Narduccio a écrit:
c'est là ou le politique intervient car il doit choisir entre 2 priorités, résoudre au mieux la crise sanitaire ou limiter la crise économique
Il n'a pas le choix entre deux options: la priorité est la santé publique, à l'exclusion de tout autre choix. L'erreur des premières semaines a été justement de croire qu'il y avait un choix, et de vouloir limiter la casse économique. Pour paraphraser Churchill après Munich, face à la crise italienne début mars, le gouvernement avait le choix entre la poursuite de l'activité et le confinement. "vous avez choisi la poursuite de l'activité, vous allez avoir le confinement"... et la vague de malades. Cela fait penser au dilemme du maire de la petite ville des "Dents de la Mer" qui ne souhaite pas fermer les plages malgré le requin à cause de la pression des commerçants qui veulent continuer leur activité.
Narduccio a écrit:
les acteurs économiques sont plus ou moins d'accords sur un constat, la croissance 2020 sera nulle ou légèrement négative
De nombreux analystes ont largement communiqué sur le fait que l'on table sur une récession sévère.
Narduccio a écrit:
Coté sanitaire, je pense qu'on a tous vu la fameuse courbe avec les 2 cloches
En fait, entre les 2 stratégies possibles, celle où le gouvernement ne fait rien ou pas grand chose et celle qu'ont choisi le plus de gouvernements, il y a 2 choses qui changent, le nombre de personnes atteintes, donc le nombre de morts, et la durée.
Il manque une légende à ce graphique pour bien le comprendre: la stratégie a comme variable en abscisse la
date de début des mesures préventives. Plus on entre tôt dans le confinement, plus la courbe est plate. La ligne en pointillé désigne la limite de notre système sanitaire (lits d'hôpital). Si la courbe est plate, la limite n'est jamais dépassée, et le système peut absorber le nombre de malades. Cette limite est largement dépassée si le confinement est tardif, ce qui se traduit en milliers de morts.
Narduccio a écrit:
Si on veut privilégier l'économie, il faut avoir une crise la plus courte possible. SI on peut privilégier la santé de la population, il faudra maintenir les populations confinées pendant au moins 1 mois, voire 2, et ce confinement devra être le plus sévère possible.
La question que l'on peut se poser est : est-ce que la stratégie choisie est la bonne... Économiquement, non. Plus la crise dure, plus il y aura de la casse et plus la reprise sera difficile. Mais, est-ce que l'autre stratégie serait socialement acceptable ?
Cette formulation suggère qu'il y a un arbitrage de priorités. Encore une fois, il n'y a pas plusieurs objectifs possibles. Le seul objectif prioritaire est la santé publique, toutes les autres considérations, économiques et sociales, sont reléguées au second plan. Cela est facile à comprendre: plus le problème de santé publique est grave et dure dans le temps, plus la société et l'économie seront impactées. Seul le degré de compréhension de la gravité du problème varie d'un pays à l'autre.
Narduccio a écrit:
il faudra maintenir les populations confinées pendant au moins 1 mois, voire 2, et ce confinement devra être le plus sévère possible. La question que l'on peut se poser est : est-ce que la stratégie choisie est la bonne... Économiquement, non. Plus la crise dure, plus il y aura de la casse et plus la reprise sera difficile. Mais, est-ce que l'autre stratégie serait socialement acceptable ?
La durée de confinement ne sera certainement pas 1 seul mois, ce qui nous amènerait mi-avril. On voit bien que cela est peu réaliste. La formulation "plus la crise dure" , c'est-à-dire plus le confinement dure, est à l'envers: moins de confinement signifie que la crise durera davantage en longueur. Pour l'économie, il vaut mieux un arrêt total de l'économie jusqu'à résorption de l'épidémie.