Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Je suis régulièrement les parutions du site Fipeco dirigé par François Ecalle, ancien rapporteur de la Cour des Comptes et qui est de bon niveau.

Je mets en lien les chiffres donnés par ce site sur les prélèvements obligatoires dans l'UE et j'ai pensé qu'il serait possible d'en faire un débat.

https://www.fipeco.fr/#news-content

Je ne sais plus trop qui avait formulé le néologisme de "libéral-communiste" pour les caractéristiques fiscales et sociales de la France, mais il est d'une actualité cruelle.
Après, tous les marchands d'Europe tentent d'échapper ou de contourner les taxes en France et cela depuis Philippe Auguste et à en croire César les habitants des Gaules étaient déjà assommés par les impôts.
Une tendance lourde donc.

En France, la devise est un problème, une taxe et une loi.

Mais bon, on ne va pas se plaindre, nous avons les meilleurs hôpitaux, la meilleure éducation, nous sommes au top partout !
Le déficit budgétaire est évalué dans la dernière rectification du budget 2023 est évalué à 172 milliards d'euros alors qu'il était de 165 dans la loi de finance originelle.
Je me demande combien de temps cette gabegie peut encore durer avant que nous ne connaissions une situation à la grecque ou encore à l'argentine. Nous courons droit dans le mur avec entrain. Lorsque la France fera défaut, ce sera la fin de l'UE, on pouvait gérer une situation à la grecque, mais une dette pareille. Je pense que ça va être sanglant, pas seulement métaphoriquement. Je dis parfois à mes interlocuteurs que je me sens très vieux parce que j'ai connu le dernier budget en équilibre en 1974.

Donc, si je résume, le déficit budgétaire est hors de contrôle, le déficit commercial aussi, parce que nous ne produisons plus grand chose, nous avons la durée du travail qui est l'une des plus faible de l'UE avec un taux de chômage qui paraît incompressible à 7% (et nous sommes tout content). Je ne parle pas de l'inflation législative et réglementaire qui s'accroît chaque mois et du millefeuille administratif qui devient incompréhensible. Quand je vois une boîte comme Le Duff qui renonce à construire une usine en Bretagne pour le faire au Portugal à cause des bâtons dans les roues qu'on lui met, je dois avouer que ça me laisse pantois. Mais pour une médiatisée, combien dont on ne parle pas.

Ce n'est pas le montant des prélèvements obligatoires qui est un problème, mais l'incapacité de nos dirigeants à équilibrer un budget avec cette masse d'argent. Il faut dire aussi que dès qu'une catégorie sociale a un souci, elle se tourne vers maman-état pour réclamer la becquée, et généralement, ça marche.

Pour moi, ce pays est foutu et je comprends et soutiens mon fils dans sa volonté d'expatriation.

Bof depuis le temps qu'on nous dit que la France est foutue, on le disait déjà à la belle époque...
Quand à la dette même le Canada a un dette qui dépasse les 100% du PIB sans parler du R-U et des USA...

Les USA ne comptent pas, ils ont le dollar et la dette du Canada représente que 77% du PIB tandis que nous sommes à 112 en rappelant que la moyenne de l'UE est à 83..

Pour le Canada j'ai la source suivante qui indique pour 2022 une dette publique de 107% du PIB
https://fr.tradingeconomics.com/canada/ ... ebt-to-gdp
Il est vrai qu'elle recule rapidement.

Pour les USA le $ n'est pas forcément une protection contre la faillite car si les américains monétisent leur dette, il y aura de l'inflation et les taux d'intérêt augmenteront peut-être même plus que l'inflation

L'inquiétant pour les USA est que les Chinois vendent leur dette américaine et c'étaient leur plus gros bailleur de fonds.

Effectivement, à force de partager des richesses produites ailleurs ou par une dette abyssale pour couvrir les besoins d'indigents, il est normal que le système se grippe.
La question est jusqu'à quel point cela ira...
Quant à nos services publics, ils sont moribonds.
Gouverner à ce qu'il paraît c'est prévoir, anticiper et non gérer les affaires courantes.
Est-ce à dire que nous n'avons plus de gouvernement depuis vingt ans (alors que ceux-ci n'ont jamais aussi longs et stables dans toute notre histoire politique...) ?

Pour améliorer les choses, il faut produire des richesses, or nous en produisons de moins en moins. Il est vrai que depuis quarante ans, les gouvernements, qu'ils soient de droite ou de gauche ont tellemant chargé la barque des entreprises qu'elles sont parties ou ont disparues. Il est vrai qu'une entreprise ne vote pas, sauf avec ses pieds ou en mourant. Nous n'avons pas su garder nos ETI qui font la force de l'Allemagne. Le Mittelstand a disparu chez nous.

En regardant les chiffres donnés par Fipeco, nous constatons que la plupart du temps les particuliers ont une charge contributive plus lourde qu'en France avec le corollaire que les entreprises en ont moins. Dans une Europe ouverte, où la concurrence joue pleinement son rôle, il est évident que nos entreprises partent avec un boulet au pied. Je ne parle même pas des impôts de production qui sont beaucoup plus élevés chez nous, ces impôts que vous devez payer avant d'avoir fait le moindre bénéfice.

Il y a aussi des raisons idéologiques. L'ISF, que d'aucuns ont baptisé Incitation à Sortir de France ajoué en ce sens. Les conditions que les chefs d'entreprise devaient remplir pour y échapper étaient mal ficelées.Ce qui les conduisit chez certains à distribuer des dividendes trop importants pour payer l'impôt, ce qui conduisait à un moindre investissement qui fragilisait leur entreprise et les rendait moins compétitives. J'ajoute que certains sont demeurés plus longtemps à la tête de leur entreprise pour échapper à la taxe, freinant de ce fait la transmission. On est moins enclin au changement à 70 ans qu'à 40.

Il faut dire que pendant longtemps, la taxation de la transmission d'entreprise n'a pas été facile compte tenu de l'imposition qui ne prévoyait pas d'étalement dans le temps, au contraire de l'Allemagne qui prévoyait un abattement important et un étalement des paiements.On s'aperçoit aujourd'hui que les entreprises les plus solides sont les entreprises familiales, parce que c'est le bien de la famille et non pas un poste comme un autre quand il s'agit d'une personne extérieure. Ceci a été partiellement corrigé, mais pas suffisamment à mon sens.

J'ai bien quelques idées basées sur l'expérience de la Nouvelle-Zélande, de la Suède ou du Chili, mais c'est là un autre débat.

Je peine à comprendre comment l'on peut dénoncer la gabegie de l'Etat en laissant sous-entendre que les entreprises font mieux ?

En quoi donner plus de pouvoir aux entreprises est la solution ? Sur quelles valeurs/principes vous vous appuyez ?