Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Le Conseil des gouverneurs est le principal organe de décision de la BCE. Il se compose des six membres du directoire, et des gouverneurs des banques centrales nationales des dix-neuf pays de la zone euro.
Le Conseil des gouverneurs se réunit habituellement deux fois par mois au siège de la BCE, à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne.
Le Conseil des gouverneurs évalue les évolutions économiques et monétaires et prend ses décisions de politique monétaire toutes les six semaines.
La décision de politique monétaire est expliquée en détail lors d'une conférence de presse organisée toutes les six semaines. La présidente, assistée du vice-président, préside la conférence de presse.
La prochaine réunion du Conseil des gouverneur aura lieu le 23 janvier. Sauf surprise, ce sera le statut quo monétaire : ni hausse ni baisse des taux directeurs.
L'inflation étant modérée et la croissance économique étant atone, la BCE n'osera pas durcir sa politique monétaire.

La précédente réunion s'est déroulé jeudi 12 décembre 2019. Sur le site Cercle-Finance le contenu de la réunion est résumé ainsi : Le conseil des gouverneurs de la BCE a décidé de laisser inchangés son taux d'intérêt des opérations principales de refinancement ainsi que ceux de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt, à respectivement 0,00%, 0,25% et -0,50%. Le conseil prévoit que ses taux resteront à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas jusqu'à ce qu'il ait constaté que les perspectives d'inflation convergent durablement vers un niveau suffisamment proche de, mais inférieur à 2% sur son horizon de projection.

Mais si, il y en a. Sauf si vous avez une vision trop courte. L'économie actuelle génère beaucoup de cash. En fait, peut-être plus qu'on ne peut dépenser. Cela pourrait créer des bulles spéculatives... et il y en a qui se créent. D'un autre coté, il semble que plus l'argent circule, plus il génère des bénéfices. Or, dans le monde actuel, les investisseurs demandent des retours sur investissement. Et si possible conséquents. A la moindre difficulté, l'argent s'envole.

J'ai un véhicule électrique, une Renault Zoé, sur les forums et les pages FB consacrées aux VE, on a beaucoup parlé du cas Tesla. Fin 2017, début 2018, cette boite allait mal, simplement parce que le modèle économique voulu par Elon Musk avait du mal à se concrétiser. La marque avait du mal à mettre au point son véhicule "grand public" et à sortir de sa niche. Musk a dû accepter la mise sous tutelle par les actionnaires qui acceptaient de rester. L'action dégringolait. Dans le même temps, il est allé sonner à la porte de banquiers chinois et en échange de la promesse de construire une gigafactory pour produire des batteries en Chine (pour le marché asiatique) et celle de construire une usine de montage, ils lui ont apporté des sommes importantes.

Aujourd'hui, ils produisent en série la modèle 3. Ils ont monté leur usine chinoise en un temps records et elle commence à produire. Et l'action Tesla s'est envolée. Il parait même que cette entreprise est devenu l'entreprise numéro 1 aux USA devant tous ses concurrents qui occupaient le marché depuis des décennies, voire un siècle pour certaines d'entre elles.

Il y a de l'argent disponible. Des milliards de dollars, voire plus. Une partie de cet argent pourrait facilement combler les dettes de pas mal de pays ou de sociétés. Certains entrepreneurs américains ont milité pour qu'une partie de cet argent aille dans le secteur public parce qu'ils voient bien qu'il y a un problème avec des États de plus en plus pauvres et des actionnaires de plus en plus riches. Certaines banques centrales ont prêté de l'argent à des entreprises qui présentaient plus de garanties que Tesla en 2018. Et elles n'ont pas choisi le bon cheval ce qui fragilise leurs positions. Ceux qui ont prêté de l'argent à Elon Musk, se frottent les mains aujourd'hui. Ils ont rentabilisé leur investissement. Peut-être que demain, ils pleureront, car la marque a encore quelques fragilités.

Lors de la réunion du 11 décembre, la Fed a laissé ses taux inchangés. Même si une quatrième baisse était possible, elle aurait été difficilement justifiable. Le ralentissement de l'économie américaine est graduel. Un ralentissement brutal semble peu vraisemblable dans un future proche. Si les prochaines statistiques montrent un "problème" dans l'expansion économique, alors une baisse des taux sera envisageable. On attend de voir.
La Fed a baissé ses taux directeurs trois fois consécutives lors de l'année 2019. La troisième baisse a eu lieu en octobre. Je me demande si cette troisième baisse était nécessaire. Je pense que la Fed aurait pu éviter ça.

Je suis plus indulgente que vous à propos de la Fed. Je considère qu'elle avait de bonnes raisons de faire cette troisième baisse.

Pouvez-vous justifier cette indulgence ?

Le contexte économique, tel qu'il est analysé par les membres du FOMC, ne permet pas d'envisager sérieusement des taux directeurs élevés.
Je peux expliquer ça plus longuement si vous voulez.
A bientôt

C'est courageux de votre part d'admettre que vous ne connaissez pas bien le sujet. Laissez-vous guider ; je vais apporter des éléments factuels (et des opinions également).

Le 26 juillet 2012, en pleine crise de la zone euro, Mario Draghi annonce que la BCE fera « tout ce qui est nécessaire » (« whatever it takes ») pour sauver la monnaie unique.
Lors de son discours il déclare : « La BCE est prête à faire tout ce qu'il faudra pour préserver l'euro ». Il marque une pause avant de poursuivre : « Et croyez-moi, ce sera suffisant ». L'effet est immédiat sur les marchés. Les attaques spéculatives contre les pays d'Europe du Sud cessent.

Pour en savoir plus : https://www.lesechos.fr/2017/07/il-y-a- ... ase-176926

La politique de Draghi à la tête de la BCE, même si elle est critiquée, a sans doute empêché la zone euro de connaître le même sort que le Japon. Dans ce pays, la déflation s'était installée durablement (environ 15 ans) avant de laisser la place à une inflation modérée mais supérieure à zéro.

On trouvera ici une "interview" de Joël Le Saux au sujet de la politique économique au Japon.
https://www.lesechos.fr/monde/asie-paci ... on-1147866