas manqué de se matérialiser en cas de dévaluation. Mais il reste à savoir si la croissance économique et la création d'emploi n'ont pas été amoindries par cette monnaie surévaluée qui freine les exportations.
Le pouvoir d'achat des ménages ne dépend pas uniquement de l'évolution de l'indice des prix à la consommation (IPC). Il dépend de l'évolution des salaires nominaux et du volume d'emploi. Quand les entreprises exportatrices sont en difficulté à cause d'une monnaie "forte", elles ont tendance à maintenir des salaires stables et des effectifs stables.
On connait le dicton : "there is no free lunch". On ne peut pas avoir à la fois les avantages d'une monnaie "forte" et ceux d'une monnaie relativement moins forte. On ne peut pas avoir le beurre et l'agent du beure. On ne peut pas avoir le "lunch" et l'argent du "lunch". Il faut choisir.

En septembre 2019, Pouzet avait posté ce message :

Alors la Suisse ne veut plus être riche puisque sa banque centrale est très inquiète à cause de la surévaluation de sa monnaie.
La Banque Nationale Suisse a vendu 90 milliards de francs au premier semestre 2020 pour lutter contre la hausse de sa monnaie, soit 10.600 francs suisses par habitant.